"Dans Les Fleurs d'Ulysse, j'avais consacré un court chapitre à Pierre-Antoine Berryer, l'avocat des plus grands et le plus grand des avocats. Mais pouvait-on dire en quelques pages qui était Berryer ? Il m'a semblé qu'à une heure où la France, la justice, le barreau, l'Eglise même, s'interrogent sur leur passé pour mieux voir ce qu'il faudrait être dans l'avenir, la figure de cet avocat, catholique, député qui connut toutes les causes de son temps et sut les défendre sans jamais perdre ce qu'il appelait la juste satisfaction de soi-même, méritait un regard plus attentif. J'ai donc cherché qui était Berryer, dans ses discours et dans sa vie, à travers son époque et ses amis. Il m'est apparu beaucoup plus grand que je ne l'imaginais, beaucoup plus proche aussi de ce que je pensais. Le connaissant mieux, je l'ai aimé et admiré plus encore. L'admiration rapproche les intelligences. L'amitié unit les coeurs. Ainsi s'effacent les distances que font entre les hommes la diversité des temps et l'inégalité des talents. Alors j'ai osé dessiner son visage au milieu des décors qu'anima sa parole : dans le recueillement de son cabinet et dans la gaité de son château d'Augerville, au théâtre ou à l'Opéra, à la Conciergerie ou aux Tuileries, à la tribune ou à la barre, aux marches du palais."
Avocat, fils d'avocat, Jacques Trémolet de Villers a prêté serment au barreau de Paris en 1966, il y a plus de trente ans. Ancien secrétaire de la conférence du stage, élève de Tixier-Vignancour, il a prononcé devant ses confrères l'éloge de celui qui lui a appris son métier. Chargé de la défense de Paul Touvier, il a raconté le procès fait à son client dans un livre L'affaire Touvier, chronique d'un procès en idéologie. A l'occasion du quinzième centenaire du baptême de la France, il a publié Les fleurs d'Ulysse, ouvrage qui a reçu le prix des Intellectuels indépendants.