Jacques Perret, ici, mène pour nous, une parade chronologique et déroule un panoramique du devenir et des mutations successives de tout ce qui, depuis la nuit des temps, permet à l'homme de momentanés apaisements contre le tournant, le tracas, l'insomnie, la bile, les soucis, le stress (dernier-né) et le spleen, venu en ami.
Le coup d'envoi revient à la massue qui s'administre à toute heure et vous assène une nuit paisible, piquée d'une tourbillonnante ronde d'étoiles ? S'ensuit la lyre, digne instrument, d'un style pincé, apte à déverser un flot d'émollientes et suaves harmonies qui font aux fauves plier colère et rentrer les crocs. S'en vient la taule : "La plus haute expression de tranquillisant carcéraire demeure évidemment la Bastille." L'argent repose : le pèse apaise. L'air est connu. Quelques formes mutantes du chant des sirènes : le discours, berceuse grave et opiacée. Le mensonge, pieux et stratégique - flanqué de sa soeur masquée, la philosophie existentielle - , n'est là que pour préparer l'avènement de cet opium durable qu'est l'indemnisation par la Sécurité sociale.
En clôture, s'arrimant sur l'occiput sa casquette de bourlingueur plaisancier, Jacques Perret nous pointe du menton le cap de Bonne-Espérance : la force de caractère.
Une bonne dose et vous vivrez heureux, agile, frondeur et calme... comme Baptiste.