Le conservatisme politique n'a pas bonne presse en France. On lui donne le plus généralement une origine anglaise et des développements plutôt anglo-saxons. On en oublie que c'est Chateaubriand, non Burke (et avant Disraeli), qui a donné à ce mot son premier sens politique en créant Le Conservateur, en 1818, l'un des premiers journaux royalistes.
Entre contre-révolution, traditionalisme ou "réaction", le conservatisme se dégageait mal, selon les uns, d'un "modérantisme" sans avenir, ou, à l'opposé, d'origines "infâmes" qui ne le condamneraient pas moins. Oser le conservatisme, chez nous ? Délicat, voire impossible ! Aujourd'hui, le discrédit s'est accru de toutes les confusions nées de l'emploi extensif de ce terme pour désigner toutes les formes de résistance à la réforme des maux dont souffre notre pays.
Les auteurs de ce recueil, dans la tradition de La Légitimité, scrutent, pour les uns, les origines françaises ("parlementaires" et/ou royalistes) de ce conservatisme politique qui reste l'expression la plus à droite de l'échiquier politique. D'autres, entre Burke, Maistre et Bonald, s'attachent à rappeler les composantes intellectuelles de ce courant qui demeure l'un des plus significatifs - une véritable constante, même ! - de l'époque contemporaine par opposition à la Révolution.
Contributions de Isabelle Brancourt, Jean-Pierre Brancourt, Thierry Buron, Xavier Merry Del Val, Claude Polin et Claude Rousseau. Avec un texte de Guy Augé.