Après l'effroyable tragé die des Balkans, entre 1941 et 1945, Tito a cru pouvoir bâtir la Deuxième Yougoslavie autour du slogan "Unité et Fraternité" entre les peuples yougoslaves. Cependant "les morts et les vivants" de cette tragédie avaient besoin de la Vérité et de la justice sur les causes de ce million de morts, pour vivre définitivement en paix.
Mais en annonçant, dès 1945, un nombre de victimes de 1,7 million, et en taisant les crimes serbes et communistes, Tito a laissé derrière lui l'une des causes qui ont précipité la Deuxième Yougoslavie dans une nouvelle tragédie, car c'est à partir de ce chiffre mensonger que se sont créés à Belgrade les mythes du "génocide serbe", des 1 à 1,7 million de Serbes assassinés, des 700 000 Serbes morts dans le camp de Jasenovac. Il y a une seule victime, le peuple serbe, un seul coupable, le peuple croate.
Une réparation morale, matérielle et surtout politique est donc due au peuple serbe "martyr", lui donnant le droit de dominer les 67 % de non-serbes. Enfin il est nécessaire que tous les Serbes vivent dans le même État, faute de quoi la guerre serait justifiée, car les Serbes "seraient exposés à de nouveaux génocides".
Dès la mort de Tito, ces mythes refont surface, au début des années 1990, avec le mythe du Kosovo, ressuscité par l'Église orthodoxe serbe, qui entraîne la Serbie à la guerre, d'abord en Croatie en 1991, ensuite en Bosnie en 1992 et, probablement, demain au Kosovo...
Derrière ces mythes, quelle est d onc la réalité ? Ce livre se propose de donner un début de réponse. Puisse-t-il contribuer à construire la paix si ardemment souhaitée par quelques figures lumineuses dans cette nuit, au premier rang desquelles le Cardinal Stépinac, dont on découvrira ici la sainteté et le courage.
L'auteur, Gregory Peroche, a publié chez le même éditeur une monumenrale "Histoire de la Croatie et des nations slaves du sud" dans laquelle il annonçait, dès 1991, le déroulement de la crise actuelle.