518 députés et bientôt 567, dont l'activité de chacun coûte 910 millions de centimes par an, quand un sénateur ou un député français ne coûte au plus que 450 millions. C'est le Parlement européen. Avec ses trois sièges et ses trois loyers, dont 12,6 milliards de centimes pour seulement trente heures de réunions annuelles à Bruxelles. Soit sept millions de centimes la minute.
A ce prix là, à quoi sert le Parlement européen ?
A distribuer 168 milliards de francs, des Caraibes au Pacifique, en payant des routes en Papouasie, des bateaux aux Fidji ou une piste d'atterrissage au Kiribati. Plus quelques broutilles : 1.000 milliards de centimes, en 1994, pour l'Europe de l'Est ou 350 milliards pour Israël et l'O.L.P.
Qu'importe s'il y a 25 millions de chômeurs et 50 millions de pauvres en Europe, avec une ferme qui disparaît en France chaque quinze minutes. Le Parlement européen ne s'occupe que de traquer le racisme et la xénophobie aux quatre points cardinaux. Et encore heureux. Parce que s'il ne s'occupe pas du Nicaragua, de Mandela ou de l'Angola, c'est pour légiférer sur la saillie arrière des cabines de camions. A moins que se ne soit sur les transexuels.
Dès lors, faces à ces pitreries législatives, financées pourtant fort cher, notamment par notre propre pays qui verse à l'Europe 91 milliards de francs annuels, la question surgit : Pourquoi des députés du Front national à Strasbourg ?
-D'abord, parce que si nous étions pas là, qui aurait révélé ce gâchis ? Qui ferait entendre la voix de la France, dans cette Assemblée d'agités planétaires ! Qui défendrait les paysans, les vignerons et les pêcheurs, abandonnés de tous ?
-Surtout, parce que l'Europe fédérale est un trou noir où l'antimatière libre-échangiste détruit tout ce qu'elle touche. Hier les mineurs et les ouvriers des aciéries, aujourd'hui les paysans et demain l'automobile.
Or, si l'univers existe, avec le Soleil et la Terre, les fleurs et la vie, c'est parce qu'il y a dans l'espace un milliardième de matière de plus que d'antimatière.
Eh bien ! (et epsilon en plus, c'est nous. Les dix députés européens du Front national. Poussière sur le fil du rasoir, entre le néant et la vie, Maastricht et la France.
Nous sommes Les derniers indiens de la prairie. La dernière flamme d'où peut encore jaillir la vie, mais qui, si elle vient à s'éteindre, laissera le pays asservi.
Aussi, nous sommes la condition de tout. Et d'abord du commencement, puisqu'au début était le Verbe.
Et c'est par nous que la France peut encore parler.
Jean-Claude Martinez, Professeur agrégé de droit public et de sciences politiques, Député européen F.N, Président Fondateur du Cercle National des Agriculteurs de France, Directeur de La Lettre aux Contribuables et de La Lettre aux Paysans, Docteur Honoris Causa de l'Institut de droit fiscal de l'Université de Sao Paulo.