Dans les années 60-70, l'Église catholique voulut faire peau neuve et vivre son aggiornamento. Tous en attendaient un printemps radieux. Ce fut en réalité une amère déception : le doute, l'instabilité et le désarroi s'installèrent. Les vocations se tarirent, les fidèles désertèrent les églises, les prêtres défroquèrent par milliers.
D'où provenait cette tempête ? Tous les indices convergent pour désigner le concile Vatican II (1962-1965) comme l'épicentre de cette lame de fond. Pour appréhender le phénomène, il a donc paru nécessaire d'essayer de reconstituer la "généalogie de Vatican II", c'est-à-dire de trouver l'enchaînement des causes qui ont conduit à ce concile et à ses doctrines propres.
Or, au cours de cette analyse, est remontée à la surface une crise vieille de cent ans, mais dont la parenté avec la situation actuelle est saisissante : le modernisme. Cette hérésie, qui a marqué le pontificat de saint Pie X (1903-1914), prétendait aligner la doctrine de l'Église sur les idées nouvelles, notamment la philosophie et la critique biblique modernes.
C'est donc pour mieux comprendre le concile Vatican II et le malaise actuel de l'Église qu'a été entrepris cet examen approfondi (historique, philosophique et théologique) des "cent ans de modernisme". Il montre que le modernisme, trop tôt déclaré mort et enterré, a resurgi juste après la Seconde Guerre mondiale, pour s'emparer peu à peu des leviers de commande de l'Eglise.
Sur un événement crucial, qui procède sans doute de multiples causes, le présent ouvrage souhaite proposer une réflexion mûrie et argumentée.
Dominique Bourmaud, né en 1958 à Rocheservière (Vendée, France), a été ordonné prêtre en 1981, à l'issue de ses études théologiques. Polyglotte, après quelques années de ministère en Espagne, il a enseigné la philosophie et la théologie successivement aux Etats-Unis, en Argentine et en Australie.