C’est depuis toujours amplement mérité
5/5 France Catholique .
.----. Le quatrième donc, après Joffre, Foch et Pétain.… Et c’est depuis toujours amplement mérité et toujours refusé !
La polémique a commencé dès 1918 et elle pourrait être relancée un siècle plus tard.
Mais soyons honnêtes, un tel mouvement d’opinion n’intéresserait que quelques centaines d’amateurs d’histoire suffisamment au fait de la question, quelques autres centaines d’acharnés, sans compter la famille et les descendants du général Edouard de Curières de Castelnau, a priori « naturellement » concernés.
Maréchal cent ans plus tard ?
On commence pourtant à parler de à lancer une opération visant à faire obtenir aujourd’hui le bâton au général. Cela serait un événement atypique : une dignité accordée par un pays cent ans après les actions qui la justifieraient et soixante quatorze ans après la mort du récipiendaire ! Du jamais vu, mais pourquoi pas ? Imaginons l’assemblée nationale d’aujourd’hui, dont aucun membre n’a certainement jamais entendu parler de Castelnau décréter que, suivant la formule préalable, ’Edouard de Castelnau avait bien mérité de la patrie » et du coup décider dans la foulée de l’élever à la dignité de maréchal de France ! Il succéderait ainsi au général Koenig, fait maréchal de France en 1984 par François Mitterrand quatorze ans après sa mort. Dans la France d’aujourd’hui le président de la République est tout puissant et si ses conseillers, sensibilisés à un courant d’opinion parmi quelques politiques et personnalités dans un domaine ou un autre, lui glissaient que c’est une chose à faire …..Pour la « com. » vis à vis du monde catho et les militaires « tradis » » (il y en a beaucoup plus que l’on pense) , tout est parfois possible !
Après tout, dans le monde de l’Eglise, béatification et canonisation sont généralement très longs et ont parfois atteint plusieurs siècles ! Certes la comparaison est osée et il y a un grand pas entre le « maréchal de Castelnau » et « Saint Noël - Edouard » !
Castelnau, un « sujet » plusieurs fois étudié.
Et puis, voyons les choses positivement. Pour un soldat qui n’a pas été honoré par la dignité militaire suprême – ce à quoi lui-même s’était résigné avec sagesse – Castelnau a été et est encore l’objet d’écrits flatteurs. Depuis la guerre de 1918, des centaines d’articles, de nombreux passages dans presque tous les ouvrages traitant de la guerre (certains très importants comme le bien connu « GQG secteur n°1 » de Jean de Pierrefeu,) et pas moins de cinq livres biographiques.
Le premier, celui du Victor Giraud, « Castelnau », sorti en 1921, œuvre d’un universitaire qui connut bien le général mais qui écrit dans l’esprit quelque peu manichéen du temps.
Le second, soixante dix ans plus tard, publié en 1991 par le général Yves Gras, « Castelnau ou l’art de commander 1851-1944 », écrivant à la suggestion de la famille. Excellent livre ; très documenté et chez Denoël, éditeur connu après un parcours du combattant car plusieurs grands éditeurs refusaient le manuscrit trouvant le « sujet », « sans intérêt »…
Le troisième est un petit ouvrage du colonel Jean Paul Huet « Edouard de Castelnau, l’artisan de la Victoire », sorti en 2013 dans la collection « Vitae », consacré à de grands Français, essentiellement des militaires. Simple, clair, précis, il s’adresse principalement aux étudiants.
Le quatrième ouvrage « Le général de Castelnau, le soldat, l’homme, le chrétien », publié par l’auteur de cet article en 2014, ne se veut pas une biographie classique, mais plutôt un album biographique reproduisant plusieurs centaines de documents : photos, gravures, livres, documents de toutes sortes.
Voici donc le cinquième ouvrage, la cinquième biographie. Elle est l’œuvre de Benoît Chenu qui, sans être aucunement historien de formation ou de fait, a une profonde connaissance de l’histoire de la première guerre mondiale et ajoute à cette qualité celle d’être l’un des arrière petit-fils du général, sa mère, Bernadette Chenu, née Castelnau, étant l’une de ses petites filles. Le général Chenu, son père, fut un officier de cavalerie qui se conduisit particulièrement bien en 1940 à la tête de ses chars et Benoît, son fils est lui même officier de réserve de l’arme blindée cavalerie. Il avait donc toutes les bénédictions pour d’intéresser au sujet.
Cinq biographies depuis 1921…. [ signé : Patrick de Gmeline lundi 4 décembre 2017 ]