1911 : Arcady Stolypine a huit ans. Son père, Pierre Stolypine, alors Premier ministre de Nicolas Il, est assassiné sous les yeux du tsar, à l'opéra de Kiev.
1917 : la Révolution éclate. L'auteur, qui a vécu son enfance dans les palais impériaux, doit fuir et se réfugier en Ukraine où, avec sa famille, il vit les tragédies de la guerre civile. Il s'exile ensuite
jusqu'en France, en passant par la Pologne, l'Allemagne et l'Italie. Élève-officier à Saint-Cyr au temps des Années folles, il devient, au début des années 30, l'un des dirigeants du Mouvement solidariste qui regroupe les Russes en lutte contre le régime communiste.
1939 : en juillet, il effectue un ultime voyage dans un monde qui va s'écrouler, de Vienne à Varsovie en passant par Budapest.
Durant la Seconde Guerre mondiale, fidèle à ses engagements, il poursuit ses activités en dépit de l'hostilité des Soviétiques et des nazis. Après les accords de Yalta, il apporte son soutien aux dissidents et aux contestataires. C'est alors qu'il rencontre Alexandre Soljenitsyne avec lequel il s'entretient fructueusement sur les dernières années de l'ancien régime tsariste.
Peu de Russes ont vécu, comme Arcady Stolypine, dans l'intimité du pouvoir impérial avant de connaître l'exil. Les mémoires posthumes de ce rescapé de la fin d'un monde constituent un précieux témoignage sur le passé de la Grande Russie. Grâce à des portraits, des faits et des documents jusqu'à présent inédits, ils apportent une notable contribution à l'histoire d'une époque tourmentée, ainsi qu'à celle des Russes aujourd'hui à la recherche de leur identité perdue.