Très faciles à lire
5/5 L'Homme Nouveau N° 1548 31 août 2013
Fondateur du Centre Charlier et de nombreuses associations, Bernard Antony a passé sa vie à militer pour une incarnation de la pensée politique catholique et contre ce qu'il a appelé avec justesse "le génocide français". Dans ces entretiens, particulièrement bien menés par Cécile Montmirail, il revient sur son long parcours, depuis son enfance aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à ses derniers combats plus récents, notamment en faveur des musulmans convertis ou l'opposition au "mariage" pour tous. Très faciles à lire, ces entretiens montrent un homme de conviction qui a toujours voulu incarner dans la réalité du moment la pensée politique et philosophique dans laquelle il se retrouve. D'où une multitude d'initiatives et d'engagements, qui ont pu en agacer certains (Bernard Antony évoque notamment à ce sujet le Pèlerinage de Chartres). Une leçon d'expérience se dégage ainsi, puisée aux quatre coins du monde et animée d'une foi toujours vaillante.
<p align="right">Philippe Maxence <a href= http://www.hommenouveau.fr/ target=_blank>www.hommenouveau.fr</a>
Une solidarité chrétienne mondiale
5/5 Minute
Quand Bernard Antony raconte ses souvenirs, il ne peut pas s'empêcher de nous présenter un programme. Ses décisions d'homme libre, sur toute une vie, forment une trajectoire qui annonce les combats de l'avenir. Bernard Antony fut longtemps, au Front national, le représentant du courant chrétien ; il s'est éloigné du parti fondé par Jean-Marie Le Pen et il anime, avec l'Institut du pays libre, le mouvement Chrétienté Solidarité et l'Agrif, l'association qui s'est donné pour tâche de poursuivre toutes les discriminations antifrançaises et antichrétiennes. Aujourd'hui, il a décidé de se raconter, d'évoquer ses souvenirs d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, de présenter ses maîtres et son itinéraire, ses camarades de combat aussi et les inévitables malentendus qui parsèment une vie donnée au militantisme.
Ce genre d'ouvrage peut donner lieu au grand déballage, mais Bernard Antony n'est pas un donneur. S'il se confesse, c'est avec élégance et de manière toujours maîtrisée.
C'est ainsi que nous revivons avec lui tel grand moment de l'histoire du FN, telle anecdote révélatrice d'un climat. Il n'hésite pas à revenir sur la façon dont Chrétienté Solidarité a pendu la responsabilité de l'emblématique pèlerinage, qui, chaque année, est organisé entre Paris et Charlres durant le week-end de la Pentecôte.
Par-delà cette volonté d'apurer les comptes, on est reporté à une époque où tous ces mouvements étaient en germe. Une époque brève, entre la guerre d'Algérie et Mai 68. Si l'option contre-révolutionnaire a un sens, c'est à ces années-là qu'il faut se reporter pour la comprendre : "Les révolutionnaires qui, dans l'Internationale, chantent "Du passé faisons table rase", certes sans toujours bien peser le sens terrible de ces mots, poussent le cri de la barbarie, le plus idéologiquement nihiliste qui ait jamais été. Comme il est évident qu'il subsiste loujours quelque chose du passé dans les individus, même si la culture, l'histoire sont abolies, alors il faut tuer, encore tuer, toujours tuer plus car c'est la condition d'un avenir sans passé. La Révolution, au bout de sa course vers l'idéologie socialiste, c'est la mort, le néant."
Une solidarité chrétienne mondiale
On mesure bien que dans les mouvements contre-révolutionnaires nés à cette époque comme le MJR (Mouvement Jeune Révolution, né autour d'anciens de l'OAS), l'ambition est très tôt de faire une sorte de révolution culturelle à l'envers, en réinventant, au niveau européen (pologne, Croatie) et même au niveau mondial (Liban, contras du Nicaragua, guérilla hmong au Laos), une solidarité chrétienne mondiale.
On peut dire que le Polonais Jean Paul II, qui a tant aidé le syndicat Solidarnosc dans sa lutte contre le communisme, a pratiqué cette solidarité chrétienne mondiale, jusqu'à s'en faire le VRP dans chaque pays. Puisque la révolution a été mondiale, la solidarité contre-révolutionnaire ne connaît pas de frontières.
Etre là où la chrétienté souffre, là où elle se bat, être aussi l'ambassadeur de la chrétienté française dans le monde, tel est le dessein de Bernand Antony dont on sent de plus en plus, à travers la vague de christianophabie qui monte dans les pays dits développés, qu'il apparaît comme tristement actuel.
Bernard Antony nous promet une suite de ces souvenirs.
C'est que l'histoire continue et que l'intuition de départ, née dans les années 1960, se vérifie toujours davantage.
Le solidarisme chrétien incarné par Bernard Antony a de beaux jours devant lui pour le meilleur comme, hélas, peut-être pour le pire, si le pire était à venir.
<p align="right">Joël Prieur <a href= http://www.minute-hebdo.fr/ target=_blank>www.minute-hebdo.fr</a>