Si l'islam était salvateur, "nous serions les plus malheureux des hommes", pour reprendre les termes de saint Paul aux Corinthiens. Non seulement nous sommes méprisés et persécutés par nos frères de sang, en tant qu'apostats, mais nous encourons, de plus, la colère d'Allah et les pires de ses châtiments. Notre conversion serait-elle alors inutile et la foi chrétienne, fondée sur la mort et la résurrection du Christ, une imposture ?
Non ! Notre confiance n'est pas entamée. Au contraire, par notre prière incessante nous posons un acte de foi serein en la miséricorde de Dieu, qui aime nos parents et nos frères bien plus que nous ne les aimons, en dépit de ce que leur foi musulmane ne soit pas une "voie de salut".
En quittant l'islam, nous sommes simplement en cohérence avec la déclaration de Jésus : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Et que nous soyons baptisés Mohamed-Christophe, Maria-Aïcha, Joseph ou Ali, c'est bien librement que nous avons pris l'unique chemin qui mène vers le Père et la joie de Le connaître dans la Vie éternelle.
Moh-Christophe Bilek, né en 1950 en Algérie, est arrivé en France en 1961. Evangélisé par des protestants de Suisse via la radio, il a reçu le baptême catholique en 1970. Des prêtres ouvriers de l'après Concile à l'Eglise d'Algérie, du dialogue islamo-chrétien au renouveau charismatique, des paroisses de banlieues en déshérence au courant traditionaliste, il est passé par toutes les tendances chrétiennes. Affublé de toutes les étiquettes, par les uns et les autres, il n'endosse que celle de disciple du Christ.
Il se base sur une expérience spirituelle de plus de 40 ans pour nous livrer ses réflexions sur l'urgence de la conversion et l'enjeu vital de la filiation divine par le baptême. Paradoxalement, il constate que l'islam met en lumière la vérité chrétienne. Avec ses frères convertis il proclame avec confiance, "n'ayons pas peur, remercions le Seigneur qui nous ayant permis de goûter aux plats musulmans, nous amène à apprécier la Table du Christ".