Contre le franglais
5/5 Lectures Françaises
.----. Ecoutez à quel point notre beau langage n'est plus du tout utilisé comme il devrait l'être, du fait principalement de ceux qui ont "pignon sur rue" et sont entendus chaque jour par des millions de nos contemporains qui, victimes d'un mimétisme irrépressible, répètent comme des perroquets ce qui leur est asséné . Et nous dénonçons, parmi ceux qui ont "pignon sur rue", de plus en plus de journalistes de la prétendue "grande presse", parfois même des confrères proches et amis, les présentateurs des émissions télévisées, les "radioteurs", y compris les "vedettes" de la scène politique, les têtes d'affiche des milieux du spectacle et des loisirs, les annonceurs publicitaires et combien d'autres.! Le plus affreux des exemples récents est celui de l'horripilant " Black Friday ", cette horreur importée et imposée des Etats-Unis, qui revient à tout bout de champ, des dizaines de fois par jour.
Nous nous battons depuis des dizaines d'années contre ce phénomène et ne manquons pas d'y revenir assez régulièrement, mais nous sommes tout de même au bord du découragement lorsque nous sommes bien obligés de constater quelle est l'ampleur des dégâts . Et nous ne cesserons de rappeler, à temps et à contretemps, la phrase suivante (qui est aussi un avertissement) : "La collaboration militante contre la langue est la plus grave qui soit, parce qu'un pays se remet éventuellement d'une défaite militaire, il ne survit pas à l'extermination de sa culture", qui nous avait frappés lors de la lecture d'un livre, que nous considérons comme un indispensable bouclier de défense contre les assauts et agressions que subit le français : " De quel amour blessée . Réflexions sur la langue française ", d'Alain Borer (Ed. Gallimard, 2014), que nous conservons précieusement et en permanence sur notre table de travail . Son contenu est résumé en cette seule phrase : " Le lecteur, hautement réjoui par l'éblouissante érudition de ce texte, trouvera, plus que la description d'un désastre à venir, un chant d'amour à notre langue, qui se pose aussi en oeuvre de salut public".