Elles s'appellent Dominique, Huguette, Anne-Marie, Gabrielle, Isabelle, Béatrice... Ce sont les positions du camp retranché de Diên Biên Phu, isolé dans une plaine à l'extrême ouest du Tonkin. Là, le haut commandement français en Indochine a décidé de livrer bataille, concentrant une douzaine de bataillons. Il s'agit de fixer et d'user les troupes viêt-minh. Le général Giap, qui les commande, a besoin de son côté d'une victoire, dans la perspective de négociations qui s'annoncent.
L'affrontement ne peut qu'être terrible. Il sera mortel. Du 13 mars au 17 mai 1954, dans des combats sans merci où, des deux côtés, l'héroïsme le dispute à l'horreur, la garnison française, bientôt totalement isolée, se défend pied à pied, sous les ordres du général de Castries, des colonels Bigeard, Langlais et Lalande, avant de succomber sous le nombre, laissant 5000 morts sur le terrain et 6000 prisonniers dont bien peu survivront.
Cette page de gloire inutile, véritable "Verdun asiatique", signe la fin de la présence française en Indochine, avant les accords de Genève conclus le 21 juillet 1954.
Recueillant les témoignages des anciens, puisant aux meilleures sources d'archives, Pierre Pellissier retrace ces moments terribles où une part de l'image de l'Occident s'est abîmée, sublime et tragique, dans la cuvette de Diên Biên Phu.
Pierre Pellissier est l'auteur de plusieurs biographies de personnages souvent contestés : Emile de Girardin, Philippe Pétain, Robert Brasillach et, chez Perrin, Jean de Lattre de Tassigny et Massu. Il a aussi traité des épisodes marquants de notre histoire contemporaine : La Bataille d'Alger et Le 6 février 1934.