ÉDITORIAL : Tristes sires... C'est la rentrée ! La France se réveille doucement de sa torpeur estivale, et malheureusement Lectures Françaises n'a pas échappé à la règle. Les vacances et les Journées Chouannes (dont vous lirez le compte-rendu dans les pages qui suivent) ont déstabilisé quelque peu la maison et vous allez recevoir ce numéro de septembre très certainement début octobre. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser de ce retard et nous vous promettons de tout faire pour le rattraper le mois prochain. Les autres media, quant à eux, ont eu le droit à une rentrée en fanfare, catafalque, coups de canon, et tout le tremblement ! La reine est morte, le commerce reprend et nous voilà submergés d'informations, en ritournelle incessante, sur l'insipide famille royale d'Angleterre. Petit souvenir par-ci, petite larme par-là... Elizabeth II a été l'incarnation de la monarchie pendant 70 ans (!) et que retenir de son règne si ce n'est quelques bons mots, quelques anecdotes et quelques pompeuses cérémonies ? On la sortait de son placard quelques jours par an avec tout le faste nécessaire, elle osait, de temps à autre, changer de couleur de robe pour manifester son désaccord (comme lors du Brexit où on l'a vue au Parlement porter les couleurs de l'Europe), un anniversaire, un discours creux, une allocution stérile, voilà Sa Majesté au travail... Cette oisiveté n'a pas tardé à porter ses fruits, à en juger les nombreux scandales qui touchent tous les membres de la famille. Et c'est là, ce qui nous fait enrager, c'est d'assister médusés à toutes ces fanfreluches, à toutes ces trahisons, à cette exploitation perfide des attributs royaux, et de passer, nous, royalistes, pour des attardés sentimentaux qui ne rêvent que princesses, carrosses et couronnes. Comment nos contemporains pourraient nous prendre au sérieux si c'est là tout ce que nous réclamons d'un roi ?! Simplement qu'il nous émoustille les jours de parade ! Non, définitivement non, ce n'est pas ça la monarchie, ce n'est pas ce que nous voulons pour la France. Le comte de Chambord n'a pas fléchi, il a refusé la main tendue par nos ennemis qui lui promettaient une restauration, il aurait pu y voir là l'occasion d'une première étape pour rétablir la monarchie de droit divin, mais il savait bien que renier ses principes le condamnerait définitivement à accepter la Révolution. Il est mort sans avoir souillé le drapeau blanc de ses pères, suivons son exemple ! De tous les fléaux que la France mérite depuis 250 ans, la Providence nous a épargné le pire : cet ersatz de monarchie qu'est la monarchie constitutionnelle, dans laquelle il ne reste que les ors. Nous sommes persuadés que les Lys refleuriront plus beaux encore sur le fumier d'une république en décomposition que sur un trône usurpé. Que l'Angleterre nous serve de leçon (1)! Mickaël SAVIGNY 1 - « J'ai reçu le drapeau blanc comme un dépôt sacré, du vieux roi mon aïeul. Il a flotté sur mon berceau, je veux qu'il ombrage ma tombe ! »