Inventé au cours du XIIè siècle pour des raisons militaires (il fallait que les combattants puissent se faire reconnaître dans la mêlée), l'usage du blason s'est très vite répandu dans le monde médiéval. De l'écu à la bannière, il passa ensuite au sceau perdant dès lors son rôle strictement militaire.
Tout en demeurant signe d'identification, il revint aux femmes, aux bourgeois et aux vilains, aux communautés civiles (villes, corporations), aux communautés religieuses (abbayes, évêchés, etc.), aux ecclésiastiques et aux clercs.
Véritable signe d'appropriation marquant les monuments, les objets, les documents, le blason donna naissance à un art nouveau : l'art héraldique.
A la Révolution, assimilé faussement à la noblesse, il fut interdit, entraînant dans sa chute la destruction de nombreux édifices et oeuvres d'art.
L'Empire le reconnut et la Restauration lui rendit sa liberté. Depuis, tout le monde a droit de porter le blason et celui-ci est utilisé pour "ennoblir" les étiquettes de différents produits de consommation (alcools, vins, fromages, tabac, marques de voiture).
Cet art est aussi étroitement mêlé à l'Histoire : il permet d'identifier ou de dater des objets anciens, grâce aux figures de l'écu et à ses ornements extérieurs.
Passionné depuis son enfance par l'art et par l'histoire, Jean-Bernard Cahours d'Aspry, peintre héraldiste, a fondé avec Alexandre Fédorkow l'association l'Art héraldique qui, chaque année, organise à Saumur une grande exposition.