Baudouin 1er et la Belgique

La réédition de ce livre (très peu connu en France à cause de sa rapide expansion en Belgique), était réclamée depuis des années. La mort brutale du Roi Baudouin Ier et l'avènement d'un nouveau prince l'ont rendu indispensable.
Pourquoi ?
Parce que, dès l'origine, échappant à la fascination de la seule actualité, Marie-Madeleine Martin avait su placer son personnage dans la permanence de la description d'un pays et de l'histoire d'un peuple. Ainsi, les nombreuses références au passé ont annexé l'avenir, et l'ouvrage, aujourd'hui présenté, trace aussi les perspectives actuelles du règne d'Albert II.
Et puis, Bruxelles étant le lieu d'activités européennes, l'historienne avait su étudier, de façon très fouillée, les problèmes que posent à l'Europe, en tout temps, les puissances installées dans les bouches du Rhin et de l'Escaut.
C'est donc au centre d'une fresque gigantesque, que nous apparaît l'histoire d'un prince dont les obsèques ont provoqué partout une intense émotion.
Son enfance battue de deuils (son Grand-Père Albert Ier et sa mère la Reine Astrid, disparaissent tragiquement à un an de distance) ; son adolescence dramatique, engloutie dans la guerre ; sa destinée de roi porté au pouvoir prématurément, par une révolution où faillit s'ensevelir le Royaume de Belgique ; ses quarante ans de règne, secoués d'évènements imprévisibles (comme le sort du Congo Belge, aujourd'hui le Zaïre), passionneront tous les lecteurs.
Rappelons que Marie-Madeleine Martin fut la première femme de France titulaire du Grand Prix Gobert d'Histoire, et que l'historien de l'Europe Gonzague de Reynold, avait salué la puissance de synthèse de ses tout premiers ouvrages. En 1963, un critique belge (pour la biographie de Sully-Le-Grand), la plaçait "dans la lignée des grands maîtres de l'Histoire, aux côtés de Fustel de Coulanges, d'Albert Sorel, de Taine".