Leçons d'Histoire !
5/5 Plaisir de Lire .
.----. L'autre centre d'intérêt du livre réside dans son aspect historique, par plusieurs exemples, nous apprenons comment les Soviétiques, qui aujourd'hui encore possèdent le trésor de la banque d'Espagne, se sont conduits avec l'Espagne... même républicaine :
- Lorsque l'histoire fut écrite (1955) cinq mille enfants espagnols envoyés en 1936 en URSS pour y passer des vacances loin des affres de la guerre civile, sont toujours retenus dans la "patrie prolétarienne" alors que quelques années auparavant, l'URSS lançait par son délégué à l'ONU (Vichinsky) une violente campagne contre les USA qui, prétendait-elle, séquestraient et exploitaient des enfants russes !
- En 1937, l'embargo fut mis sur un groupe de navires que le gouvernement républicain avait envoyé prendre livraison de matériel de guerre dans les ports russes.
- Les officiers républicains qui venaient assister à des cours d'entrainement dans les écoles soviétiques et que l'on "invita" à rester "volontairement" en URSS après la guerre civile.
On voit aussi comment fonctionne la "cuisine intérieure" car, le capitaine espagnol donne une description sommaire de la situation misérable de la population russe et de l'état d'esprit qui règne sur le territoire soviétique. Son témoignage étant par ailleurs confirmé par d'autres récits, nitamment "l'Empire de la Peur" des espions transfuges Petrov.
- Lorsque sont intentés au capitaine Palacios et à ses compagnons des procès "pour agitation et sabotage" nous voyons les coutumes assez particulières de la justice soviétique : des magistrats qui, pour accélérer le cours du procès, déposent... leur revolver devant eux ; des procès que vous gagnez, mais vous restez en prison pour ne pas avoir renoncé à votre nationalité.
Enfin, notons les nombreuses mentions, fort instructives, faites aux lois de la guerre et auxquelles se réfèrent les Espagnols pour faire valoir leurs droits devant les Bolchéviques.
Signalons aussi l'excellente préface de Pierre d'Arribere pour que le livre fût complet.
POUR QUI CE LIVRE ? : pour les 15 ans et plus. Cet ouvrage est passionnant en Table Ronde. [ " Plaisir de Lire " , numéro 18 , Pâques 1972 ]
Valeur humaine extraordinaire !
5/5 Plaisir de Lire .
.----. Livre présenté après lecture d'un exemplaire de l'édition de 1966 édité par " Collection Action " , maison qui éditait la revue " Europe-Action " de Dominique Venner .
Un livre de valeur, peu connu du grand public qui, s'il fallait lui attribuer une cote, obtiendrait un maximum car, on ne peut lui adresser qu'un reproche : celui d'être lu, et même, trop vite... relu.
L'intérêt de ce livre réside d'abord dans sa valeur humaine extraordinaire. L'action vécue, racontée par un ancien capitaine espagnol du Front de l'Est fait prisonnier et retenu en URSS de 1941 à 1953, nous donne une leçon de modestie et de courage. Nous dirions ce récit exaltant s'il n'était la relation d'une vie concentrationnaire où règnent constamment la faim, la maladie, le doute. Pourtant, le style est sobre et de qualité, refusant tout sacrifice facile propre aux écrits excitant les sens. Il parle à l'intelligence sans lourdeur ni insistances malencontreuses.
Le capitaine Palacios et ses hommes nous donnent une leçon de modestie car, ils ne laissent jamais échapper une plainte, une vantardise, ou une imprécation. Ils endurent les pires souffrances physiques ("la cellule du froid" à 40 degrés sous zéro sans aucun vêtement) et les pires tourments moraux (la torture de l'espérance) mais, ils trouvent malgré tout encore la force de faire la grève de la faim pour protester des traitements arbitraires dont ils sont l'objet.
Par là même, ils nous donnent une leçon de courage car jamais ils ne plient devant les pressions insidieuses et raffinées des Soviétiques. "Rentrer par la grande porte" la tête haute, telle est l'ambition de ces hommes. Ils nous prouvent aussi qu'il n'EST PAS VAIN DE LUTTER, de combattre pour démontrer "qu'il existe quelque chose dans l'homme qui n'est pas en vente. Quelque chose qu'on ne peut acheter ni avec le pouvoir, ni avec les femmes. Quelque chose dont la perte ou la conservation n'est pas une "question de temps" . Quelque chose qui différencie l'homme des bêtes : la conception de sa propre dignité. Le sens de la responsabilité de l'homme devant sa conscience."
Etre soi-même, affirmer sa foi sans ambiguïté, proclamer sa fierté d'être une personne et d'être Espagnol, permet de tenir en échec ce monde de robots bureaucrates, cette dictature communiste implacable qui broie les individus et les choses .
Enfin, tout au long du récit, nous sentons la présence de deux éléments fondamentaux qui ont soutenu le capitaine Palacios et ses hommes : une amitié profonde qui les soutient mutuellement et une foi en Dieu qui les branche sur l'Espérance . ( suite ... )