On ne se lasse pas de ce livre ...
4/5 Réseau Regain .
.----. «La littérature belge n’existe pas»,
c’est un Flamand d’expression française,
Pol Vandromme, qui l’écrit, car
«la patrie d’un écrivain, c’est la langue
de ses livres». Dans cet ouvrage, il raconte
quelques souvenirs, rend un
hommage à la religion de sa mère et
aux sentiments républicains de son
père. Journaliste à Charleroi, il s’infiltra
dans la presse parisienne. Fou de littérature
française, il y rencontra les écrivains
dont il avait rêvé et qu’il distingue
soigneusement des «gens de lettres».
Cela nous vaut une série de portraits assez
percutants de ses amis: les chroniqueurs
littéraires, les grands auteurs et surtout le groupe des «Hussards»
dont il aimerait tant faire partie. Un chapitre
sur Tintin à qui il consacra un livre,
un autre sur Mai 68, puis sur le prince
de Ligne terminent le livre. .******. La partie la
plus intéressante de ces souvenirs
concerne le microcosme parisien, les
éternelles «guérillas de papivores lilliputiens
». Le style est recherché, travaillé,
parsemé de mots rares… Fidèle
à sa ligne de conduite, l’auteur reste
un anticonformiste bon teint. À son
rythme, le journaliste écrit sur les écrivains,
le football, Jacques Brel et Tintin.
Depuis le marathonien Hérodote,
le boxeur Jean Prévost, le rugbyman Antoine
Blondin et le cycliste Louis Nucéra,
l’éclectisme n’a plus rien à voir
avec la dispersion. Hors des «coquetèles
», le chroniqueur littéraire a élu domicile
dans la patrie du style :
«L’improvisation implique la patience
d’un labeur obscur.» Né aux lisières de
la France, l’auteur entremêle la mémoire
familiale aux souvenirs littéraires.
Cinquante ans de joutes littéraires
sont évoqués au fil de ces souvenirs
avec une plume acerbe et narquoise. .******.
On ne se lasse pas de ce livre, disert et
mémorable, qui bondit hors de la bouteille
avec l’âme un rien capiteuse
des vins débouchés tard. Mais qu’on lit
à la hussarde, cul sec. [ Notes de lectures de Georges Leroy
du mois de janvier 2008 sur le site " Réseau Regain " ]