Médecin généraliste, Conseiller Municipal de Toulouse, Conseiller Régional de Midi-Pyrénées, lauréat de nombreux prix de poésie classique, Jean-Pascal Serbera publie avec Brutus sa première pièce de théâtre.
Les jeunes sénateurs, indignes et soumis,
Aux soucis de l'Etat pr éfèrent leurs amis ;
Fêtes, libations, bacchanales orgies,
Où Rome aime à mêler sa lie et ses sanies,
Meublent leurs nuits ! Le jour, ils dorment au Sénat
Où rien ne les émeut hors un assassinat !...
Quant à moi, parle-moi d'Euripide ou d'Eschyle,
Des exploits de Jason ou de l'ire d'Achille,
Conte-moi le retour d'Ulysse en sa maison,
Et pour Circé comment il perdit la raison,
Et module à ton tour sur la lyre d'Orphée,
Les soupirs d'Euridice et les voix de la fée ;
Tiens arrêté le temps qui nous fait respirer...
L'esprit de la cité n'a pas su m'inspirer.
Je me sens démuni sans savoir trop que faire
Quand ce défi demande un caractère austère,
Et j'ai bien plus de goût pour la culture et l'art
Que pour la politique à l'incertain hasard...
La Curie est hélas une coquille vide
Sans personne debout pour lui servir de guide.
Le Sénat assoupi sur son faste oublié,
Purgé par Marius, toujours humilié,
Avili, décimé par les guerres civiles,
Amputé depuis lors de ses forces viriles,
Quand ce sont les Germains radotant sur Brennus,
Croyant quand César vient, les Tarquins revenus,
Le Sénat n'est plus rien, la République est morte,
Et César est ici qui frappe à notre porte !