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Alexandre Soljénitsyne - En finir avec l´idélogie

Référence : 7437
5 avis
Date de parution : 27 août 2008
Éditeur : FAYARD (EDITIONS)
Collection : LITT.GENE.
EAN 13 : 9782213638577
Nb de pages : 352
20.30
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Description
"C'est avec le cœur pur et une intelligence de bonne foi, écrit Alain Besançon dans son avant-propos, que Daniel Mahoney est parti à l'assaut du massif soljénitsynien." De fait, son essai original et chaleureux rend justice à la réflexion politique de Soljenitsyne, riche de nuances et d'humanité. Contrairement à ce qu'ont affirmé les élites soi-disant progressistes en Occident, le prix Nobel de littérature ne condamne nullement le monde moderne au profit d'un conservatisme slavophile. Simplement, il se refuse à assimiler le progrès moral au développement technologique, s'inscrivant ainsi à la fois dans le grand héritage littéraire et intellectuel russe et dans la tradition de Platon et d'Aristote, de Burke et de Tocqueville. Par là, il a été le plus éloquent pourfendeur de l'idéologie qui a endeuillé le XXe siècle, et son message n'a rien perdu de son actualité pour une humanité en quête de sens.
Alexandre Soljenitsyne est décédé le 3 août 2008 alors que l'ouvrage de Daniel J. Mahoney était sous presse. 
Daniel J. Mahoney est professeur de philosophie politique à Assumption College, près de Boston. Spécialiste américain de la pensée française, il a écrit sur de Gaulle, Bertrand de Jouvenel et Raymond Aron. Il a reçu en 1999 le prix Raymond Aron.
TitreAlexandre Soljénitsyne - En finir avec l´idélogie
Auteur MAHONEY (Daniel J)
ÉditeurFAYARD (EDITIONS)
Date de parution27 août 2008
Nb de pages352
CollectionLITT.GENE.
EAN 139782213638577
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)24
Largeur (en mm)153
Hauteur (en mm)235
Poids (en Kg)0.61
Critique du libraire
Avant-propos par Alain Besançon.
Les avis clients
Proche de ce que nous avons de meilleur !
5/5 Réseau Regain
.----. «Le projet de l’humanisme anthropocentrique dont les États libéraux marchands et le totalitarisme communiste sont des expressions concurrentes est fondé sur un évitement : il donne congé au problème de la mortalité humaine. La société de masse moderne détourne les être humains de la mort. Les citoyens des sociétés modernes sont absorbés dans la vie quotidienne », écrit Mahoney. Une phrase qu’on aurait aimé écrire. Il conclut que l’analyse de Soljenitsyne est «remarquablement semblable à la critique faite par Heidegger de la dictature de l’ordinaire quotidien dans laquelle les hommes (…) évitent toute confrontation directe avec leur finitude ». Partisan critique de la démocratie libérale, Soljenitsyne croyait que celle- ci ne pouvait être sauvée de l’hybris du consumérisme et de la vulgarité culturelle que par des éléments ou traditions nationales et religieuses prélibérales, à l’instar de Péguy. La grande force de ce livre est de démontrer à quel point cet homme fut proche de ce que nous avons de meilleur.
En finir avec l'idéologie !
5/5 Réseau Regain.
.----. Ce livre très dense et remarquablement préfacé par Alain Besançon souhaite en finir avec l’idéologie. Car c’est bien l’idéologie comme volonté de reconstruire ou de produire un homme déraciné du réel, et non seulement le communisme comme idéocratie totalitaire, que combattait Soljenitsyne, ce que certains aimeraient oublier. “Soljenitsyne envisage une société “décente” dans laquelle l’homme ordinaire est protégé des abstractions sophistiquées de la gauche (“l’utopie socialiste”) et de la droite (le “marché” considéré comme une fin et non encadré par la loi et la morale)», précise l’auteur. La critique d’une modernité par définition « progressiste » ne fait pas pour autant de Soljenitsyne un antimoderne. Fondamentalement conservateur, proche, à certains égards, de l’implacable analyste de la Révolution française que fut Edmund Burke, Soljenitsyne est loin d’être étranger à la tradition occidentale, au contraire. Il a lu Aristote, saint Thomas et Pascal, mais aussi Montesquieu et Tocqueville. Ce qu’il conteste avec virulence n’est pas l’Occident en soi, comme le fit Dostoïevski, mais une pensée des Lumières qui a hypertrophié la raison et fait de l’individu le centre et la fin de tout, quitte à le rendre insignifiant. ( suite ... )
Un essai brillant.
5/5 Réseau Regain
.----. Dans un essai brillant, l’intellectuel américain Daniel Mahoney s’inscrit en faux contre ceux qui réduisent la pensée du géant russe à un «passéisme réactionnaire». Soljenitsyne n’est pas seulement un héros ou un écrivain titanesque, c’est aussi un homme à prendre au sérieux sur le plan de la pensée. Tsariste, grand russe, antisémite, slavophile, théocrate…: pour qualifier l’homme du Discours de Harvard, les horions n’ont pas manqué, venant parfois de ceux qui avaient si longtemps résisté à la vérité sur l’horreur du communisme réel. Une certaine intelligentsia de gauche, mais aussi libérale, reprenait d’une main ce qu’elle accordait de l’autre : Soljenitsyne était une grande conscience mais un écrivain discutable et, qui plus est, un vilain réactionnaire passéiste. Une désinformation intellectuelle formidablement orchestrée en Occident que met en pièces l’auteur, professeur de philosophie politique à Assumption College (Boston), spécialiste de la pensée française, qui a écrit des essais sur Bertrand de Jouvenel, de Gaulle et Raymond Aron. Relisant l’œuvre de Soljenitsyne et ses nombreux discours, l’auteur met en évidence la cohérence d’une réflexion qui a évolué au fil des ans. ( suite ... )
Mensonge idéologique !
4/5 L'Homme Nouveau.
.----. La mort d'Alexandre Soljénitsyne a surpris l'Occident en pleine période de vacances. Les yeux fixés sur leurs loisirs, les Occidentaux ont entendu à nouveau la presse évoquer la souffrance du Goulag, les millions de morts et la tragédie de l'extermination organisée. Dur retour à la réalité ! À l'initiative de la revue Commentaire, les éditions Fayard viennent de publier un essai consacré à Soljénitsyne signé par l'américain Daniel J. Mahoney. Sous le nom de l'écrivain russe, il y a ce simple, mais ambitieux surtitre : « En finir avec l'idéologie ». Je viens juste d'entreprendre la lecture de cet ouvrage, mais je voudrais déjà en parler. La raison en est simple. Il me semble que plutôt que d'explorer, pan après pan, l'œuvre immense de Soljénitsyne, Daniel J. Mahoney a choisi une voie particulièrement féconde qui est celle de saisir le dessein profond de l'écrivain. En s'attachant à la pensée politique de Soljénitsyne, l'auteur apporte des éléments de réflexions à prendre en compte face aux problèmes auxquels nous sommes nous-mêmes confrontés. L'ouvrage s'ouvre sur une préface d'Alain Besançon. Il rappelle ce que l'on doit à Soljénitsyne dans la compréhension du communisme. Il écrit ainsi : « Il a compris que le communisme ne reposait pas d'abord sur la police, sur l'armée, sur une bureaucratie privilégiée, sur une caste de profiteurs, ni même sur la terreur, mais sur une chose indéfinissable, sur une formation mentale bizarre, sur une maladie de la pensée, sur une perversion linguistique. Il l'a nommée de son nom officiel, idéologie, et de son nom métaphysique, mensonge. » Comme il se doit pour un préfacier, Alain Besançon présente l'auteur et son livre, mettant en relief ce qu'apporte Mahoney : la modération de Soljénitsyne; sa conception décentralisatrice de l'organisation de la société; son désir d'une économie de marché régulée; sa critique du progrès. Mais Alain Besançon prend aussi ses distances avec Soljénitsyne. Sur le plan historique, en étant plus critique que lui sur son « grand homme » politique (Stolypine). Il regrette aussi son manque d'intérêt pour les langues étrangères qui l'a empêché de lire les auteurs autres que Russes. Il constate avec regret son incompréhension du détachement de l'Ukraine et de la Biélorussie ainsi que son soutien critique à Poutine. Malgré tout, Alain Besançon termine en estimant que Soljénitsyne fut la seule grande voix qui ait appelé les Russes « au repentir, au retour à la vérité ». De son côté, dans sa préface à l'édition française, Daniel J. Mahoney ne cache en rien la très profonde sympathie qu'il éprouve pour son sujet. Il y a même là quelque chose de touchant dans le mode d'expression, tellement américain. Il présente surtout très clairement sa thèse : « Soljénitsyne critique en fait la modernité radicale, c'est-à-dire un “humanisme anthropocentrique” qui fait de la volonté humaine autonome le fondement même de la liberté. En même temps, la critique du rationalisme des Lumières par Soljénitsyne n'implique aucunement un refus du “monde moderne” tout court. Soljénitsyne ne rejette pas tant la modernité que son entêtement à assimiler le progrès moral au progrès technique. » À plusieurs reprises, Mahoney insistera pour dire que sa critique du socialisme et du libéralisme ne pousse pas l'écrivain russe du côté de la Réaction. Seulement, si Mahoney prend bien soin de définir le socialisme et le libéralisme, dans le contexte de son étude, en aucun moment, au moins dans le début du livre, il n'apporte une définition précise du terme réaction qui semble n'être qu'un mot cliché. La conséquence de la thèse défendue touche à un autre point. Pour l'auteur, l'intérêt de Soljénitsyne tient au fait que sa pensée s'inscrit dans un grand courant non seulement russe, mais aussi « qui commence avec Platon et Aristote et se poursuit avec Montesquieu, Burke et Tocqueville ». Nous essayerons de voir plus tard de quelle manière, en suivant l'exposé très facilement lisible de Mahoney. [ Philippe Maxence dans " L'Homme Nouveau " du 27 août 2008 ]
L'avis de Robert Poulet sur le Nobel ?
4/5 Lectures Françaises .
.----. Le Prix Nobel de Littérature a été décerné à M. Alexandre Soljenitsyne. M. Robert Poulet rappelle, dans "RIVAROL" (15-10), que ce prix n'est pas destiné aux grands écrivains, mais à ceux qui " servent l'humanité ". Autrement dit, il est toujours donné pour des raisons politiques. On l'a donc décerné cette fois non à un adversaire du communisme, mais à un adversaire du clan actuellement au pouvoir en Russie communiste. ( Suivez mon regard !) " Comme la plupart de ses confrères et contemporains, Soljenitsyne manque de style. L'actuel roman russe ne parvient pas à se défaire d'une platitude qu'aggrave l'académisme accablant auquel il est condamné. Du moins s'agit-il d'un conteur à l'inspiration chaleureuse, dont les hardiesses n'apparaissent qu'aux lecteurs qui se remettent en mémoire le féroce conformisme de la censure moscovite. Il ne suffit pas, du reste, d'être persécuté pour plaire aux bons démocrates de Stockholm. Il ne fut jamais question de couronner l'Américain Ezra Pound, poète génial, mais persécuté, d'extrême-droite ". ( numéro 163 - novembre 1970 ).