L'Église, et en particulier l'Église d'Antioche, a toujours eu à combattre toutes sortes d'erreurs enfantées par l'orgueil de la raison humaine ou par des systèmes produits par des hommes ambitieux ou dissolus. Le zèle de saint Jean Chrysostome n'a épargné aucun sectaire. Qu'ils soient hérétiques ariens, anoméens, sabelliens, marcionites, valentiniens, gnostiques, manichéens, macédoniens, juifs ou païens, le saint apôtre d'Antioche les combattait, tantôt directement dans des conférences publiques, des traités spéciaux ou dans l'exposition d'un chapitre de l'Écriture, tantôt indirectement à l'occasion d'un texte qu'il développa.
Soit par curiosité, soit par conviction, un certain nombre de chrétiens d'Antioche fréquentaient les synagogues et célébraient les jeûnes et les cérémonies juives. Le mal fut donc assez grand pour que saint Jean Chrysostome décide de le combattre en consacrant huit homélies contre les Juifs. Ces discours ont été écrits pour les trois premiers en 386, et pour les cinq autres en 387.
Pour convaincre ces chrétiens indécis, et en même temps pour éclairer les Juifs, il résume toute sa polémique en deux idées principales : Les Juifs ont été réprouvés de Dieu et Jésus-Christ a aboli les cérémonies légales. La religion de Moïse est en effet abolie, le temps de la synagogue est fini, Dieu a rejeté Israël ; une ère nouvelle a commencé, la loi évangélique, fondée sur les mystères de la vie, de la Passion et de la mort du Christ, Fils de Dieu et a remplacé la loi mosaïque avec son culte et ses cérémonies.