« Bécassine », une œuvre littéraire !
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.----. C’est l'histoire d'une jeune femme dont la naïveté enfantine est restée intacte. Elle rêve de rejoindre la capitale mais sa rencontre avec Loulotte, le bébé adoptif de la marquise de Grand-Air scelle son destin. Elle devient nourrice et découvre la vie de château, l'apparition de l'eau courante et de l'électricité. Son inventivité prouve à chaque catastrophe, qu'elle est la femme de la situation.
C'est bien la candeur attachante de Bécassine qui est mise en avant, non seulement par la critique, mais aussi par ses nombreux lecteurs... Elle est devenue un « héroïne » simple et touchante, un bretonne et une française... qui aujourd’hui ne fait plus rire ! Changement d’époque, tout simplement...
Bécassine, personnage « mythique » de bande dessinée, créé par la scénariste Jacqueline Rivière (*) et le dessinateur Émile-Joseph-Porphyre Pinchon, apparaît pour la première fois dans le premier numéro de l'hebdomadaire pour jeunes filles La Semaine de Suzette le 2 février 1905. Une grande aventure commence !
Dans certains albums, mais uniquement à compter de 1913, le personnage est nommé Annaïk (parfois « Annaïck ») Labornez. Elle serait née à Clocher-les-Bécasses, un village imaginaire du Finistère sud.
Jacqueline Rivière s’inspire et relate, au départ, une bévue réellement commise par sa servante bretonne. Le nom de « Bécassine » est choisi par élimination pour faire référence à cette bévue : « bêtise », « bécasse » puis « Bécassine » qui désigne une jeune fille ronde et naïve.
À partir de 1913, le personnage de Bécassine est repris par le scénariste Caumery, pseudonyme de Maurice Languereau, neveu et associé d'Henri Gautier dans la maison d'édition Gautier-Languereau, éditrice de La Semaine de Suzette. Caumery la dote d'une psychologie plus dense, et lui donne à cette occasion son vrai nom, Annaïk Labornez.
Apparue trois ans avant la bande dessinée Les Pieds nickelés, la naissance de Bécassine marque celle de la bande dessinée moderne, c’est à dire la transition entre les histoires illustrées et légendées et la « vraie » bande dessinée. Son style de dessin, au trait rond, vif et moderne, inspirera une ligne graphique : la célèbre « ligne claire », dont vingt-cinq plus tard, la série des Tintin sera le plus beau fleuron...
(*) Jacqueline Rivière, née Jeanne Spallarossa (1851-1920), est une femme de lettres et journaliste. Elle signe ses premiers romans sous les noms de plume Bernard La Roche ou Bernard de Laroche, avant d'utiliser après son divorce le pseudonyme Jacqueline Rivière ainsi que Tante Jacqueline. En 1905, elle est nommée rédactrice en chef du nouvel hebdomadaire pour fillettes La Semaine de Suzette, où elle signe Tante Jacqueline. Inspirée par sa bonne bretonne, elle y crée la bande dessinée humoristique Bécassine avec le dessinateur Joseph Pinchon. Cela en fait selon Yves Frémion la première scénariste de bande dessinée française.
Émile-Joseph-Porphyre Pinchon, artiste illustrateur. (1871-1953) Son style graphique vise la plus grande lisibilité à travers une pureté et un réalisme graphique. Il est l’un des précurseurs de la « ligne claire » que l’on retrouve chez les artistes de l’Ecole de Bruxelles de manière générale parmi lesquels Leloup, ou Jacobs. Il illustra les albums de Frimousset, Grassouillet et la Famille Amulette...
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