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Allons médecins de la patrie... Ce que la médecine civile doit à la médecine militaire

Référence : 127946
2 avis
Quel est le point commun entre la blouse verte de votre dentiste, un bouillon cube, des neuroleptiques, un auto-injecteur d'insuline, le BCG et l'IRM ? Toutes ces innovations sont nées de l'inventivité et de l'expérience de la médecine militaire.
"Médecine", "militaire", les deux mots semblent en totale contradiction. Quand le militaire blesse ou tue, le médecin soigne et sauve. Mais le corps étant l'outil de travail du soldat, le réparer et le préserver s'est vite avéré essentiel. En 1708, Louis XIV crée le Service de santé des armées et les premiers hôpitaux militaires. Il imagine même un établissement de soins de suite : les Invalides. L'inventivité des chirurgiens, médecins, pharmaciens et dentistes militaires pour soigner les combattants permettra des avancées médicales majeures. Ils les transmettront au monde civil. Parfois de façon originale : ainsi, un chirurgien de marine, fort de son expérience des épidémies, interviendra dans l'urbanisation de la ville de Rochefort, et l'auto-injecteur bien connu des enfants allergiques naîtra dans les trousses de secours des soldats. Car la médecine militaire s'invite plus souvent qu'on ne le pense au chevet des civils.
D'Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne et médecin de Charles IX, à Henri Laborit, découvreur des neuroleptiques, du "syndrome de stress post-traumatique" aux prothèses, de la kinésithérapie aux vaccins, en passant par les célèbres antibiotiques et les greffes de peau, l'auteur nous entraîne dans un voyage passionnant des champs de bataille aux hôpitaux. 
Après des études d'histoire, Élisabeth Segard s'est orientée vers l'information et la communication. Elle travaille comme journaliste à La Nouvelle République du Centre-Ouest. Auteur de plusieurs ouvrages, son livre Si fragiles et si forts, publié en 2021, a été le premier roman à présenter l'hôpital des Invalides au grand public. Il a été récompensé par le prix Srias Centre 2021.
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Description
Quel est le point commun entre la blouse verte de votre dentiste, un bouillon cube, des neuroleptiques, un auto-injecteur d'insuline, le BCG et l'IRM ? Toutes ces innovations sont nées de l'inventivité et de l'expérience de la médecine militaire.
"Médecine", "militaire", les deux mots semblent en totale contradiction. Quand le militaire blesse ou tue, le médecin soigne et sauve. Mais le corps étant l'outil de travail du soldat, le réparer et le préserver s'est vite avéré essentiel. En 1708, Louis XIV crée le Service de santé des armées et les premiers hôpitaux militaires. Il imagine même un établissement de soins de suite : les Invalides. L'inventivité des chirurgiens, médecins, pharmaciens et dentistes militaires pour soigner les combattants permettra des avancées médicales majeures. Ils les transmettront au monde civil. Parfois de façon originale : ainsi, un chirurgien de marine, fort de son expérience des épidémies, interviendra dans l'urbanisation de la ville de Rochefort, et l'auto-injecteur bien connu des enfants allergiques naîtra dans les trousses de secours des soldats. Car la médecine militaire s'invite plus souvent qu'on ne le pense au chevet des civils.
D'Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne et médecin de Charles IX, à Henri Laborit, découvreur des neuroleptiques, du "syndrome de stress post-traumatique" aux prothèses, de la kinésithérapie aux vaccins, en passant par les célèbres antibiotiques et les greffes de peau, l'auteur nous entraîne dans un voyage passionnant des champs de bataille aux hôpitaux. 
Après des études d'histoire, Élisabeth Segard s'est orientée vers l'information et la communication. Elle travaille comme journaliste à La Nouvelle République du Centre-Ouest. Auteur de plusieurs ouvrages, son livre Si fragiles et si forts, publié en 2021, a été le premier roman à présenter l'hôpital des Invalides au grand public. Il a été récompensé par le prix Srias Centre 2021.
Les avis clients
Espérer que ce beau livre suscite des vocations ?
5/5 https://www.bvoltaire.fr/
.----. Les médecins libéraux, après les médecins hospitaliers, ont défilé, ces jours derniers, dans la rue. Mais il est un autre pan de la médecine que l'on a silencieusement détricoté, ces quarante dernières années, alors qu'il avait participé au rayonnement scientifique et humanitaire de la France, forçant l'admiration des autres pays : le service de santé des armées, fondé par Louis XIV en 1708. Dans les années 90, pas moins de cinq hôpitaux militaires ont été fermés : Lille, Lyon, Dijon, Strasbourg, Toulouse. En 2011, la célèbre école de Santé navale, à Bordeaux - dont sortait notamment Marc Laycuras, tombé au Mali 2019 -, a mis la clé sous la porte. En 2016 a suivi l'emblématique Val-de-Grâce, où Alban Gervaise avait formé à la « FAST-écho » de nombreux jeunes médecins. Les fameux dividendes de la paix, la fin de la conscription et surtout la logique budgétaire déjà vue à l'œuvre pour la médecine civile ont essoré les service de santé des armées. Et pourtant. Dans son livre Allons médecins de la patrie… ce que la médecine civile doit à la médecine militaire, la journaliste Élisabeth Segard rend justice et hommage à ces médecins militaires. En le refermant, on serait tenté d'inverser la question : que ne doit pas la médecine civile à la médecine militaire ? Leur nom ressemble à un oxymore - le médecin soigne, le militaire blesse -, mais en embrassant cette profession, ils servent doublement leur pays, en tant que médecins et en tant que militaires : « Les membres du service de santé des armées ont sauvé au fil des siècles autant de civils que de soldats (parfois bien plus) ; la médecine chemine par paliers et c'est, hélas, souvent la guerre qui la fait progresser. Ces avancées, pourtant, restent largement ignorées », écrit l'auteur dans son avant-propos. On connaît la boutade célèbre, que l'on prête à Clemenceau : « La médecine militaire est à la médecine ce que la musique militaire est à la musique. » Peut-être parce que sur le terrain, dans l'urgence, le danger et l'inconfort, on pratique plus souvent la chirurgie façon clairon et grosse caisse que violoncelle et flûte traversière. Pour le reste évidemment, les études et les diplômes sont les mêmes. Mais surtout les situations extrêmes, le manque de moyens sur le terrain, l'horreur vécue par les soldats dans leur chair ont forcé à faire assaut d'ingéniosité et de créativité. Parce qu'elle n'a jamais eu le temps d'attendre, la médecine militaire a fait faire à la médecine « tout court » d'immenses progrès. Greffes, prothèses, ambulances, garrots, pansements, évacuations sanitaires, anesthésie et asepsie - en particulier de ce que l'on n'appelait pas encore les blocs opératoires - naissent non loin des champs de bataille. La chirurgie maxillo-faciale (avec les gueules cassées), la kinésithérapie, la rééducation, la transfusion aussi. Mais en amont des batailles apparaissent aussi la prophylaxie, l'hygiène et la veille épidémiologique. De façon générale, la médecine préventive, la médecine du travail comme le suivi agro-alimentaire y trouvent leur source. C'est logique : « Le corps étant l'outil des soldats, les médecins cherchent à le préserver. Et ce, avant qu'ils soient blessés » et « les navires, ces boîtes flottantes, peuvent se transformer en bombe à épidémie ». Qui sait encore que Parmentier, le « découvreur » de la pomme de terre, était un pharmacien militaire ? Et que le bouillon-cube ou encore l'auto-injecteur d'insuline ont aussi germé dans le cerveau d'un médecin militaire ? Ils ont été également pionniers contre la typhoïde, la peste, la lèpre, la variole, le paludisme - c'est grâce à sa découverte du parasite qui en est la cause que le médecin militaire Alphonse Laveran a été le premier Français à recevoir le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1907 -, le choléra, la tuberculose, la maladie du sommeil, la fièvre jaune et, plus récemment, le SIDA, Ebola et la vache folle. Leur rôle est également crucial dans la découverte de la quinine et même de la pénicilline ! Les pompiers, le SMUR et la médecine de catastrophe leur doivent également beaucoup. La Santé militaire a posé les fondements d'une Santé publique enviée - jusqu'à il y a peu - dans le monde entier. « Y a-t-il au monde plus petite équipe d'hommes ayant rendu plus de services à l'humanité souffrante ? Y a-t-il au monde œuvre plus désintéressée, plus obscure, ayant obtenu de si éclatants résultats et qui soit pourtant ignorée, aussi peu glorifiée, aussi peu récompensée ? Qui peut prétendre avoir fait mieux, où, quand et comment ? » disait le professeur Maurice Payet, premier doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Dakar. Bien sûr, ce serait faire offense aux vaillants médecins militaires d'aujourd'hui que de prétendre que leur profession est exsangue alors qu'ils sont présents sur tous les théâtres d'opération au risque de leur vie, comme l'a montré Marc Laycuras, et toujours à la pointe de la recherche médicale. L'auteur évoque notamment l'Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), organisme unique créé en 2009 pour regrouper tous les services de recherche et que l'auteur qualifie de « cluster d'innovations ». Et au-delà des médecins, des dentistes, des infirmiers et des aides-soignants, il y a également les pharmaciens : « Dotée d'un laboratoire de recherche, de services de contrôle et de chaînes de production », la « pharmacie centrale est l'un des seuls établissements à produire les contre-mesures médicales des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques », mais, explique l'auteur, « l'arrivée de l'armée professionnelle a réduit son champ d'activité aux spécifiques des soldats et aux stocks stratégiques ». Mais comme les hôpitaux et la médecine généraliste de ville, le Service de santé des armées, tout fait de devoir et d'abnégation, la médecine militaire « peine, selon l'auteur, à recruter ». Déjà réduit comme peau de chagrin, il n'a plus qu'à prier ou croiser les doigts pour ne pas être oublié dans les projections militaires ambitieuses promises par notre gouvernement et espérer que ce beau livre suscite des vocations. [ Signé : Gabrielle Cluzel - Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste - Boulevard Voltaire 24 février 2023 ] P.S. : BOULEVARD VOLTAIRE c'est : œuvrer, petit à petit, à restaurer le vrai débat d'idées qui manque tant dans notre pays ; Donner la parole aux experts ou aux personnalités militantes qui s'opposent à la pensée unique et sont bannis des plateaux télé ou des émissions de radio ; Maintenir un espace de liberté d'expression et d'opinion, sur Internet, qui échappe à la censure du « médiatiquement correct » ; Continuer à diffuser sans relâche l'information alternative qu'on ne trouve pas dans les grands médias.
Une étude originale
5/5 https://www.medias-presse.info/
.----. Après des études d'histoire, Elisabeth Segard s'est orientée vers le journalisme. Mais elle revient à sa passion pour l'histoire en proposant une étude originale de ce que la médecine militaire a apporté à la médecine civile. Ce livre est un véritable plaidoyer pour la médecine militaire et, ce faisant, pour le Service de santé des armées dont elle retrace les grandes étapes depuis sa création par le décret du 17 janvier 1708, signé par Louis XIV. Un service à l'histoire riche, marquée par l'émergence de scientifiques de renom et de figures illustres de la médecine militaire, qui nous ont laissé en héritage tout un corpus de connaissances, de techniques et de savoir-faire. Les greffes, les prothèses ou les ambulances sont connues pour être nées sur les champs de bataille, mais l'apport de la médecine militaire à la société civile est bien plus profond. La création de cinquante hôpitaux militaires et celle de l'hôtel des Invalides en 1670, le premier établissement de soins de suite au monde, marque un vrai tournant dans l'histoire de la médecine et préfigure les soins de santé dont nous bénéficions aujourd'hui. Avec le Service de santé des armées, Louis XIV constitue l'embryon du premier organisme français de santé publique. Les soignants militaires sont formés aux mêmes techniques que leurs confrères civils, mais les exigences des soins à prodiguer dans des conditions extraordinaires (climat hostile, population particulière, équipements de fortune, urgence, danger,.) ont nécessité qu'ils les adaptent. Ils ont ainsi réalisé des innovations étonnantes qui ont bénéficié ensuite à l'ensemble de la population. Le livre foisonne d'exemples. Ainsi les chirurgiens de guerre vont devenir des experts en traumatologie. Ils maîtriseront l'amputation, la transfusion, l'extraction des projectiles, le soin des grands brûlés. C'est lors du siège de Saint-Quentin, en Picardie, qu'Ambroise Paré constate que certains asticots aident à la cicatrisation des plaies. La larvothérapie se fera ensuite un lent chemin dans l'arsenal des soins, étudiée par Dominique Larrey, chirurgien en chef de Napoléon, lors de la campagne d'Egypte, puis par le docteur William Baer lors des combats de la Grande Guerre. La Première Guerre mondiale reste dans tous les esprits comme la grande boucherie, mais c'est dans ce contexte que la médecine, et en particulier la chirurgie, ont fait des pas de géant. C'est durant ce conflit que les Français expérimentent la kinésithérapie respiratoire et que des médecins militaires belges installent un réseau de distribution d'oxygène pour les gazés à l'hôpital de campagne L'Océan qui seront les premiers pas de l'oxygénothérapie. La psychiatrie et la radiologie se développent ; les spécialisations chirurgicales s'affirment, parmi lesquelles la chirurgie maxillo-faciale est la plus célèbre. Complètement expérimentale, cette chirurgie réparatrice révélera les possibilités des différents types de greffes. Les médecins reconstruisent les os et les cartilages détruits. Près de soixante mille soldats supporteront au moins une opération de chirurgie du visage. C'est aussi dans ce contexte que se développe la chirurgie esthétique. Et si le calvaire des Gueules cassées a permis à la chirurgie plastique de se développer, il a aussi donné ses lettres de noblesse à la stomatologie et à l'odontologie avec les chirurgiens-dentistes. Et c'est un médecin de Marine, Claude Chippaux, affreusement défiguré en 1944, qui créera la première banque d'os. C'est durant la guerre d'Indochine que s'organisent les premières évacuations médicales héliportées dont Valérie André sera la pionnière. Une nouvelle étape est franchie avec la guerre du Vietnam : le nombre de soldats traumatisés est estimé à 700.000 - environ un combattant sur trois - et incite le gouvernement américain à ouvrir des centrés dédiés à l'accueil des vétérans. La liste est longue - et fourmille d'anecdotes - de ces progrès médicaux que l'on doit aux médecins et pharmaciens militaires et ce livre leur rend un bel hommage. [ Signé : Ex Libris le 11 mars 2023 ] P.S. : Médias-Presse-Info est un média original qui vise la vulgarisation de l'information d'une manière délibérément objective, libre et sans concession. Médias-Presse-Info est un site d'information auquel contribuent dans leurs domaines de compétence, des hommes et des femmes de tous horizons et de toutes catégories socio-professionnelles. Dans un marché de l'information toujours plus dense, leurs atouts sont nombreux.