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Charles Du Bos ou la tentation de l´irréprochable

Référence : 19578
3 avis
Date de parution : 22 mars 2007
Auteur : CREPU (Michel)
Collection : FELIN POCHE
EAN 13 : 9782866456450
Nb de pages : 160
9.03
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Description
Charles Du Bos aujourd'hui ? Qui se souvient de son Journal, un des plus extraordinaires qui soient ? De ses Approximations, preuves d'un critique hors pair ? Derrière Du Bos (1882-1939), on devine la présence de tout ce qui a compté en littérature dans la première moitié de ce siècle : Proust, Hofmannsthal, Rilke, Claudel, Valéry et Gide. Européen de cœur, il a été l'ultime représentant d'une espèce disparue. Sa vie quotidienne s'est déroulée dans la familiarité des "grands" qui composent la bibliothèque. Mais il ne s'agit pas seulement de ranimer les souvenirs d'un temps révolu. Le Journal de Du Bos est d'abord, et cela d'une façon absolument singulière et inouïe, l'aventure d'un homme pour qui la littérature fut le lieu d'une expérience spirituelle sans équivalent. Cet essai s'est donné pour tâche de la faire savoir. La réédition récente et intégrale de son Journal, aux Editions Buchet-Chastel, et de ses Approximations, aux Editions des Syrtes, prouve un regain d'intérêt pour son œuvre. 
Michel Crépu est rédacteur en chef de La Revue des Deux Mondes. Romancier (Quartier général) et essayiste (La Confusion des lettres), il a reçu le grand prix de l'Académie française en 1997 pour Le Tombeau de Bossuet paru chez Grasset. Il est également l'auteur d'un livre sur Sainte-Beuve. C'est actuellement l'un des critiques littéraires les plus fins.
TitreCharles Du Bos ou la tentation de l´irréprochable
Auteur CREPU (Michel)
ÉditeurFELIN (EDITIONS DU)
Date de parution22 mars 2007
Nb de pages160
CollectionFELIN POCHE
EAN 139782866456450
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)14
Largeur (en mm)115
Hauteur (en mm)175
Poids (en Kg)0.14
Les avis clients
Le noble plaisir de louer (2 )
5/5 Réseau Regain.
.----. L’essentiel de l’oeuvre de Du Bos tient dans son monumental Journal et dans les études qu’il rassembla sous le titre Approximations. Dans ces milliers de pages, s’exerce en plénitude le "noble plaisir de louer" que le diariste, citant Swinburne, aimait invoquer. De même Crépu rappelle que, pour Du Bos, une "tolérance prompte, facile, aiguisée de plaisir, est une condition essentielle du génie critique". L’acquiescement n’est pas chez lui le résidu d’une morale vaguement teintée de christianisme, mais l’impératif essentiel de sa méthode critique. Cependant, il se méfiait d’une exaltation qui pouvait aller jusqu’à la démesure. Paraphrasant Sainte-Beuve, il rêvait d’une "sorte de paix exaltée". D’ailleurs, il citait aussi ce mot extraordinaire de Joubert: "La bonhomie est une perfection." L’auteur analyse avec finesse l’esthétique et la jouissance du beau chez Du Bos - "jouissance de réception" et non "jouissance de conquête", précise l’auteur. Son esthétique est inséparable de la visée morale, spirituelle de l’art. À la volonté et à la "précipitation captatrice", il oppose une "intelligence désintéressée", libre, hospitalière. Ce mouvement qui porte Du Bos vers l’oeuvre des autres,c’est, véritablement, son oeuvre à lui. C’est là que se fonde son identité d’écrivain, solidaire de son identité de critique. En 1927, dans son Journal, il écrivit ces lignes belles et étranges qui définissent sa vocation: "J’en suis venu à me demander si la forme de sentiment qui est la plus essentiellement mienne ne consiste pas à obtenir tout simplement la vue d’un visage désarmé." ( Nota: Le Journal a été réédité chez Buchet-Chastel (3 vol., 2003-2005). Approximations, a été repris aux Éditions des Syrtes en 2000. ) [Notes de lectures de Georges Leroy du mois de juillet 2007 ]
Le noble plaisir de louer
5/5 Réseau Regain.
.----. Charles Du Bos n’est-il qu’un aimable représentant d’une civilisation disparue? De fait, sa mort en août 1939 lui épargna la vue d’un monde en train de s’écrouler. Disparaissaient en même temps un certain climat intellectuel, celui de l’entredeux- guerres, et la référence à des valeurs spirituelles communes. Les Décades de Pontigny, créées par Paul Desjardins en 1910, furent l’un des derniers espaces où s’exerça cette convivialité intellectuelle et cosmopolite qu’il affectionnait tant. Ce fils de la grande bourgeoisie était bien l’héritier d’une vaste culture européenne - française, anglo-saxonne et germanique. Intemporel, anachronique, Charles Du Bos l’était déjà de son temps, lui qui disait: "Je puis me simplifier sans limite, oubliant mon milieu, mon époque et me faire d’un autre âge…" Son " oeuvre n’est pas plus adaptée à l’époque actuelle que ne l’était à la sienne le pauvre Charlie", soulignait François Mauriac. Considérons donc cette inadaptation comme une arme pour résister à l’arrogance amnésique d’une culture qui prétend, à chaque instant, s’engendrer d’elle-même. Ce livre est une introduction intelligente et sensible à la personne et surtout à l’oeuvre de Charles Du Bos. Une oeuvre entièrement vouée à un double mouvement: la lecture et la critique de la littérature et la connaissance de soi. "À mes yeux, disait-il, l’acte intellectuel par excellence fut toujours acte de compréhension bien plutôt qu’acte d’invention." Il serait donc arbitraire de distinguer ces deux impulsions: elles ne forment qu’une seule et même nécessité. Toute introspection passe par l’accueil et l’intelligence des œuvres d’autrui. Tout geste critique est intégralement littéraire, et c’est en cela qu’il concourt à la connaissance et à la conscience de soi. "L’art, j’entends celui en qui l’artiste a requis, obtenu, engagé l’homme tout entier, nous révèle à nous-même", affirmait ce catholique (il revint dans le giron de l’Église en 1927, à l’âge de 45 ans) qui ne sépara jamais le "spirituel" de "l’ordre littéraire". La littérature, disait-il encore, est "la vie prenant conscience d’elle-même lorsque dans l’âme d’un homme de génie elle rejoint sa plénitude d’expression". ( suite ... )
Critique hors pair ?
5/5 Réseau Regain .
.----. Charles Du Bos au début du XXI°s ? Qui se souvient de son Journal, un des plus extraordinaires qui soient ? De ses Approximations, preuves d’un critique hors pair? Derrière Du Bos (1882-1939), on devine la présence de tout ce qui a compté en littérature dans la première moitié de ce siècle: Proust, Hofmannsthal, Rilke, Claudel, Valéry, Gide et bien d’autres écrivains. Européen de cœur, il a été l’ultime représentant d’une espèce disparue, où la vie est faite de voyage et de réceptions et où on peut s’adonner pleinement à la culture. Sa vie quotidienne s’est déroulée dans la familiarité des «grands» qui composent la bibliothèque. Mais il ne s’agit pas seulement de ranimer les souvenirs d’un temps révolu. Le Journal de Du Bos est d’abord, et cela d’une façon absolument singulière et inouïe, l’aventure d’un homme pour qui la littérature fut le lieu d’une expérience spirituelle sans équivalent. Cet essai s’est donné pour tâche de la faire savoir. ( suite ... )