Depuis la fin du XIIIè siècle, papes, cardinaux, archevêques, évêques, abbés, abbesses et autres dignitaires de l'Église catholique font usage du blason. Pour leur écu, ils adoptent celui de leur famille, un signe de leur origine géographique ou spirituelle, ou bien encore le programme de leur ministère (précisé par la devise). Cet écu est accompagné d'ornements extérieurs qui indiquent leur place dans la hiérarchie ecclésiale et manifestent la continuité de leur fonction malgré la succession des titulaires.
Ce mode de représentation, coutume profane adaptée par les clercs pour leur servir de signe de reconnaissance et d'identification, leur permet, avec la concision caractérisrique de l'arc du blason, de choisir l'image qu'ils veulent donner d'eux-mêmes.
Après une éclipse (au moins en France) depuis la fin des années 1960, le blason ecclésiastique connaît un regain d'intérêt logique dans une société où l'image et la marque revêtent une grande importance. À la fois canoniste et artiste, Mgr Heim se fait ici à la fois descriptif et prescriptif : l'ouvrage s'adresse donc aux historiens, aux amateurs de blason, d'art et d'histoire ecclésiastiques comme aux clercs de toutes confessions chrétiennes désireux d'imaginer des armoiries adaptées aux besoins de communication du XXIè siècle, mais composées dans les règles de l'art.
Mgr Bruno-Bernard Heim, né en Suisse en 1911, soutint à Rome en 1947 une thèse de droit canon sur les coutumes héraldiques dans l'Eglise catholique. Publié en français en 1949, ce classique, devenu introuvable, a fait de ce diplomate du Saint-Siège, mort en 2003, le spécialiste du blason ecclésiastique dans la seconde moitié du XXè siècle.