Matrice des totalitarismes ?
5/5 https://www.lesalonbeige.fr/
.----. Après l’attentat contre Lénine, la Terreur rouge illustre la filiation entre la Révolution française et la révolution bolchevique
Claude Quétel, auteur du livre Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution Française répond aux questions de France catholique :
La Terreur a-t-elle été la matrice des totalitarismes ?
Claude Quétel : Pour ce qui est du communisme, la parenté est claire et bien établie : la Russie des bolcheviks et, avant elle, la Russie des intellectuels de gauche du début du XXe siècle, vouent un véritable culte à une Révolution française très idéalisée. Ils s’en emparent pour légitimer intellectuellement et historiquement leur propre révolution. Les bolcheviks se considèrent comme les nouveaux jacobins ! Après l’attentat contre Lénine du 30 août 1918, la proclamation de la « ?Terreur rouge? » illustre la filiation entre la Révolution française et la révolution bolchevique.
Qu’en est-il des autres totalitarismes : fascisme et nazisme ?
La filiation est moins apparente car on imagine mal un Mussolini ou un Hitler se réclamer d’une Révolution dont le maître mot était le mythique « Liberté, Égalité, Fraternité ». Pour autant, on peut identifier un point commun : la Révolution française, tout comme ces régimes, proclame « l’homme nouveau », c’est-à-dire l’homme régénéré par la Révolution.
À quoi ressemble cet homme nouveau selon la Révolution ?
Pour le discours jacobin, il est l’homme pétri des Lumières, de l’égalitarisme, de la liberté, des Droits de l’homme… Cette idée provient directement de la philosophie des Lumières, prémisse de la Révolution, qui véhiculait une utopie égalitariste. Mais quand on en arrive à Robespierre, cette notion se radicalise et l’homme nouveau devient l’homme de la vertu révolutionnaire. L’homme nouveau ne surgit jamais par hasard, il n’y a pas de génération spontanée : la notion conduit directement au totalitarisme, puisque l’homme nouveau ne peut être forgé que par un appareil totalitaire.
Doit-on faire la part des choses entre Révolution d’un côté et Terreur de l’autre ou, comme le disait Clemenceau, considérer qu’il s’agit d’un bloc ?
Clemenceau affirme certes que la Révolution est un « bloc », mais dans son esprit, c’est un bloc qu’il faut accepter. Quant aux historiens « orthodoxes » de la Révolution, ceux des manuels scolaires, ils ne veulent retenir de la Terreur que de rares journées de violence. Mais tout a été violence ! 1793 n’est que l’aboutissement logique des années qui précèdent. On a fait de l’Assemblée constituante (1789-1791) le « bon élève » qui forge la France nouvelle, qui proclame les Droits de l’homme…
Mais cette Assemblée, bien avant la Convention, est une foire d’empoigne où les députés ne parlent que sous la pression d’une foule politisée qui les insulte et menace de mort les « monarchiens », ces députés qui défendent l’idée d’une monarchie constitutionnelle. Les modérés finissent par ne plus oser se rendre à l’Assemblée, où il ne reste que les extrémistes… Aujourd’hui, ces historiens en sont à pratiquement défendre la Terreur elle-même, à la réhabiliter, à la relativiser, en disant par exemple qu’elle n’est que la conséquence de la guerre civile et de la lutte contre les contre-révolutionnaires.
[ Signé : Philippe Carhon le 1 février 2023 sur le Salon Beige ]
P.S. : Salon Beige, qui êtes-vous ?
Nous sommes quelques laïcs catholiques, dans la tranche d'âges 30-50 ans. Ce qui nous unit, c'est notre Foi catholique et notre désir, au fil de l'actualité, de réfléchir à voix haute sur la façon de l'appliquer dans la société actuelle.
Que fut-elle en réalité ?
5/5 https://www.leforumcatholique.org/
.----. Résumé
À mieux y regarder, tous les grands épisodes de l'Histoire de France posent problème, à commencer par "Nos ancêtres les Gaulois". Chaque grande nation, quel que soit son régime, déroule ainsi les hauts faits de son roman national. La Révolution française, tournant majeur de notre histoire, en est l'exemple le plus criant. Longtemps, elle a été présentée et enseignée comme une histoire édifiante de bout en bout, retentissant de ses grandes dates, de ses grands hommes. Et puis le temps est venu de distinguer une bonne révolution, celle des droits de l'Homme, d'une mauvaise, celle de la Terreur. La Révolution avait "dérapé".
On en est encore là aujourd'hui et l'on voit même des historiens de la Révolution relativiser la Terreur.
Eh bien voici le temps de reprendre l'enquête en se demandant si ce ne fut pas la Révolution tout entière qui fut un immense, un désolant dérapage, et ce dès les premiers jours, dès les élections aux États généraux confisquées par l'intelligentsia, dès l'Assemblée Constituante, toujours considérée comme exemplaire, en proie à l'intimidation du public dans les tribunes ? Que fut-elle en réalité cette Révolution exemplaire, insoupçonnable ?
Ce livre n'a qu'une ambition mais elle est grande : en faire le récit circonstancié, presque au jour le jour, en revisitant les événements, en décryptant le dessous des cartes, en se libérant de l'historiquement correct. Il s'adresse à tous ceux qui souhaitent qu'on leur raconte une autre histoire, la vraie.
L'auteur - Claude Quétel
Historien, ancien Directeur de recherches au C.N.R.S., Claude Quétel a publié de nombreux ouvrages sur la Normandie (dont l'Almanach de la Normandie ; Le Mont-Saint-Michel), ainsi que sur la Seconde guerre mondiale (Larousse de la Seconde Guerre mondiale ; Femmes dans la guerre)
[ Signé : Jean Kinzler le 6 juillet 2021 ]
Non… Pas vraiment…
4/5 Origenius / Forum Catholique.
.----. Quel que soit le talent incontestable de ce monsieur, ce livre est très correct historiquement. En effet, il ne suffit pas de prendre légèrement à contre-pied l'histoire "majoritaire", plutôt marxisante, bourrée d'euphémismes, de tartempionnades "droits de l'hommiste" pour être historiquement incorrect.
Ce monsieur effleure très superficiellement le dessous des cartes, justement.
De toute façon, l'Ancien Régime était pourri jusqu'à la moelle à l'exception de quelques personnes dont le roi Louis XVI trahi par presque tout le monde y compris par sa propre femme.
Il faut essayer de creuser l'élément déclencheur du processus révolutionnaire [oligarchique] et ensuite bien sûr, se déroule la réaction en chaîne reliée par les différents réseaux, factions, etc…
J'ai eu l'occasion ces dernières années d'enseigner "en interne" cette fameuse "révolution". Surtout dans ses "profondeurs".
Nous ne sommes jamais plus de 6 (enseignant compris) avec des personnes déjà plus que sensibilisées sur ce sujet historique.
Au départ, les dialogues sont peu ou prou sensiblement les mêmes et je m'exprimerai par conséquent en substance mais en simplifiant.
- [moi] Alors, selon vous, les causes ?
- C'est une question de réseaux.
- OK. Oui mais lesquels. Quoi, qui, comment ?...
- Glups !
- Voulez-vous un conseil ?
- Ben oui.
- Tout le monde ici s'accorde sur le fait que c'est bien une question de réseaux. Très bien. Vous devriez donc plutôt chercher le réseau le plus gros, le plus puissant et surtout le plus… influent.
- ???
Il faut toujours laisser les personnes chercher un bon moment mais elles ne voient jamais où il faut en venir.
La fin est toujours la même.
- Langue au chat…
- OK. Les preuves suivront évidemment, mais ce que je puis vous dire c'est que le réseau déclencheur initial est celui de la Corporation des teinturiers du centre de la France.
- ??? C'est une blague ?...
Un certain temps passe et je passe aussi sur les différentes questions.
- Vous devriez quand même comprendre que les teinturiers ça teinte c'est un petit peu comme les cloches.
Les regards sont d'abord éberlués et ensuite compréhensifs.
On peut se mettre au boulot.
[ Publié le 6 juillet 2021 à la suite du message qui précède ]