Baudelaire, Bloy, Céline - L´écriture par amour du prochain

Barbey

5/5 Pierre

Trois auteurs proches Dans notre « dossier Léon Bloy » de samedi dernier, Jean Cochet citait Gripari parlant de l’auteur du Désespéré : « un Céline chrétien ». La violence verbale de Céline et Bloy les rapproche en effet. Pierre Régniez va plus loin, il aligne dans la même perspective Baudelaire, Bloy et Céline. Trois écrivains, trois moralistes, trois réprouvés en leur temps – seul Céline reste marqué du sceau de l’infamie. Bloy était un grand lecteur de Baudelaire. Le même dégoût pour la médiocrité de leur époque les animait. Médiocrité littéraire, politique, religieuse. Ainsi Bloy constitue-t-il « la transition idéale » entre Baudelaire et Céline. Lui refuserait-on ce rôle qu’il resterait entre eux deux la poésie, dont la prose célinienne n’est pas avare si l’on veut bien abandonner les clichés la concernant. A ces rapprochements, l’auteur en ajoute un autre : l’amour du prochain. Provocation ? Non. Une fois constatée la médiocrité contemporaine, ces écrivains ne s’en sont pas accommodés, ils l’ont dénoncée comme on dénonce un péril. Ils semblaient haïr, ils aimaient. Ils semblaient mépriser, leur hauteur ou leurs vociférations sont l’inverse d’un quant-à-soi confortable. Ils ont sacrifié une carrière littéraire aux idéaux poétiques, religieux, moraux qui inspiraient leurs œuvres. Un essai passionné sur des auteurs qui ne l’étaient pas moins. Guy Denaere guy-denaere@present.fr Philippe Régniez, Baudelaire, Bloy, Céline – L’écriture par amour du prochain, Editions de la Reconquête, 160 pages. 12 euros + 6 euros de port avion, à commander sur : www.editionsdelareconquete.com