Avec Chien fou, nous voyageons dans le Maroc, le Zaïre et le Sud-Vietnam des années soixante-dix. On aurait tort de croire que ces années sont loin derrière nous. Et que les événements qui se déroulèrent à cette époque-là sont déjà de l'Histoire et des histoires mortes.
Le Maroc, en 1971, c'est la tentative du putsch contre Hassan II à Skhrirat, près de Rabat. On y perçoit déjà, comme en demi-teinte, l'ombre portée du général Oufkir.
En 1972, l'actuel Zaïre, l'ex-Congo belge, s'appelle encore le Congo-Léo avant de devenir le Congo-Kinshasa puis le Zaïre. Et l'on y rencontre déjà un certain Joseph-Désiré Mobutu. Aujourd'hui le Zaïre, qui est un condensé d'Afrique noire, reste à bien des égards un révélateur de ce qui se passe dans le reste du continent. Sans parler des mercenaires dont on nous annonce périodiquement la mort et qui, tels le phénix, renaissent de leurs cendres au détour d'un Bénin, d'un Tchad, ou de Comores de circonstance.
En 1975, le Sud-Vietnam, le libre Sud-Vietnam, tombe dans la nuit communiste. Il n'en est toujours pas sorti. Et, depuis cette tragédie, il ne s'est pas passé un seul jour sans que des milliers et des milliers de malheureux, boat-people ou land-people de tous les dangers, n'aient cherché par tous les moyens à échapper à leurs bourreaux, à leurs geôliers.
Actualité de l'Indochne aussi - et même de l'Indochine française - avec ce can-bô retrouvé dans les pantoufles d'un petit prof bien tranquille, ce Georges Boudarel du Camp 113, ce garde-chiourme vietminh qui avait droit de vie et de mort sur nos soldats français...