Un livre limpide, riche et qui donne à penser.
5/5 Réseau Regain.
.----. Actuellement le christianisme
triomphe et meurt d’avoir enfanté la
modernité. Pour l’auteur, l’urgence
est moins de rechristianiser ces
valeurs communes que de prendre
collectivement conscience de leur
origine. René Girard disait: «C’est ce
qui reste de chrétien en elles qui
empêche les sociétés modernes d’exploser
».
Il faut franchir le pas, oser se dire
croyant. Alors, tout s’enchaîne avec
une facilité déconcertante. On redécouvre
que le génie du christianisme
s’appuie aussi sur une institution, l’Église,
certes imparfaite mais que les
saints, tout au long de l’Histoire, ont
su préserver en la critiquant. L’auteur
redécouvre que l’on « n’est pas
croyant tout seul, mais que la foi est
relation à Dieu et aux autres; que
l’amour n’est pas conclusif mais inaugural
». Un livre limpide, riche et qui
donne à penser. [Notes de lectures de Georges Leroy du mois d'avril 2007 ]
Un vrai trésor de la foi
5/5 Réseau Regain.
.----. Ce livre est remarquable car il décrit le parcours emblématique
d’une figure de proue de toute une
génération d’intellectuels français.
Grand reporter, éditeur, essayiste, à
l’écoute de tous les mouvements
d’idées, cet humaniste passe de la
condescendance tranquille à l’égard
d’un christianisme considéré comme
dépassé à l’analyse du fondement des
valeurs incontestables qu’il veut promouvoir
jusqu’à l’affirmation réfléchie
et décidée d’une identité chrétienne.
En remontant aux sources de
l’humanisme, il est naturellement
arrivé au judéo-christianisme. Et c’est
la nécessité de refonder la démocratie
qui l’a ramené à la Bible et au christianisme.
L’écrivain raconte méthodiquement
son cheminement, citant les
auteurs qui l’ont jalonné. Il raconte
sans complaisance, inventoriant les
préjugés qui furent les siens et comment
ils tombèrent petit à petit.
Contrairement à d’autres, son
retour vers la foi ne répond à aucune
nostalgie, aucune épreuve personnelle,
aucun désarroi existentiel. Sa
démarche n’a rien de sentimental.
Conscient d’assister à un véritable
basculement de civilisation, l’auteur
s’est interrogé sur ses causes, mais
également sur les fondations à préserver
pour éviter une certaine forme de
déclin. De livre en livre, il a redécouvert
comme une évidence la pertinence
du message évangélique, mais
de manière rationnelle, quasiment
anthropologique. L’inculture contemporaine
en la matière est abyssale.
Notre société reste, même au cœur
de la laïcité française, l’héritière
d’une tradition judéo-chrétienne.
Au départ de son retour vers la foi,
il y a donc ce constat que les valeurs
qui font consensus dans notre société
viennent du christianisme, alors
même que les Français progressistes
sont persuadés qu’elles ont été arrachées
à l’obscurantisme judéo-chrétien
ou à l’autoritarisme clérical.
L’idée de primauté de la personne sur
le groupe, c’est une idée que l’on ne
trouve ni chez les Grecs ni dans l’islam.
Il en est de même de l’aspiration
égalitaire magnifiée par saint Paul
dans l’épître aux Galates: «Il n’y a
plus ni Juif ni Grec; ni esclave ni
homme libre… vous n’êtes qu’un en
Jésus-Christ.» On peut faire le même
constat sur les notions d’universalité,
de progrès et, bien sûr, d’espérance,
qui substitue l’idée de «sens de l’Histoire
» à celle de la tradition grecque
ou orientale du temps circulaire, de
l’éternel retour. Il y a là un vrai trésor
de la foi que les croyants doivent redécouvrir pour eux et faire partager
aux autres qui, sans doute, n’attendent
que cela. ( suite ... )
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