Née à Bucarest le 14 mai 1923 dans une famille d'origine grecque et roumaine, Myra Davidoglou obtient brillamment, en 1942, le diplôme du baccalauréat. Particulièrement douée pour le dessin et la peinture, elle s'y consacre aussitôt avec succès tant à Bucarest qu'à Paris où fuyant l'installation du Communisme, elle s'installe avec sa mère en 1946. Ses oeuvres figurent au catalogue de plusieurs expositions qui lui valent même, en France, quelques achats de la part de l'Etat. En 1959, sa mère et elle obtiennent la nationalité française.
Confrontée aux dures exigences de la survie en terre d'exil, elle entreprend alors, pour y faire face, de sérieuses études de droit et de comptabilité qui lui permettent d'accéder à des postes de confiance dans des entreprises industrielles et commerciales de la région parisienne.
Disposant d'une parfaite maîtrise du français qui lui était, depuis son enfance, comme une seconde langue maternelle, s'appuyant à la fois sur une culture générale déjà riche en matière philosophique et littéraire et sur une étonnante mémoire, elle parvient sans difficulté aucune à un niveau d'érudition tout-à- fait exceptionnel dans "le domaine religieux" qui l'avait comme mystiquement attirée très tôt dès l'âge mûr. La Sainte Ecriture et le trésor didactique du Magistère de l'Eglise deviennent alors le terrain exclusif sur lequel s'exercent, sur fond de prière et de méditation chez cette oblate de Saint Benoît très solitaire, des talents tout-à-fait étonnants d'analyse et d'exposition, faits d'une justesse, d'une vigueur et d'une clarté qui forcent l'adhésion.
Elle embrasse cette indéniable vocation comme on entre en religion et n'hésite pas à prendre la plume qui ne la quittera plus durant 17 ans, de 1976 à 1993, pour composer d'abord trois suppléments à la revue "Matines" de Mgr Ducaud-Bourget : les remarquables exposés sur l'Eglise (Les 4 Marques - Le Nouveau Rite - L'Eglise Vivante) qui apparaissent aujourd'hui comme les trois coups précédant le lever de rideau sur les 24 cahiers de La Voie, cette incomparable revue intégralement Catholique, à laquelle elle se voua corps et âme, quasiment seule, et qu'elle marqua d'une empreinte qui n'appartient qu'à elle. Ces "Etudes et Ecrits" sont là pour en témoigner.
Dieu permit, hélas, qu'après sept ans de soins de plus en plus astreignants, qui l'obligèrent, contrainte et forcée, à laisser tomber la plume définitivement en 1994, Mademoiselle Davidoglou eut à répondre, sans préavis particulier, le matin du samedi de la Passion, 7 avril 2001, à l'appel du Divin Maître qui l'avait à l'évidence comblée de Ses grâces, grâces de choix auxquelles elle avait si généreusement répondu jusqu'à l'épuisement de ses forces, ad majorem Dei gloriam.