Devenu roi des Francs Saliens, à la mort de son père Chilpéric en 481, Clovis, jeune homme belliqueux, ne va pas tarder à accroître son héritage en imposant son pouvoir par la diplomatie ou par la force aux autres chefs barbares. Vainqueur en 486 de Syagrius, dernier représentant de l'autorité romaine en Gaule, Clovis établit sa capitale à Soissons et occupe toutes les terres jusqu'à la Loire. Après avoir repoussé les Alamans lors de la bataille de Tolbiac (496), ce roi d'un peuple païen comprend l'avantage qu'il peut retirer d'une conversion au catholicisme. Cet acte lui apporterait à la fois l'appui des évêques gaulois, derniers tenants d'une autorité dans le pays, mais également celui des populations gallo-romaines fidèles à l'orthodoxie. Appuyé par son épouse Clotilde, Clovis se fait baptiser à Reims par saint Rémi, avec plusieurs milliers de ses guerriers, le jour de Noël 496. Il devient ainsi aux yeux des catholiques le seul roi barbare légitime. Son acte, avant tout politique, apporte la stabilité dans ce royaume franc en pleine expansion. Clovis, fondateur de la dynastie mérovingienne, anoblit en quelques années un royaume qui s'étend du Rhin jusqu'aux Pyrénées. Malheureusement, cette œuvre unificatrice sera détruite à sa mort (511) avec le partage de ses territoires entre ses quatre fils. C'est ce personnage hors du commun que ce livre nous propose de découvrir : guerrier hors pair, fin diplomate, mais aussi visionnaire, Clovis avait compris que seule l'alliance avec le clergé gaulois lui permettrait d'unifier le pays.
Godefroy Kurth (1847-1916), célèbre historien belge, fut l'un des pionniers dans les études historiques sur le haut Moyen Age européen. Outre ce Clovis, la plupart de ses autres ouvrages (Histoire poétique des Mérovingiens, La Cité de Liège au Moyen Age) demeurent des synthèses de grande qualité, qui font référence et sont toujours consultées par les spécialistes de cette époque.