Notes et ajouts de la famille : - La famille n'ayant pu relire le bon à tirer, quelques petites erreurs se sont glissées (par exemple, page 233, le colonel de Bligniéres, parrain de notre sœur Anne, ne commandait pas le 2ème REC mais était le prédécesseur de notre père au 1erREC, Charles de Coatgoureden commandait à ce moment-là le 2ème REC) - Un bel hommage à notre père se résume dans cette réflexion :"Le colonel de La Chapelle (...), avec une famille de 13 enfants vivants, a fait le putsch sans poser de questions. (...) Alors que j'ai eu combien de camarades qui m'ont dit « Ah, si on n'avait pas un enfant, si on n'avait pas d'enfants, on vous suivrait.... . Faites la comparaison ! » (colonel Antoine Argoud, 1987, TV Patrick de Carolis dans Reporters.) - Proche et défenseur de la tradition catholique, il reçoit Dom Édouard Guillou à la maison à chacun de ses passages à Lyon dans les années 1970 pour célébrer la sainte messe dans une cave rue des 3 Marie dans le vieux Lyon et il participe avec plusieurs familles et Dom Édouard Guillou à la fondation d'une école (Saint-Louis Saint-Benoît) en Saône et Loire dans le château de La Rochette. - Fors l'honneur au prix de lourds sacrifices pour sa carrière, sa famille et sa liberté,,, il appliqua la devise de la famille: Quod vis esse velis « Quel prix ! C'est inimaginable. Quelle onde de choc se perpétue dans les tréfonds de nos enfants qui ont été projetés dans cette tourmente ! Quelle souffrance pour eux dont la pudeur a toujours interdit le moindre reproche ! Que les autorités politiques et militaires, ceux qui furent censeurs et juges mesurent bien ceux qu'ils désignèrent comme victimes. Ce sont eux, nos femmes et nos enfants, châtiés de nous avoir aimés et d'être nés de nous.» Commandant Georges Robin, Commandant rebelle, Éditions J.-C. Lattes - 1998. Jean-Charles - 06/12/2021 « Cet ouvrage est le fruit, avant son décès en avril 2000, de nombreuses heures d'enregistrement des souvenirs du colonel de La Chapelle, recueillis par le général (2S) Lalanne-Berdouticq qui les a mis en forme et publiés récemment après un long travail de décryptage de cassettes audio souvent peu audibles, en y insérant de nombreuses notes et un éclairage historique indispensable. « Dans les tempêtes de l'Histoire est un titre qui résume parfaitement le parcours de cet officier qui vivra 22 années de guerre, de 1939 à 1961, sur les 27 qu'il passera sous l'uniforme. Il participera aux combats de 39/40, à ceux de Syrie (1941), à l'ORA en Métropole, aux campagnes de Tunisie (1943), de France et d'Allemagne (44-45) puis d'Indochine et d'Algérie. « Gilbert de la Chapelle s'engage le 10 novembre 1934, à Orléans. Il est rapidement sous-officier et prépare le concours d'admission à l'École d'officiers de Saumur. Une série d'anecdotes et de portraits donnent une image vivante de la vie militaire d'avant-guerre : matériel vieillissant, absentéisme et insouciance dus à la certitude d'être la meilleure armée du monde. À Saumur, qu'il intègre en 1938, tout tourne autour de l'équitation, les blindés allemands seraient en carton et on y apprend l'arabe, car c'est la langue des palefreniers ! « Quelques jours après sa sortie de l'École, en août 1939, la guerre est déclarée dont les débuts sont ahurissants avec chevaux de labour et véhicules civils vétustes réquisitionnés que son capitaine, un Peugeot, fera remettre en état par les mécaniciens de son usine. « C'est ensuite « une sorte d'errance sans queue ni tête » qui conduit son unité dans le Nord où elle reçoit un nouveau chef, le « commandant-marquis » de Moustiers, personnage haut en couleur, parlementaire de 57 ans, dont le franc-parler et l'imagination vont donner lieu à une épopée picaresque qui les mènera de Lille à Dunkerque, en Angleterre puis à nouveau la France où, à Montlhéry, le 6 juin 1940, faute des chars prévus, ils doivent rejoindre, à pied, La Rochelle, à 500 km de là. Récupération d'un bus de la RATP, limousine du marquis et arrivée à La Rochelle avec extorsion d'argent au TPG et « braquage » du dépôt d'essence. « Entre analyse lucide de la situation et anecdotes de terrain, l'auteur nous fait vivre l'incroyable pagaille qui règne dans la France en guerre. « Arrive l'Armistice. La Chapelle rejoint le 2e Dragons à Auch d'où il obtient d'être muté en Syrie. Il y arrive, le 27 juin 1941, en plein conflit avec les forces britanniques et les FFL (1). Envoyé au centre du pays, le 4 juillet, il y dégagera un poste attaqué dans une pittoresque escarmouche avec les Britanniques. L'armistice du 12 juillet donnera lieu à une amusante anecdote avec un colonel anglais, en Rolls-Royce, qui se règlera au Champagne. Un mois d'attente à Beyrouth où ils sont soumis à d'innombrables vexations de la part des FFL : « Nous avons découvert plus tard que les gaullistes nous vouaient une véritable haine ». En revanche, les contacts sont excellents avec les Anglais. « Retour en France où il est contacté par un de ses anciens instructeurs, chargé par le général du Vigier, un des créateurs de l'ORA, sur ordre de Pétain, de monter un réseau pour lutter en zone occupée. Il est sur le point d'être envoyé à Paris, sous couverture de cadre de la RATP, mais une opération de la Gestapo démantèle le réseau. À Vichy, du Vigier, en remerciement, lui fait choisir son affectation, ce sera le 1er REC (2). Après une semaine de grande vie parisienne, piloté par le marquis de Moustiers, il rejoint le REC à Fez, le 26 mars 1942. Là il « commence de découvrir "le style Légion" que j'aimerai tant le reste de ma vie ». C'est une vie de « seigneur à cheval ». Avec lui, nous chercherons des caches pour les matériels interdits par l'Armistice, nous accueillerons magistralement les sous-lieutenants sortant d'école et nous écouterons chanter les légionnaires russes le soir au bivouac. « Le 8 novembre 1942, les Américains débarquent en Afrique du Nord. L'Armée d'Afrique part au combat avec un moral d'acier. Le REC rejoint la Tunisie où il participe avec le RMLE (3) au dur combat du Foum El Guaffel, en janvier 1943, face à un fort élément germano-italien. Après un temps de récupération, le régiment retourne au Maroc où il étrenne du matériel américain neuf. « Le 20 septembre 1944, le REC débarque en Provence et se dirige vers Belfort. La campagne d'Alsace va se révéler très dure : les Allemands ont des cadres de grande qualité et disposent d'un excellent matériel. Celle d'Allemagne va être marquée par l'épopée du capitaine Nartoux, officier atypique, qui, escorté d'un légionnaire chinois en Harley-Davidson, réussit, par un coup de bluff extraordinaire, à obtenir la reddition de la garnison de Friedrichshafen. Quelques anecdotes avec un de Lattre irascible viennent compléter la fin du séjour. « Le 8 mai 1945, le régiment reçoit l'ordre de rejoindre l'Algérie où des troubles ont éclaté. Après deux mois à Alger, le REC rejoint le Maroc. La Chapelle y commande le 4e escadron et met son expérience du combat et son inventivité au service de l'entraînement de son unité. Courant 1946, un départ pour l'Indochine est annoncé, mais arrive son ordre de mutation pour Saumur. Il va donc, après des déboires d'hydravion, rejoindre l'École où il est très mal reçu. Finalement, on lui confie le peloton des Polytechniciens qu'il conduira brillamment. « Après 3 ans et son mariage, il est affecté en Allemagne. Déçu par l'ambiance mondaine, il demande et obtient son départ en Indochine. Arrivé le 22 novembre 1951 à Saïgon, il doit rejoindre le REC, mais de Lattre intervient pour que ce soit le 1er Chasseurs d'Afrique (RCA) où il reçoit le commandement du Groupe d'escadrons amphibie (GEA), à Nam Dinh, avec, pour adjoint, le lieutenant Bizard. Il dispose d'une compagnie d'infanterie, et de deux escadrons équipés d'engins amphibies Crabe et Alligator. Les opérations se succèdent avec le colonel de Castries, le commando Bizard, les appuis feu aériens, l'indicatif Crevette et le génial bricolage des canons de 40 Bofors sur Alligator.