Yvonne Beauvais a 20 ans. Son enfance (tome 1) avait été une longue nuit spirituelle. Et soudain, en juin 1922, Dieu se dévoile et son essor mystique commence. Elle reçoit une mission paradoxale pour renouveler un couvent fervent mais piégé par des rivalités internes. Elle est favorisée de charismes multiples et exceptionnels, donc discutés. Quelques années plus tard, ils feront de la première fondatrice d'une Fédération de monastères selon un modèle adopté par Pie XII, une héroïne nationale, décorée par de Gaulle.
Cette période, qui va du 17 mars 1922 au 17 mars 1927, est la plus dramatique et la plus mouvementée de sa vie. Elle est aussi la mieux connue, car les témoins, étonnés, notaient au jour le jour, et elle-même reçut de ses directeurs, soucieux d'y voir clair, l'ordre de tout noter.
C'est l'histoire extrême d'un amour vertigineux traversé d'épreuves mystiques inouïes, allant jusqu'aux sévices démoniaques, physiques et moraux. Satan avait-il discerné en elle un adversaire redoutable ? Dieu ne ménage pas plus ses amis qu'Il ne s'est ménagé et n'a ménagé Sa mère. Vivant le pire sans regret, elle rayonnait la joie, et poursuivait une suractivité créative extraordinairement variée, malgré une santé désastreuse.
En 1960, le Cardinal Ottaviani arrêta définitivement la cause de béatification d'Yvonne-Aimée, pour des raisons de prudence (peu après celle de la polonaise Soeur Faustine). Après 25 années de silence, le Cardinal Seper invita l'abbé Laurentin à discerner cette vie. Le Cardinal Ratzinger, leur successeur, confirma l'autorisation de continuer l'étude, sous sa seule responsabilité pour ne pas engager l'Eglise. Le travail est poursuivi par une équipe interdisciplinaire. Après les monographies sur les Prédictions, Stigmates, Bilocations, Charisme pour les pauvres et la Direction spirituelle, le tome 2 de la biographie paraît, avec le soutien d'un éminent comité de patronage.