Un Quid marocain .
5/5 Présent .
.----. Un Quid marocain d’hier et d’aujourd’hui qui répond à (presque) toutes vos
questions sur « l’Empire Fortune »…
Je ne sais pas qui est ce « John Franklin », mais il est natif d’Alger et fils d’une pied-noir.
Ça explique sans doute son tropisme nord-africain, lequel, à notre satisfaction, s’est
naturellement étendu au Maroc. Le titre de son travail, « Annuaire amoureux du Maroc,
etc. » m’a un peu agacé par son côté « mode » mais cette petite irritation a vite disparu à
mesure que je découvrais l’incroyable richesse de ce volume, ses découvertes, ses notes
insolites, ses illustrations ; et cela va des sportifs aux écrivains, des parc nationaux aux
Sept-Saints de Marrakech, de Titouan Lamazou à Marcel Cerdan, des pistes de jadis aux
autoroutes flambant neuves, de la Marche verte de 1975 aux bédés locales, de Léon
l’Africain à Mohamed VI via les israélites indigènes, les célébrités nées au Maroc, etc. etc.
Une forêt d’érudition vivante et toujours actualisée. Il m’a fallu remonter jusqu’aux
Livres d’Or du Maroc (1934) et d’Algérie (1937) pour rencontrer autant d’informations.
Et je n’ai trouvé dans ces deux cents pages grand format que quelques inexactitudes :
non, il n y a jamais eu de cathédrale à Casa et le tégévé marocain Tanger-Casa ne
circulera qu’en 2017 … [ Signé : Péroncel-Hugoz dans Présent, n° 8453 du samedi 3 octobre 2015 ]
D’ autres nouvelles du bled.
5/5 Présent .
.----. Natif d’Alger (son père, officier de l’Intelligence Service, était arrivé avec les Alliés en
1942), John Franklin est déjà l’auteur, en deux tomes, de Miscellanées d’Algérie
(Mémoire de notre temps). Pied-noir de l’espèce amoureuse, il a voulu rendre un même
hommage au Maroc. Des souvenirs d’hier ? Tout au contraire : le Maroc dans son
éternité.
Comme le titre l’indique, ce livre se présente comme un Annuaire. On peut donc s’y
promener au gré de la lecture et y butiner pour trouver son miel (et le miel au Maroc, un
vrai nectar !). Tout y est : les hommes, les villes, les paysages, les plages, les sports, les
musées, les curiosa, les salles de ciné (il y en avait 380 en 1979, il n’y en a plus que 40
aujourd’hui), etc.
Pour nous autres, Vieux Marocains, ce livre c’est la madeleine de Proust où nous
retrouvons nos marques et cette langue marocaine à part entière, le darija qui appelle
danone tous les yaourts, bini chou les beignets chauds, bichklita les vélos, jabile l’eau de
Javel, jenior les ingénieurs, bola les ampoules, etc.
Nous allions voir les westerns au Royal, à Rabat. Nous allions nous baigner à la Plage des
Nations (entre Salé et Port-Lyautey). Nous prenions la route aux 365 virages direction le
Tizi n’Tichka (« le col des alpages » en berbère). Nous buvions de l’Aïcha Touila (« la
grande Aïcha », surnom de la bière La Cigogne aujourd’hui disparue). Nous nagions au
Club nautique de Rabat, nous jouions au hand-ball à l’Olympique marocain et nous
emmenions nos petites amoureuses au Jardin d’essai de Rabat, avenue Nasr… [ Signé : Alain Sanders dans Présent, n° 8433 du samedi 5 septembre 2015 ]