Coningsby ou la Nouvelle Génération

Oui ! La direction secrète de l'Europe ! Quelle position ! Mais à quoi bon multiplier les exemples ? L'histoire des héros est l'histoire même de la jeunesse. 
- Ah ! dit Coningsby, je voudrais être un grand homme !
Paru en 1844, ce récit, sous un agréable habillage romanesque décrit la refondation d'une véritable droite en Angleterre, après le bouleversement
considérable introduit par la Réforme électorale de 1832.
Au travers du personnage de Coningsby, dans lequel les contemporains identifiaient aisément George Smythe, l'auteur exprime la volonté politique des jeunes conservateurs. 
- L'époque présente ne croit pas aux grands hommes parce qu'elle n'en possède pas. Pourtant l'esprit d'une époque est précisément ce qu'un grand homme peut changer. 
Voici comment il décrit l'état de l'idéologie des conservateurs au début des années 1830 :
Certes on fit beaucoup de bruit autour de ce que le groupement appelait des "principes conservateurs". Mais, tout de suite, la question se posa : que voulez-vous donc conserver ? Les prérogatives de la Couronne ? Oui pourvu qu'elles ne soient pas exercées. L 'indépendance de la Chambre des lords ? Oui, pourvu qu'elle ne soit pas revendiquée. L'Église établie ? Oui, pourvu qu'elle soit réglementée par une commission laïque.
Bref, tout était à conserver, pourvu que tout ne fût que mots, rien que des mots. 
Benjamin Disraeli (Londres 1804-1881) : Fils de l'homme de lettres Isaac d'Israëli, il fut avec son ami George Smythe (1818-1857) l'un des chefs de file du mouvement de la Jeune Angleterre qui, combattant l'idéologie des whigs refondera le parti conservateur. Il deviendra en 1868 Premier ministre de la Reine Victoria.