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Charles Maurras - De la République... au Roi. Un apologiste de la Monarchie

Référence : 110965
2 avis
Date de parution : 25 janvier 2020
EAN 13 : 9782851902665
Nb de pages : 64
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Description
Comment parler de Maurras autrement que planté dans ses hautes altitudes et enfermé dans sa solitude, sinon en le rapprochant de ses contemporains. Sa surdité ne l'a pas empêché d'entretenir d'innombrables et fructueuses relations avec les plus grandes personnalités des lettres des arts et de la politique de son temps. La fructueuse amitié qui le lia au début du XXe siècle au grand critique littéraire et académicien Jules Lemaître illustre remarquablement l'influence considérable qu'il exerça sur les esprits de son temps. Républicain convaincu mais sans intransigeance, écrivain et critique littéraire de grande race, Jules Lemaître fut un admirateur fervent du jeune Maurras, de son talent d'écrivain, de poète, avec qui il partageait l'amour de la province natale, le goût de la critique littéraire, et ce sentiment profondément ancré de la décadence du pays. Tous deux ont été marqués par le problème de l'incroyance qui fut chez Maurras le siège d'une grande souffrance. 

Mais c'est surtout par l'ampleur et la nouveauté de sa doctrine politique que Lemaître s'est engagé sur le chemin d'une adhésion au «intégral» maurrassien, et à cette monarchie héréditaire, traditionnelle, antiparlementaire et décentralisée qui en est le couronnement. Maurras offrait à ses contemporains un riche corpus de grands principes de vie politique et sociale accessibles à toutes les sensibilités patriotiques : Lemaître fut un les premiers des convertis, républicains, légitimistes, catholiques, mais aussi protestants et incroyants qui succombèrent à la puissance séductrice d'une pensée qui marquera un demi-siècle de vie politique française. Il nous a paru nécessaire de présenter dans ces pages, les «de granit» d'une œuvre qui reste plus que jamais d'une brûlante actualité.   


Jean-Baptiste Geffroy est professeur émérite de la Faculté de droit de l'Université de Poitiers. Il est depuis 1971, un collaborateur régulier des revues Lecture et Tradition et Lectures Françaises. Il a publié en 2015 dans cette collection, à l'occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV 1715-2015 : trois siècles d'éclipse du Roi-Soleil.
TitreCharles Maurras - De la République... au Roi. Un apologiste de la Monarchie
Auteur GEFFROY (Jean-Baptiste)
ÉditeurCHIRE (EDITIONS DE)
Date de parution25 janvier 2020
Nb de pages64
EAN 139782851902665
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)4
Largeur (en mm)148
Hauteur (en mm)210
Poids (en Kg)0.18
Biographie
Critique du libraire
Cette étude est parue dans les numéros 91 et 92 (novembre et décembre 2018) de la revue Lecture et Tradition (nouvelle série) et a été augmentée et mise à jour en octobre 2019. Jean-Baptiste Geffroy, professeur émérite de la Faculté de droit de Poitiers, rend un très bel hommage à Maurras et à son extraordinaire puissance intellectuelle. Agé d'une trentaine d'années, Maurras va se lier d'amitié à Jules Lemaître, de 15 ans son aîné !, qu'il va réussir à convaincre de la nécessité de la Monarchie, lui un des pontifes de la France républicaine ! Découvrez, dans cette étude passionnante, comment Maurras est devenu le plus grand apologiste de la Monarchie.
Les avis clients
Un extrait.
5/5 Cercle des Amis de Léon Degrelle.
La 35ème correspondance privée de Décembre 2020 a publié un extrait de la présentation de cette brochure .
Maurras : un long chemin à parcourir
5/5 AFS
.----. Les éditions de Chiré viennent de publier une étude du professeur Jean-Baptiste Geffroy remettant en perspective le nationalisme et la monarchie dans l'oeuvre de Maurras. 1. Maurras oublié ? Face à l'oubli "officiel" du 150e anniversaire de la naissance de Charles Maurras en 2018, l'auteur souligne le manque d'ardeur de la pensée contre-révolutionnaire - particulièrement parmi les universitaires – à défendre la mémoire du maître de Martigues. Certes, Maurras n'a pas la place qu'il mérite dans notre univers intellectuel et politique. Il est pourtant particulièrement précieux à qui se voue au combat pour la France. « Son oeuvre aboutira», prédisait saint Pie X. Mais l'objet du combat est difficile à appréhender. Avant d'exposer nos propos sur le travail de Jean-Baptiste Geffroy, nous voudrions tenter une explication de ces difficultés. Nous pensons que l'école contre-révolutionnaire trouve dans la pensée de Maurras l'intelligence politique que la Révolution a fait perdre à notre pays. Maurras, qui est à l' origine positiviste, fait de la politique empirique. Grâce à sa raison, il a trouvé les lois de la vie politique, comme on trouve les lois de la physique ; ces lois peuvent donc être admises par tout le monde. Cependant, lorsqu'on mène le combat contre-révolutionnaire, on se rend vite compte qu'il manque à cette politique de résoudre le problème de la légitimité. L'histoire de notre pays nous montre que c'est la légitimité de droit divin qui, dès l'origine, a donné toute son énergie à notre pays et lui a permis d'écrire une des plus belles histoires qui ait existé. Le combat contre-révolutionnaire ne peut ignorer cette dimension qui lui donne toute sa noblesse. Il le peut d' autant moins qu'il se trouve devant une religion, celle de la République qui, dès le début, a entendu prendre la place de la religion historique de la France. Lorsque Maurras combat pour remplacer le système républicain par le système monarchique, il ne voit pas qu'est annoncé, selon le propos de Jules Ferry, « un Évangile nouveau incompatible avec l 'Évangile chrétien »47 et qu'il s'attaque par conséquent à une « antireligion ». Celle-ci est, selon Jean-Louis Harouel, la « religion séculière des Droits de l'homme49 » qui est une philosophie matérialiste de l'homme. L'Histoire nous montre que la France n'est rien en dehors de la religion catholique. La foi en la France ne suffit pas. Jean de Viguerie ne disait pas autre chose lorsque, dans Les deux patries, il parlait du matérialisme de Maurras. Il observait que pour Maurras, la Révolution appartient au passé et qu'il faut tout simplement se remettre au travail afin de reconstruire « la maison», l'ouvrage France. Cet admirable ouvrage, si on le refait méthodiquement, pourra donc supporter des pressions et des chocs autrement forts que les pauvres petites mécaniques que nous offrent ici et là de modestes réformateurs. (Maurras - Enquête sur la monarchie) Mais la France est plus qu'une matière, dit Jean de Viguerie. Elle est un être moral qui a une âme. Cet être a été avili, « abîmé» selon l'expression de Xavier Martin ; il a besoin, non pas d'être refait, mais d'être guéri. La pensée de Maurras doit donc être complétée. Peut-être le percevait-il en 192l, lorsqu'il écrivait dans La démocratie religieuse : Le langage théologique nous apparaissait en beaucoup de cas une sorte de traduction, surélevée el sublimée de notre langage empirique. En effet, la religion catholique est bien celle qui diagnostique le mal qui est dans l'homme, mais aussi a le pouvoir de le guérir. Il y aurait donc une incomplétude dans la pensée de Maurras. Le "livret" (comme il l'appelle) de Jean-Baptiste Geffroy est l'occasion de le vérifier afin de continuer l'indispensable effort doctrinal contrerévolutionnaire de notre pays. 2. Maurras maître de la contre-révolution ! Très vite Maurras est reconnu comme tel. JB. Geffroy observe en effet comment le grand critique littéraire, Jules Lemaître, a su détecter l'exceptionnelle personnalité de celui qui deviendra son jeune maître en royalisme. Il voit en lui l'héritier des grands contrerévolutionnaires que furent de Maistre et Bonald. C'est d'eux qu'il tient la « conception mystique du fondement des sociétés humaine ». D'emblée on comprend que la réflexion maurrassienne sera tout, sauf superficielle. 2.1. Réflexion sur la décadence Comme beaucoup de grands esprits, Maurras est frappé par la décadence de la France. Il en voit l'origine dans la Révolution et la République. Mais, mieux que personne, il sait aller au coeur du mal. L'esprit romantique qui relativise les choses et fait dépendre son jugement « du seul sentiment », coi1duit au sentimentalisme et au «choix de la facilité» que l'on trouve dans la démocratie. Chateaubriand est un représentant néfaste de cet esprit. Maurras est particulièrement sévère à son égard, pour une raison à la fois morale et politique. Il voit en lui l'homme qui n'a pas su comprendre que l'héritage grec et latin reçu par le catholicisme, portait « l'ordre naturel de l'humanité». La réflexion est profonde pour la pensée contre-révolutionnaire. Elle conduit à la défense de la politique naturelle qui figurera en Avant-propos de Mes idées politiques. La décadence se manifeste aussi dans notre désunion : les Français ne s'aiment pas. Il faut ici rappeler que l'amitié, comme l'enseigne Aristote, est justement l'objet de la politique. Notre Histoire est l'occasion d'une guerre civile permanente car nous n'aimons pas notre passé. Éloignés ainsi des réalités qui nous ont faits, nous nous réfugions dans le « messianisme républicain » et propageons « la religion républicaine» qui est la Révolution, dit Maurras. La France est finalement soumise à l'humanité. Sur ce point, notre XXIe siècle ne nous démentira pas. La décadence se manifeste enfin dans la dénaturation de « la mission de l'Intelligence». Dans l'ancienne France, les Lettres faisaient «jonction de parure du monde». Elles ne prétendaient pas gouverner. Avec les Lumières, « les lettrés deviennent rois». JB. Geffroy rappelle opportunément les analyses de Maurras sur l'asservissement de la plume - qui veut désormais gouverner - à la finance. Elles seront abondamment reprises par l'école contrerévolutionnaire et sont plus que jamais d'actualité. 2.2. Une insuffisance spirituelle Mais, Maurras, comme Lemaître, ont des "failles spirituelles". Certes, tous les deux sont marqués par le monde catholique auquel ils appartiennent et sont donc préparés à la compréhension de l'ordre naturel, qui est normalement celui de la monarchie héréditaire. Seulement, la défense de l'ordre naturel demande d'aller plus haut, jusqu'à Celui qui en est le Créateur. Or, Maurras est incroyant. J.B. Geffroy décrit avec grande clarté son parcours spirituel. Il y a sa surdité accidentelle et aussi la rencontre avec Pascal qui lui présente un Dieu « qui n'est accessible que par la Grâce et qui exclut la raison, un maître dur et implacable ». Bossuet le comblait par contre, car en lui l'ordre de la nature et de la grâce composaient. Dès le début de l'Action française, Maurras puise aux grands maîtres de la pensée politique, particulièrement des auteurs contrerévolutionnaires. Ces derniers le font baigner dans une ambiance catholique qui contribuera à éclairer son intelligence. En transmettant cet héritage, il veut faire oeuvre éducative, mais grâce à la méthode positiviste d'Auguste Comte, il va aussi le renouveler : - Il apprend de Joseph de Maistre que « l'histoire est la politique expérimentale et la seule bonne ». Ainsi, chaque nation a son gouvernement. À sa suite, il conclura que ce qu'il y a de plus naturel pour la France est la monarchie héréditaire. Bonald lui a inspiré la méfiance à l'égard du protestantisme, l'unité et l'indivisibilité du pouvoir, ainsi que les principes de la décentralisation. Il en tirera sa vision de la monarchie décentralisée. - Il faut aussi signaler la très grande place tenue par Le Play dans l'oeuvre de Maurras. JB. Geffroy en souligne l'actualité. De ses enquêtes menées pendant près de vingt ans dans toute l'Europe, Le Play a .conclu que l'homme était un animal aspirant à l'ordre et à la tradition : or, la Révolution a rompu en France la chaîne de la tradition. Il a constaté que les lois naturelles dont dépendait le bonheur des peuples étaient contenues dans le Décalogue et enfin que le véritable fondement de l'ordre social était dans la famille. Maurras en tirera la leçon de « la bonté du Gouvernement des familles ». - Enfin, il a été séduit par la méthode d'analyse de la physique sociale de Comte qui lui a appris à aborder la politique par l'Histoire. Il en déduira que l'expérience est maîtresse en politique. Un principe va beaucoup l'inspirer, à savoir que la physique sociale ne peut se construire que sur le fait essentiel de la naissance et non de la volonté. Maurras en conclura, à rebours de la pensée moderne, que l'homme est essentiellement un héritier. 3. Une monarchie positiviste... ouverte ! Ayant fait le constat de la décadence de la France, Maurras entend y porter remède. Ce remède est le contraire de la République, c'est la monarchie héréditaire. Avec la Révolution, les provinces et les communes sont entrées en servitude. La République est non seulement centralisatrice, mais aussi totalitaire. Lemaître qui a pratiqué alors comme beaucoup un républicanisme naïf, finit par être converti à la monarchie, en accord complet avec l'empirisme organisateur selon lequel les données de l'Histoire montrent que seule la monarchie garantit au pouvoir politique unité et continuité. De façon très pertinente, JB. Geffroy observe que la monarchie de Maurras est frappée d'incomplétude, en ce sens qu'elle est bien traditionnelle, mais qu' « il n'y a pas de droit divin particulier à la royauté». Pour Maurras c'est la science qui veut la royauté, non pas Dieu. Gustave Thibon note cependant qu'il ne ferme pas la porte à Dieu comme le fait la République. Nous devons donc aller plus loin. En contre-révolutionnaire conséquent, nous pensons qu'il y a une lacune : Maurras n'admet absolument pas Jésus-Christ dans sa construction politique. Ceci constitue un grand paradoxe de la part de quelqu'un qui va chercher ses lois dans l'expérience de l'Histoire. Marc Faoudel et Alexis Witberg remarquent combien il était hostile à l'alliance du Trône avec l'Autel. Le 17 août 1942, il écrivait dans L'Action française: « Nous n'avons jamais été d'avis de compromettre ce qu'il y a de plus sacré dans l 'homme, nulle alliance du Trône et de !'Autel n'a jamais fait notre admiration ». Le fondement de la monarchie française réside pourtant dans l'engagement réfléchi de Clovis et de ses Francs en faveur du Christ. Par cet engagement, inscrit dans le Prologue de la loi salique, Clovis proclamait la Vérité de ce Dieu qu'il avait appris à connaître ; il lui demandait en retour aide et protection. Là, résidait la légitimité de son pouvoir. C'est pour cela que Jeanne d' Arc avait combattu et souffert. À son propos, Maurras n'a pas tiré les leçons du sacre qui rétablissait la légitimité politique du Dauphin, de la triple donation du 21 juin 1429 qui avait permis à Jeanne de se faire donner le royaume puis de le rendre en ces termes : « Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ. Jésus-Christ rend le royaume à Charles ». Malgré sa magnifique défense de l'Église, qui lui a valu le titre donné par saint Pie X de « beau défenseur de la foi », il a manqué à Maurras la foi de ses ancêtres en Jésus-Christ. Nous savons bien sûr combien son Dieu n'a pas cessé de le poursuivre, jusqu'à sa mort. Le « matérialisme» souligné, nous l'avons dit, par Jean de Viguerie, l'a privé de cette énergie sacrée que Jésus vrai roi de France a donné, dès le début, à la royauté. Le combat doctrinal contre-révolutionnaire doit donc continuer. Face aux graves crises que Maurras avait d'ailleurs pressenties et que JB. Geffroy souligne, cette énergie sacrée est pourtant toujours disponible, Viktor Orban en Hongrie y a eu recours lorsqu'il a fait adopter, en accord avec le peuple, au début de la nouvelle Constitution de 2011 , cette exhortation : « Que Dieu, bénisse les Hongrois ! » Tel est le remède dont la France malade a besoin... il est dans le pacte conclu avec le Christ à sa naissance : le comte de Chambord l'assure dans la célèbre lettre du 27 octobre 1873 de Salzbourg, après l’entrevue de Chesnelong : La France ne peut pas périr, car le Christ aime encore les Francs... <p align="right">Marie-Pauline Deswarte dans AFS N° 273 Février 2021 <a href= https://www.afs.ovh/action-familiale-et-scolaire/ target=_blank>www.afs.ovh/action-familiale-et-scolaire</a>/