Un riche manuel de prière
5/5 http://www.belgicatho.be/
.----. S'il n'exerce plus de fonction officielle au Vatican, le cardinal Robert Sarah ne chôme pas pour autant. Il publie un nouvel ouvrage qui sortira le 11 mai, le cinquième en cinq ans : « Catéchisme de la vie spirituelle ». Tout est dans le titre. Il existe déjà un catéchisme de l'Eglise catholique, bien sûr, et l'ambition du cardinal n'est évidemment pas d'en écrire une nouvelle version, mais plutôt de se pencher sur l'art de la prière et notre quête intime de Dieu. « Je n'ai pas cherché à écrire un résumé de toute la foi chrétienne, explique le prélat guinéen dans son introduction. Ce livre est un catéchisme de la vie intérieure. Il veut indiquer les principaux moyens d'entrer dans la vie spirituelle, dans un but pratique et non académique ».
Les sacrements, étapes de la vie du chrétien
En reprenant les outils moraux, liturgiques, sacramentels, qui permettent de nourrir nos vies spirituelles, l'ouvrage donne les clés pour opérer une conversion quotidienne de notre âme. Comme le montre le cardinal Sarah, ce projet est celui qui devrait habiter tout chrétien, une quête perpétuelle que saint Augustin avait résumée au IVème siècle : « Si tu dis ''ça suffit'', tu es perdu. Aspire toujours à davantage, chemine sans cesse, progresse toujours. Ne reste pas au même endroit, ne recule pas, ne dévie pas. »
« Qui es-tu Seigneur ? » et « Que veux-tu que je fasse ? » sont les deux questions qui rythment les Evangiles et la vie spirituelle du chrétien, résume le cardinal Sarah. Pour nous aider à les poser, le livre retrace le parcours initiatique que vivent les croyants à travers les sacrements successifs, en nous montrant combien ils font écho à la liturgie et à la vie de Jésus. A notre tour, avec nos faiblesses et nos péchés, nous sommes invités à imiter le parcours du Christ dans notre comportement et dans notre vie intérieure. Avons-nous bien en tête ce à quoi nous engage de communier au corps du Christ ? Qu'attendons-nous véritablement du sacrement de la confirmation, qui nous fait recevoir l'Esprit-Saint ? Les écrits des saints et des docteurs de l'Eglise réunis dans le livre permettent d'agrémenter les Evangiles, dans lesquels toute la vérité de la vie du chrétien est déjà contenue. Ainsi, chaque chapitre permet de redécouvrir le sens parfois occulté des sacrements, et de leur redonner toute leur signification à la lumière des Ecritures.
Le résultat obtenu est un riche manuel de prière adapté à une époque où la vie intérieure est mise à mal par une société trop bruyante et parfois frénétique. Pour autant, le cardinal Sarah ne se limite pas à la question de la vie intérieure et profite de ce travail pour effectuer plusieurs rappels salutaires sur la place de l'Eglise dans le monde. Pour lui, l'épouse du Christ ne doit pas se complaire dans un rôle d'institution philanthropique et « mondialiste », mais garder à l'œil sa mission première : l'annonce du Christ à chacun, en témoignant de la lumière au milieu des ténèbres.
[ Signé : Robin Nitot sur le site de Famille Chrétienne et repris par belgicatho ]
La sainteté est pour tous.
3/5 https://www.lesalonbeige.fr/
.----. “Nous passons trop de temps à parler des structures de l’Église. Cela n’intéresse personne !”
A l’occasion de la publication de son Catéchisme de la vie spirituelle, le cardinal Sarah a été interrogé par Jean-Marie Guénois dans Le Figaro. Extrait :
J’ai écrit ce livre pendant le confinement. J’étais frappé: on prenait soin de la vie des corps, mais on laissait mourir les âmes. La vie spirituelle est pourtant ce qu’il y a de plus intime en nous, ce que nous avons de plus précieux. C’est notre vie intérieure. Le lieu de notre rencontre avec Dieu. Nier la vie spirituelle, c’est nier ce qui fait notre dignité d’homme ou de femme. Sans vie intérieure, que reste-t-il de grand dans nos vies? Que reste-t-il qui échappe aux lois du marché et de la matière? La vie spirituelle est l’inviolable sanctuaire de notre liberté, le lieu secret où nous cherchons la vérité et l’amour, où nous sommes seuls face au Tout-Autre, face à Dieu.
Pourquoi utilisez-vous la méthode pédagogique du catéchisme, vous auriez pu écrire un traité de la vie spirituelle…
Le catéchisme est un rappel simple des fondamentaux. Je n’ai pas voulu faire un traité de théologie pour les intellectuels et les spécialistes, mais un livre clair, accessible à tous, croyants et incroyants. Je n’ai pas cherché à tout expliquer et justifier, mais simplement à témoigner de l’expérience spirituelle de l’Église.
Vous proposez au lecteur d’aller au «désert», de s’arrêter pour Dieu. Un peu aride, non, après deux années de restrictions pandémiques…
Au contraire! Cette crise a révélé l’incroyable soif spirituelle dont souffrent les cœurs. Les gens aspirent au silence, à la profondeur, à la vie avec Dieu. Savez-vous que, durant le confinement, le mot «prière» était parmi les plus recherchés sur Google? La pandémie a révélé que la superficialité, le déni de la vie intérieure sont les maladies qui causent souffrance et angoisse chez nos contemporains.
Pour autant vous parlez d’une «éclipse de Dieu»?
C’est un paradoxe de notre époque. Alors que les personnes qui cherchent Dieu sont toujours plus nombreuses, le débat public, la scène politique semblent l’exclure toujours davantage. Il est donc temps que l’Église revienne à ce que l’on attend d’elle: parler de Dieu, de l’âme, de l’au-delà, de la mort et surtout de la vie éternelle.
Mais pourquoi structurer votre approche à partir des sept «sacrements» de l’Église catholique? Ils sont précisément fort discutés dans l’Église elle-même, à commencer par l’eucharistie, la confession, le sacerdoce et le mariage…
Pourtant les sacrements sont au cœur de la vie spirituelle. Ils sont des contacts avec Dieu. On en a malheureusement fait des cérémonies purement extérieures. Ils sont en fait les moyens sensibles par lesquels Dieu nous touche, nous guérit, nous nourrit, nous pardonne et nous console. Je crois que, même dans l’Église, beaucoup ignorent la réalité intérieure, spirituelle et mystique des sacrements. On n’y voit que des rites sociaux alors que, dans le signe sacramentel, le mystère se révèle, Dieu lui-même se donne.
Pourquoi insistez-vous à ce point sur la réforme spirituelle de l’Église et sur «la croix» du Christ?
Nous passons trop de temps à parler des structures de l’Église. Cela n’intéresse personne! Ce qui importe, c’est notre vie éternelle, notre vie intérieure d’amitié avec Dieu. L’Église existe pour qu’il y ait des saints. Le reste est secondaire. La vie à la suite du Christ nous ouvre cette vie avec Dieu. Elle passe par la croix. Ce n’est pas du dolorisme. La croix, c’est la plénitude de l’amour manifesté. C’est la victoire de la vie sur la mort et le péché.
Ce message radical est-il recevable pour le plus grand nombre, y compris dans l’Église?
La sainteté n’est pas réservée à une petite élite. Elle est pour tous. Être saint, c’est se laisser aimer par Dieu, suivre le Christ. Chacun peut commencer à sa mesure tous les jours.
Mais les prêtres et les évêques parlent-ils suffisamment de l’enjeu de cette vie spirituelle?
Ils sont parfois tentés de se rendre intéressants aux yeux du monde en parlant de politique ou d’écologie. Mais je crois qu’alors ils n’intéressent personne. On vient voir un prêtre parce qu’on cherche Dieu, pas parce qu’on veut sauver la planète. […]
[ Publié par Par Michel Janva le 1 juillet 2022 ]
P.S. : Salon Beige, qui êtes-vous ?
- Nous sommes quelques laïcs catholiques, dans la tranche d’âges 30-50 ans. Ce qui nous unit, c’est notre Foi catholique et notre désir, au fil de l’actualité, de réfléchir à voix haute sur la façon de l’appliquer dans la société actuelle. Fidèles au Pape, au Magistère de l’Eglise, nous voulons travailler au Bien commun de la société en informant nos lecteurs sur l’actualité, vue au regard de la doctrine sociale de l’Eglise. Le directeur de la publication est Guillaume de Thieulloy. Adresse : Tour CIT, 3 rue de l’Arrivée, 75015 Paris ]