Petite analyse
5/5 L'éditeur
.----. A l'inverse de la plupart des intellectuels en vogue, d'Alain Finkielkraut à Pascal Bruckner, qui agitent la menace d'une déculturation de la France face à la montée de l'islam, et de ceux qui s'abritent derrière le laïcisme ou le séparatisme pour y faire face, Jean-Marie Rouart fait prévaloir dans ce livre un point de vue plus offensif et percutant.
Ce n'est pas l'essor de l'islam qu'il stigmatise, mais l'abandon de notre propre modèle de civilisation. Le véritable défi à relever, pour lui, n'est pas d'ordre religieux, mais civilisationnel précisément. Rappelant que la France s'est constitué autour d'une nation et d'une religion, Rouart appelle à une régénérescence de notre culture chrétienne, porteuse depuis l'origine de valeurs universelles, seul moyen à ses yeux non seulement de conjurer sa perte d'influence, mais aussi de faire contre-poids à l'émergence de l'Islam de France et de préserver notre identité. " On a délaissé nos points forts " souligne-t-il. Il prône la signature d'un nouveau Concordat sur le modèle napoléonien, intégrant- toutes
les religions sans exception, et l'idée d'une Contre-réforme qui permette à l'Eglise de renouer avec son passé et son influence à travers une exigence spirituelle plus proche de l'esprit de l'Evangile.
L'auteur rappelle ici quelques vérités historiques fort éclairantes pour mieux comprendre les enjeux auxquels nous sommes confrontés. Il montre en particulier comment le christianisme a prospéré, voici 2000 ans, sur le vide laissé par la civilisation gréco-romaine, et démystifie ce qu'il appelle la "victoire de la mystique laïcarde", remportée contre une Eglise qui s'est fourvoyé durant l'affaire Dreyfus avant s'égarer de la même façon sous Vichy et pendant la période coloniale. Il dénonce une fausse alternative face à l'émergence des nouveaux phénomènes religieux et du besoin de spiritualité qui se manifeste dans notre société. Il s'interroge sur la notion de blasphème, montrant
l'anomalie qui veut que l'Etat tolère dans le domaine religieux ce qu'il interdit dans la morale républicaine. Il souligne enfin les subtiles convergences qui se sont établies de longue date, à travers Massignon, le père de Foucault ou les moines de Tibihirine, entre islam et chrétienté.
Ce livre est celui d'un " chrétien déchiré " qui ne se reconnait plus dans l'Eglise de l'après Vatican II. Nourri par une expérience mystique personnelle et familiale, il s'avoue nostalgique d'une Eglise attrayante qui savait montrer que " la vérité passe par l'expression de la beauté ", reflet de ce que Chateaubriand célébra comme le Génie du christianisme. Le seul moyen à ses yeux de concilier le souvenir et l'espérance.
Réponse à Pedro.
3/5 "Chiré"
Effectivement Wikipédia nous dit : "Franc-maçon « parce que leurs idées étaient à l'opposé de celles de ma famille »" (Livres-Hebdo, 8 septembre 2000 )
Nous rappelons une fois de plus que " Chiré" ne propose pas un catalogue de livres parfaits mais de volumes qui nous semblent intéressants (notoriété, documentation, sujet recherché par nos correspondants même s'ils sont traités d'une façon qui ne nous convient pas ...) ou dont nos média parlent ! Dès que nous avons des informations , même négatives nous sommes très heureux qu'elles soient publiées, la preuve , sauf le fiel du Bravo Chiré, mais le signataire est un habitué de ce type de message !