Cristina Campo (1923-1977), écrivain et poète, a connu après sa mort un grand succès de la part du public et de la critique. Les seuls à l'avoir apparemment oubliée sont les catholiques "traditionalistes", dont elle fut pourtant une personnalité de premier plan. Vittoria Guerini (véritable nom de Cristina Campo) a, parmi les fondateurs d"'Una Voce-Italia",
apporté une contribution décisive à la rédaction du "Bref examen critique" du nouveau missel présenté à Paul VI par les cardinaux Ottaviani et Bacci. Ces années-là, nous trouvons autour de Cristina Campo Mgr Lefebvre et le Père Guérard des Lauriers, Mgr d'Amato et Mgr Pozzi et, en France, Jean Madiran et l'abbé de Nantes... et le lecteur découvrira peut-être pour la première fois une bonne partie de l'histoire de l'opposition à la réforme liturgique - lorsque tout était encore possible - de 1965 à 1970.
En suivant les traces de Cristina Campo, on peut, dans le même temps se perdre dans les méandres d'une autre "tradition" bien différente de la tradition catholique ! De Simone Weil à la psychanalyse jungienne, du manichéisme à l'hésychasme byzantin, du Vedanta au cabalisme d'Abraham J. Heschel, Cristina Campo parcourt les voies ténébreuses de
l'ésotérisme "chrétien", guidée en cela par le maître indiscuté qu'est Elémire Zolla avec lequel elle partagea sa vie.
Quel est donc le vrai visage de Cristina Campo, une femme qui, au sens propre, vécut "sous un faux nom" ? Quelle est celle qui repose dans sa Bologne natale, aux pieds de la Vierge de San Luca à laquelle l'avait consacrée sa mère : l'intrépide admiratrice de la Messe romaine ou une inquiétante initiée ? L'auteur tente de résoudre ce dilemme auquel, en dernier ressort, Dieu seul pourra donner la réponse. L'historien - pour sa part - ne peut que se fier aux documents. Outre des sources inédites, l'abbé Ricossa a pu se prévaloir des archives de l'un des protagonistes de notre histoire - le Père M.-L. Guérard des Lauriers - et des témoignages de son dernier confesseur, le Cardinal Augustin Mayer...
Dans la seconde partie de ce livre est republié un texte désormais introuvable (édité par Borla en 1970 et l'année suivante par le Père Barbara) mais fondamental : la Réponse à la "Lettre à un religieux" écrite par le Père Guérard des Lauriers, texte qui eut une grande importance dans le cheminement spirituel de Cristina Campo.