Condamné pour ce qu’il n’est pas réellement
3/5 France Nationaliste
.----. La vitrine se donne pour vocation d'être l'endroit où l'«on pourra s'exprimer avec la clarté de n'importe quelle pensée et de toute, à droite, à gauche, ailleurs, où l'on posera plus de questions qu'on n'en résoudra » (Dominique de Roux). Voici donc un court article poussant à la réflexion de tout un chacun tout en faisant la promotion de l'ouvrage de notre jeune ami Louis Le Carpentier.
« Un des travers de notre société moderne, caractérisée par la « libération » de la parole grâce aux médias sociaux, est que tout le monde se croit investi du rôle de juge et se permet de donner, dans divers domaines, des jugements qui se veulent définitifs en se basant plus souvent qu’autrement sur des préjugés ou des informations partielles qui viennent fausser le jugement. L’homme du XXIe siècle sait tout, n’a pas besoin de lire et n’a certes pas besoin des experts pour se forger une opinion. Il peut donc sans jamais avoir lu une étude psychologique sur l’homoparentalité décréter que la GPA est une avancée de l’humanité, sans avoir entendu un « climatosceptique » de sa vie prétendre que ceux-ci devraient aller en prison pour leurs prises de position et qualifier sans aucune connaissance sur le sujet le fascisme de pire système politique de l’histoire de l’humanité. Et personne n’ira lui demander s’il sait ce qu’est le fascisme.
Pour
lui, comme pour nombre de contemporains, le fascisme est le mal
politique. Ainsi considère-t-on comme fasciste, la violence, la
discrimination, l’anti-démocratisme, l’injustice, la privation de
liberté, etc. Voilà l’image mentale qu’on se fait de ce type de
gouvernement, ce qui n’est pas seulement réducteur, mais erroné. Mais,
en se basant sur
cette perception, on ne peut évidemment pas comprendre que certains
catholiques puissent se dire fascistes. Comment peut-on concilier
François et Benito ? L’un représente le Bien et l’autre le Mal.
Mais
ne serait-ce pas là justement un problème de définition ? Peut-on
définir le catholicisme par la vision du pape François et le fascisme
par quelques traits caricaturés et pervertis ?
Pour
le jeune Louis Le Carpentier, le catholicisme n’est pas la religion
néo-humaniste proposée par le pape actuel, mais la religion qui fut
transmise de façon traditionnelle pendant des siècles, ce qui représente
une différence de taille. N’en déplaise aux modernistes, les dogmes de
cette institution sont immuables et ne peuvent être modifiés au gré du
temps. Pour analyser le fascisme, il ne prend donc pas les lunettes
roses du prélat actuel, mais la vision thomiste qui domina jusqu’à une
époque pas si lointaine.
En
partant du postulat que la démocratie est le bien incarné, comme on le
claironne trop souvent, on peut comprendre l’engouement des
démocrates-chrétiens, qui finalement réconcilient le bien politique avec
le bien spirituel, mais, c’est oublier d’une part les dénonciations des
papes envers la démocratie et, comme l’abbé Chazal le stipulait, que ce
régime est toujours affecté par les vices que sont l’instabilité,
l’inefficacité, la corruption, la démagogie, etc. En fait, la liste est
longue et l’argumentaire implacable. Il faut rappeler que ce que l’on
appelle la démocratie moderne est de facto libérale et n’a que très peu avoir avec la politie
grecque qui fonctionnait grâce au petit nombre et à la vertu de ses
membres. Impossible donc aux yeux de Louis Le Carpentier d’être
catholique et démocrate sans se trahir.
Cette
équation étant donc impossible, le catholique pourrait donc se tourner
vers le fascisme, une doctrine qui tire ses fondements lointains de la
pensée de Saint-Thomas d’Aquin et qui respecte la quête du beau, du bon,
de la transcendance et du bien commun qui devrait guider les âmes
catholiques.
Contrairement
à ceux qui ont défendu le fascisme de façon romantique ou historique,
l’auteur y va par le chemin philosophique, suivant ainsi les traces de
Joseph Mérel, un autre auteur qui revendique cette double étiquette
portée tant par Léon Degrelle que Mgr Tiso, Robert Brasillach et Mgr de Mayol de Lupé.
Pour
qu’un système puisse être reconnu comme compatible avec le
catholicisme, il doit être conforme à l’ordre naturel, ce que l’auteur
reconnaît dans la doctrine de Mussolini qu’il considère être à la fois
corporatiste, nationaliste, organiciste et monarchiste (pas
nécessairement dans le sens de royaliste). Contrairement au libéralisme,
négateur d’unité, le fascisme promeut un tout cohérent dont le citoyen
est partie prenante. Au sein de ce système, « toutes les parties sont
ordonnées à la perfection du tout : le tout n’est pas pour les parties,
mais les parties pour le toute », comme dans une ruche dans laquelle les
abeilles remplissent leur devoir et agissent pour leur bien individuel
en agissant pour le bien de tous.
On le comprend bien, l’auteur n’adhère pas à la vision du fascisme qu’a pu développer Frédéric Le Moal dans son Histoire du fascisme.
Le Carpentier ne nie pas l’aspect révolutionnaire de cette idéologie,
mais le considère dans l’ensemble comme un mouvement
contre-révolutionnaire révolutionnaire venu réinstaurer les bases de
l’Ancien Régime, sans les tares qui ont conduit à sa perte, une analyse
auquel le lecteur peut adhérer ou non.
Julien Langella avait démoli les arguments des catholiques qui condamnaient au nom de leur religion le nationalisme et la mouvance identitaire, voici que Louis Le Carpentier fait la même chose avec le fascisme, trop souvent condamné pour ce qu’il n’est pas réellement. » [ Julien Darvant de Europa Maxima le 10/09/2019 ]
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