Qu'y a-t-il de commun entre Fantômas et Sainte-Beuve ? Entre Benjamin Constant et Benoist-Méchin ? Entre Mauriac et Morand ? Entre Nabokov et Rebatet ? Entre Bardèche et Truffaut ? Entre Emile Faguet et Roland Barthes ? Entre Audiberti et Von Salomon ? Entre Brasillach et Jünger ? Eh bien, il y a ceci de commun, qu'à un moment ou un autre, ils ont retenu l'attention de Philippe d'Hugues qui les a étudié tantôt "à la cavalière" (c'était encore le temps des hussards), tantôt plus en profondeur, selon l'humeur et les circonstances.
Ces études, rassemblées dans le présent volume, constituent un kaléidoscope bigarré, un panorama hétéroclite de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XXè siècle, telle qu'on pouvait l'observer à partir d'un observatoire privilégié et de quelques autres, épisodiques mais bien situés. Avec le recul, il a semblé que les observations ainsi recueillies conservaient leur intérêt, voire une certaine actualité imprévue au départ. Le mérite en revient surtout à une époque qui recelait à son insu bien des richesses. Ces années mortes peuvent encore nous sembler bien vivantes. C'est la leçon que fournit ce livre où se dessine en filigrane une conception de la vie voire une certaine philosophie de l'histoire. On y trouvera beaucoup à glaner. C'est comme un film qu'on peut projeter en boucle, avec arrêt sur image pour n'en rien laisser passer.
Ecrivain et historien du cinéma, Philippe d'Hugues est notamment l'auteur de Arletty (Veyrier, 1978), Le Cinéma français (Atlas, 1986), Les Ecrans de la guerre (De Fallois, 2005, prix Thiers de l'Académie Française), Aux sources de la Droite (L'Age d'Homme, 2000), Brasillach (Pardès, 2005), Chronique buissonnière des années 50 (De Fallois, 2008), Roger Nimier (Pierre-Guillaume de Roux, 2012).