Merveilleuse collection ! .----. Voici une merveilleuse collection aux illustrations délicates et colorées qui fait découvrir les petits bonheurs tout simples et quotidiens de Roseline et Maximin au pays du soleil. Un riche vocabulaire, une petite famille où tout le monde s'entend bien, le charme de la Provence... Une merveilleuse collection ! Nous avons apprécié particulièrement que les mots difficiles soient expliqués en bas de chaque page ; voilà comment enrichir le vocabulaire de nos enfants !
POUR QUI CE LIVRE ? Dès le CP et jusqu'à 10 ans. Dans toutes les bibliothèques ! [ Numéro 186 - Décembre 2018 de " Plaisir de Lire " ( 57 route Nationale - 80160 - Flers-sur-Noye ) Vous pouvez demander un spécimen de la part de " Chiré ". Cette petite revue est sous-titrée " Littérature et vie chrétienne " ; elle est dirigée par Marie de l'Aubier et parait depuis 1966 ( 50 ans ! ) Ces livres de Sophie Cadic sont signalés par la revue avec 4 étoiles, c'est son maximum et l'appréciation est " Livre de très bonne qualité, et catholique ]
Plaisir de Lire . - 18/01/2019
Expressif et adapté aux petits lecteurs ! .----. Un ensemble édité par Chiré renouvelle les livres destinés aux petits lecteurs. Le dessin, au trait parfois un peu gauche, - mais cela fait partie d'une naïveté voulue - est expressif et adapté aux enfants ; le texte est original, permettant un bon enrichissement du vocabulaire, tout en dépeignant la vie et l'environnement d'une famille catholique traditionnelle dans la Provence rurale. Un enfant du Nord ou de la montagne sera dépaysé devant la cueillette des fruits du bigaradier à celle de la " cousteline ", en passant par la floraison du mimosa ! [ Lettre de la Péraudière, numéro 345 - Pâques 2019 ; Vous pouvez demander une documentation de la part de " Chiré " à l'adresse : La Péraudière 69770 Montrottier - www.peraudiere.com ]
Lettre de la Péraudière . - 24/04/2019
Une belle occasion de faire une leçon de choses. .----. Dans cette nouvelle série d'albums, Les quatre saisons, proposée aux enfants commençant à lire, le lecteur suit une famille en Provence, à travers toutes les saisons : une belle occasion de faire une leçon de choses.
Ici le printemps éclate dans toutes ses dimensions visuelles et olfactives. Vite, une promenade au bord de la mer et une visite à Notre Dame du mai qui domine la baie de Toulon ! Le travail ne manque pas, tailler les oliviers, cueillir les fleurs au jardin. Roseline et Maximin sont de bons enfants que le lecteur suit avec plaisir dans leurs découvertes.
Dans l'album consacré à l'automne, les changements liés à cette saison apparaissent au fil des pages à travers un texte poétique, entraînant, et de jolis dessins à l'aquarelle légèrement désuets mais non dénués de charme.
La cueillette des pommes et des champignons, les feuilles qui rougeoient puis se cassent, l'arrivée de la grive musicienne, le vent qui souffle fort, l'odeur des marrons chauds, la tombée des glands, les premiers feux de cheminée, bref, c'est l'automne qui pointe le bout de son nez !
Comme dans chaque album de la collection, l'auteur ne craint pas d'intégrer des mots de vocabulaire précis, quitte à en donner la définition (élytre, taillole, ornière, remous, jouxte...)
L'hiver et l'été complètent à merveille cette collection dans laquelle dominent la joie et la contemplation pour les merveilles de la création.
Un bon moment de lecture en famille qui pourra être suivi d'une promenade dans la nature pour approfondir ce qui aura été lu ! ( Âge: 6/7 ans (CP / CE1)
Thèmes : Nature, Amitié, Famille
Genre : Filles et garçons, Allbum ) [ Publié en avril 2019 par 1.2.3.loisirs.com ]
1.2.3.LOISIRS.com - 30/04/2019
Transmettre ! .----. Entretien avec Sophie Cadic
Plaisir de Lire : Sophie Cadic, vous avez écrit récemment une série de livres pour enfants : les Quatre saisons, nous les avons beaucoup appréciés et nous aimerions vous connaître un peu plus. Nous savons que vous avez encore de nombreux manuscrits dans vos tiroirs et nous espérons qu'ils vont bientôt voir le jour ! Comment naît un livre ? Un jour, comme ça, vous avez un déclic et vous prenez la plume ?
Sophie Cadic : Un livre naît d'une étincelle. J'aime transmettre : c'est ma vie ! Le déclic de l'écriture, c'est l'enthousiasme, c'est cet élan qui nous emporte et que nous n'avons pas calculé. On chevauche déjà sans même avoir réalisé que l'on a sauté à cheval à cru.
PL : Qu'est-ce qui est à l'origine de cette série de quatre livres ?
SC : J'ai toujours eu une profonde admiration pour le savoir-faire des maîtresses. Elles font un travail d'orfèvre. Leur place est d'une extrême importance car les enfants ne les oublieront jamais. Un jour, l'une d'elles m'a dit : "Sophie, si vous pouviez m'écrire pour les petites un texte sur les saisons... ce serait bien." Voir cette religieuse emmener ses élèves à la découverte de la nature et leur fairt observer un platane, écouter un pinson, regarder les papillons, c'était pour moi un moment de bonheur. Je l'ai remerciée, à ma manière, de cet émerveillement qu'elle a su conserver au fil des années, et j'ai écrit pour elle les Quatre saisons en Provence. Je n'ai pas pu m'arrêter là : dès que j'ai eu un moment libre, sur un petit cahier, j'ai fait vivre une famille dans les Pyrénées (série encore dans les tiroirs... Mais qui verra le jour bientôt, nous l'espérons!) ; je l'ai écrit poussée par un attachement de tout mon être à ce passé que j'ai connu et vécu de justesse, ce temps où les vaches tiraient des charettes pleines de foin sur lesquelles nous étions juchées parce que nous avions bien râtelé...
PL : Qu'est-ce qui nourrit votre imagination ?
SC : Je prends la vie le plus simplement possible. Si la pluie tombe en douceur, elle pénètre mon âme agréablement. Si elle tombe en tempête, j'explose parfois puis je ferme les yeux et j'attends qu'elle veuille bien s'écouler. Du coup, tout nourrit l'imagination, tout ce que l'on entend, ce que l'on comprend, ce que l'on n'arrive pas à comprendre. Je tiens de ma grand-mère maternelle et de ma mère, un petit grain (à grosseur variable) de fantaisie. C'est un côté primesautier, imprévisible, déroutant certainement pour les autres. Un enfant aimera toujours sauter dans les flaques. Certains adultes l'oublient et s'en fâchent. D'autres prennent encore plaisir à faire crisser les feuilles mortes sous leurs pieds. J'ai cette qualité-là. C'est une richesse d'être soi-même. Cela ne sert à rien de vouloir être un oranger si l'on est un citronnier. Une fois que nous sommes nous-mêmes tout simplement, notre imagination se développe. Elle est d'autant plus libre que nous sommes attachés à Dieu. C'est un petit peu le chant du bonheur.
PL : Et ces petits personnages qui émaillent vos livres, vous les avez rencontrés ? On s'y attache tellement !
SC : Tout ce que je vis, tout ce que j'ai vécu se retrouve dans mes récits. Faire revivre ces moments de bonheur, de tristesse, suggérer une immense souffrance, honorer la grandeur d'âme, montrer le meilleur de chacun, c'est très beau. Au fond, c'est une louange.
PL : Quand on lit vos livres on croirait voir un tableau champêtre ; avez-vous déjà peint des tableaux ?
SC : Jamais. Mon père dessine très bien. Mon arrière-grand-père que j'ai bien connu, peignait. Il s'était distingué à 20 ans dans la bataille de la Somme, il avait survécu aux camps de concentration : il ne parlait quasiment jamais. Il peignait. Il nous emmenait avec mon frère nous promener le long des champs de blé en Ile-de-France ou dans la montagne des Pyrénées. Nous avons écouté avec lui le fracas des cascades, guetté la remontée des troupeaux de brebis le soir. Il nous a fait boire à l'abreuvoir, il nous a donné la main. Il ne nous a jamais parlé de lui, jamais parlé de rien mais il nous a appris à voir, à écouter, à aimer. Il nous chantait le soir des chansons dans la plus belle langue du monde, le patois des Pyrénées. Il nous donnait ensuite, en cachette de Maman, un carreau de chocolat. C'est lui, je pense, qui m'a donné de savoir regarder les autres pour écouter ce qu'ils ne nous disent pas.
PL : Vous avez l'art de mêler la culture, la poésie au milieu d'une histoire familiale pleine de rebondissements ; vos récits sont passionnants ! Comment trouvez-vous toutes vos idées ?
SC : Je pense que vous faites allusion au récit que je viens de terminer pour des enfants de 10, 11 ans et que j'aimerais intituler : Terra Nostra (Livre testé en classe, qui sera édité par la suite). Pour ce livre, il me fallait une famille, une terre, des métiers, la France : la vie tout simplement. Je suis partie tête baissée dans l'évocation du Nord-Pas-de-Calais - que l'on appelle Hauts-de-France aujourd'hui - où j'ai vécu deux ans. J'avais beaucoup de souvenirs. Mon récit commençait bien, il fallait continuer sur la lancée. Après un moment, il faut laisser le temps à nos personnages de prendre vie. En fait, on se donne le temps de les aimer ; on s'y attache parce que ce sont des éclats de lumière de tous les êtres que l'on aime. C'est très reposant. Le temps de l'écriture, on gomme de notre vie tout ce qui est médiocre, on cherche vraiment la perfection. On ne l'atteint pas mais on s'y applique.
Tout s'enchaîne. Un récit est agréable à inventer parce que c'est un travail très simple. Les enfants ne cherchent pas l'extraordinaire comme on se plaît à le croire maintenant.
D'ailleurs, bien souvent ils nous demandent : "C 'est vrai ?" Nos histoires, par conséquent, n'ont pas besoin d'être parfaites mais elles doivent être vraies ; même un conte est vrai dans sa sagesse.
Tout n'a pas besoin d'être méticuleusement exact mais tout doit être fait sous le regard de Dieu. C'est tout. Quand nous avons un petit peu de talent, un peu de pratique, les idées nous viennent dès que nous nous posons. Pour moi, il se trouve que je suis trempée dans le monde comme le pain dans la soupe des paysans. On s'en passerait bien souvent, mais notre condition humaine nous plonge dans notre siècle. C'est le tissu de notre prière, c'est forcément la vie de notre esprit et la compassion de notre coeur et tout cela reprend vie sous la mine de notre crayon. Pour que notre écrit soit vivifiant, il faut vivre dans l'allégresse. Fra Angelico se mettrait en prière avant de peindre. Nous avons beau être tout petits, nous faisons partie de sa famille...
PL : Vous lisiez beaucoup lorsque vous étiez petite ?
SC : Beaucoup. A la maison nous avions beaucoup de livres. Maman nous avait donné ses albums de la Semaine de Suzette. Quand j'étais à l'école, au Cours Saint-Dominique à Toulon, nous allions choisir un livre de bibliothèque par semaine. C'était toute une aventure et les religieuses faisaient en sorte que nous nous rendions à la bibliothèque pour que nous nous habituions à voir des livres et à les choisir.
PL : Vous passez de Vauban à la culture du lin sans sourciller ; écrire vous demande-t-il beaucoup de recherches ?
SC : Je n'ai pas beaucoup de mérite car j'ai passé ma vie à étudier ce que j'aimais, c'est-à-dire le français, l'histoire, la musique, et cela avec une immense liberté. J'ai connu des personnes extrêmement cultivées. Je le suis aussi un petit peu grâce aux années de silence et d'étude que j'ai passées. Comme j'ai un esprit peu enclin à la précision, j'ai besoin de beaucoup travailler. Dès que l'on passe à l'écriture pour des enfants de 6 à 10 ans, il faut beaucoup étudier pour transmettre les choses avec simplicité. Mais le plus difficile c'est de trouver le point d'accrochage, l'appât qui va permettre aux enfants de mordre à l'hameçon. Ceci dit, il est beaucoup plus facile d'écrire un livre de lecture courante pour des enfants - dont la lecture sera dirigée en classe par la maîtresse - qu'un livre de lecture tout court. Si l'enfant doit lire le livre tout seul, il faut créer des situations pleines de rebondissements et d'aventures. L'ouvrage est beaucoup plus difficile à réaliser, du moins pour moi, et je trouve qu'il peut perdre en profondeur. Il faut donc être très doué.
PL : Quels sont les auteurs qui vous ont marqué le plus ?
SC : Péguy pour la poésie, Pourrat, j'aime tous ses livres ; Marie-Madeleine Martin que j'admire en tant qu'historienne et dont j'apprécie les Contes de chevalerie. Régine Pernoud. J'aime de tout mon coeur, en français et en provençal, Frédéric Mistral ; j'aime beaucoup aussi Marie Gasquet. J'ai beaucoup aimé lire Soljenitsyne. J'ai lu sans m'arrêter le Vertige et le Ciel de la Kolyma d'Evguenia Guinzbourg et Un Sac de billes de Joseph Joffo. Xavier Vallat est pour moi un ami dans ses premiers chapitres du Nez de CIéopâtre et du Grain de sable de Cromwell. Charles Maurras, pour moi, est lumineux.
PL : Il y en a qui vous influencent encore ?
SC : J'aime Cervantes, ses Nouvelles exemplaires, son Don Quichotte. Je pense souvent à lui en voyant les pylônes électriques de haute tension... Ce serait bien d'écrire un Don Quichotte moderne...
PL : Pour vous, quelles sont les qualités d'un bon auteur ?
SC : La sincérité, la puissance d'évocation, l'humilité et donc la pureté.
PL : Un dernier mot ?
SC : Tous les parents et les grands-parents qui racontent des histoires à leurs enfants devraient les écrire ou tout au moins les enregistrer. Car lorsqu'on raconte une histoire à un enfant, on donne le meilleur de soi-même, et l'enfant, par son regard, son sourire, son rire, sa peur, nous permet de trouver en nous-mêmes des trésors d'inspiration. C'est dommage de les laisser perdre. Même si c'est informe ou inachevé, c'est une richesse. Si nous ne sommes pas capables "d'en faire quelque chose", d'autres pourront le faire. On pourrait inventer une malle au trésor de contes inachevés. Un jour quelqu'un se mettra à l'ouvrage comme la comtesse de Ségur qui a profité du temps de l'épreuve et de l'abandon pour écrire ses histoires impérissables.
Le vrai dernier mot, c'est Merci à Plaisir de Lire, fidèle à son créneau. Merci pour ce travail contre vents et marées et même, je l'imagine, pour ces traversées du désert. Donc merci pour ces oasis que Plaisir de Lire nous donne de connaître. [ Vous pouvez demander une documentation de la part de "Chiré" à l'adresse : "Plaisir de Lire" , 57 route Nationale , 80160 , Flers-sur-Noye ]
Plaisir de Lire - 24/06/2020