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La République organique en France

Référence : 81716
8 avis
Date de parution : 6 mars 2014
EAN 13 : 9791090029705
Nb de pages : 262
22.00
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Description
Marie-Pauline Deswarte s'interroge sur l'incapacité récurrente de notre droit constitutionnel contemporain à défendre une société de vie.
Longtemps la France a vécu selon les principes organiques du droit naturel transmis par la Grèce et Rome, puis approfondis et défendus par l'Église catholique. Ces principes constituaient son arbre de vie ; ils avaient produit, en particulier dans le domaine juridique, des fruits de civilisation exceptionnels.
Mais, depuis que la Révolution a coupé les racines de l'arbre, la vie de notre pays ne cesse, à ses yeux, de s'étioler et menace même de s'éteindre tout à fait. Désormais dénaturés, les anciens principes deviennent en effet cause de notre décadence. Tel est le défi de notre époque : retrouver l'intelligence de notre "vivre-ensemble".
Les siècles passés nous disent qu'il faut entreprendre ce combat et que nous devons le gagner.
C'est ce à quoi nous convie l'auteur. 
Marie-Pauline Deswarte, professeur émérite de l'Université d'Artois (droit administratif, droit constitutionnel, libertés publiques et idées politiques), a aussi enseigné à celle de Paris XIII et à l'école de droit du Vermont aux États-Unis. Ses travaux, publiés dans les grandes revues scientifiques juridiques, sont centrés sur la notion d'intérêt général et ses rapports avec le bien commun. Une telle approche la prédisposait à jeter un regard tout à fait original sur la façon dont le droit actuel défend les intérêts particuliers et apprécie l'intérêt général défini par les pouvoirs publics. Cette originalité a été reconnue par l'Académie des sciences morales et politiques qui a couronné en 2003 son livre Essai sur la nature juridique de la République (préface de L. Favoreu) publié chez L'Harmattan, coll. Logiques juridiques.
TitreLa République organique en France
Auteur DESWARTE (Marie-Pauline)
ÉditeurVIA ROMANA (EDITIONS)
Date de parution6 mars 2014
Nb de pages262
EAN 139791090029705
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)20
Largeur (en mm)135
Hauteur (en mm)205
Poids (en Kg)0.32
Critique du libraire
Puissant réquisitoire contre les principes organiques qui régissent notre pays depuis la révolution, bâti sur l'analyse des principes d'avant la révolution. Un très bel éloge de la civilisation chrétienne par un professeur de droit reconnu !
Les avis clients
La République est donc, par essence anti-organique
5/5 Permanences.
.----. "Où est la Cité dans la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen ?" s'interrogeait Jean de Viguerie dans les Deux patries: essai historique sur l'idée de patrie en France. Oui, où est la Cité, mais aussi où est la paroisse, le village, la province, la France, enfin? Où sont les familles, les métiers, les communautés civiles et religieuses? Le citoyen "façon 1789" ne vient de nulle part, n'habite nulle part, avec personne. La République est donc, par essence anti-organique. Mais, pour survivre, il lui a fallu, dans ses diverses versions et tout autant dans la Cinquième, et spécialement en temps de crise, reconnaître des éléments organiques pour survivre, quitte à les désavouer une fois le péril passé. L'ancien Régime, lui, était organique car tous ses habitants appartenaient non seulement à une communauté, mais à plusieurs qui se juxtaposaient, se confondaient, s'empilaient, aux divers plans, géographiques, corporatifs, politiques, religieux… Les liens nombreux et complexes qui unissaient ces communautés étaient réglés par la Coutume, longtemps non écrite (et dans le Midi, par le Droit romain). Chaque groupe humain, de la plus petite paroisse aux trois grands ordres (noblesse, clergé, tiers-état) entre lesquels les sujets du roi étaient répartis, avait une fonction et une gestion propre. La société pouvait donc être comparée à un corps dont la tête était le roi. Elle était très hiérarchisée, mais aussi démocratique à sa manière, avec ses multiples élections à l'intérieur de ses multiples corps intermédiaires. Cette organisation permettait de respecter le principe de subsidiarité suivant lequel chaque échelon avait son domaine de compétence propre assorti d'une autonomie vis-à-vis des échelons supérieurs. En outre, ainsi était aussi respecté le principe de finalité selon lequel "les groupements du corps social sont des organes vivants et complémentaires qui agissent chacun pour leur bien commun propre, mais aussi pour le bien commun du corps tout entier" (p. 19). "Cette conception organique avait une grande force instituante car elle s'enracinait dans le modèle de la famille, cellule de base sur laquelle reposait la société tout entière" (p. 19). Cette société organique, au cours de sa longue vie pleine de péripéties, de CIovis à Louis XVI, n'a pu exister qu'adossée au christianisme. Fondée dans le baptême du peuple franc, elle avait pour souci et but ultime le salut de ses membres. Cette vision surnaturelle permettant de distinguer, sans les séparer, les choses du ciel et celles de la terre, et ce, à tous les niveaux, de l'individu au pouvoir central. Tout acte solennel se déroulant en présence de Dieu, comme les testaments, qui commençaient par le signe de la Croix. On comprend, dès lors, que la Révolution française, anéantissant la société organique, institua, simultanément, le laïcisme. Ce fut fait méthodiquement. D'abord par l'abolition des privilèges, qui supprimait toute trace de la féodalité, mais aussi tous les particularismes et autonomies sur lesquels s'appuyaient les ancienne solidarités. Dans cette logique, le corps de l'Eglise fut ensuite détruit par la Constitution civile du Clergé, le droit au divorce fut promulgué (premier acte de la première République), les corporations supprimées (ce qui ressuscita quelque peu les anciennes formes de l'esclavage, l'ouvrier étant désormais seul et sans protection contre le chômage ou l'arbitraire). En ce qui concerne le laïcisme, les Constituants avaient bien légiféré "en présence de l'Etre suprême", mais "ils ne cherchaient pas la source de l'autorité en Dieu, ni son principe. Ils ne les cherchaient que dans l'homme" (p.41). Cet Etre suprême évoqué au début de la Révolution, qui n'était pas le Dieu de Jésus-Christ, disparut vite de l'horizon nouveau et il fallut chercher "une transcendance de substitution" pour consolider "le règne de la liberté et de l'égalité". C'est alors que les révolutionnaires instituèrent le culte de la Raison qui excluait toute référence à Dieu et fondaient une religion laïque. Ainsi la laïcité devint "la pierre d'angle" de la République, sa référence suprême, son principe organisateur... avec, pour conséquence, un absolu relativisme. En effet, nulle vérité, dès lors, ne pouvait être invoquée… car, au nom de quoi ? "La nation est l'assemblage des individus" (Sieyès. Qu'est-ce que le Tiers Etat?). Comment faire vivre ensemble cette somme d'individualismes, maintenant, que, du passé, il a été fait table rase? L'étude de Mme Deswarte montre qu'il a bien fallu retourner au réel et que les République n°2, 3, 4 et 5 durent réinjecter une dose d'organicité dans leur fonctionnement… Cependant, deux siècles plus tard, le problème est toujours le même, il se résume dans l'affrontement entre les principes de la République et la réalité organique. "Le peuple dépossédé de sa dimension communautaire par un individualisme électoral généralisé, le territoire remodelé au grès des projets décentralisateurs et décolonisateurs, la souveraineté peu à peu diluée dans le projet d'une société mondiale "multicentrée", sont autant de progrès de l'idée directrice républicaine réalisés au détriment de la réalité du pays" (p.244). Et donc, "à l'heure actuelle, nous sommes à la croisée des chemins d'un pays qui "se découvre malade", et qui comprend qu'il est incapable d'élaborer d'une manière autonome les valeurs fondamentales du vivre ensemble. La France détient pourtant les ressources intellectuelles et spirituelles capables de l'aider à recouvrer les principes vitaux de les son organicité et à être la Res publica dans laquelle son être même peut se retrouver" (p.246) Et l'auteur de conclure: "C'est à ce niveau que se situe, pensons-nous, le remède à nos maux: se défaire de l'homme abstrait dont l'histoire récente montre combien il lui est difficile de résister aux idéologies, pour laisser l'homme concret (cet homme dont Marcel De Corte disait qu'il était "fait d'une âme incarnée dans un corps et dans les corps de surcroît que sont ses communautés de vie") s'enraciner dans des structures sociales qui soient de véritables structures de vie" (p.247). [ Hélène FRUCHARD dans : Permanences, n°528-529 ]
Congrès des familles / 2014 .
5/5 Jean - Saumur - 49
A l'occasion du Congrès des familles près de Chateauroux les 29-30 et 31 août 2014 François Legrier, Président du MCF signale : J'attire votre attention notamment sur la conférence d'ouverture, prononcée par Madame Marie-Pauline Deswarte, professeur émérite de droit et d'histoire des idées politiques, auteur d'un livre édité récemment par les éditions Via Romana " LA REPUBLIQUE ORGANIQUE EN FRANCE : UN PATRIMOINE CONSTITUTIONNEL A RESTAURER ". Dans la préface, M. Bertrand Mathieu, professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne, souligne que l'auteur plonge aux racines de la société organique, c'est-à-dire dans le système de l'Ancien Régime, monarchique et catholique, et ne se contente pas de faire œuvre d'historien, mais propose un modèle d'organisation sociale et politique, ... articulé autour d'un vecteur commun : la religion qui fonde un ordre naturel organisé autour de communautés familiales, professionnelles..., dont les rapports sont régulés par le principe de subsidiarité. ***** " francois.legrier@m-c-familles.fr "
Conclusion .
5/5 Gilles de Grépiac .
.----. Ce livre permet de bien comprendre les rouages d'un régime qui est toujours en crise car il ne s'est jamais installé : la Ve république semble moribonde et beaucoup parlent aujourd'hui d'une VIe... Quelle usure en un peu plus de deux siècles ! ( numéro 36, "Lecture et Tradition, nouvelle série" - avril 2014 ).
Europe ?
5/5 Gilles de Grépiac .
.----. A la fin de ses pertinentes analyses, Madame Deswarte souligne un nouveau danger pour la société traditionnelle qui apparaît dans la Constitution en 1992 : " Des Communautés européennes et de l'Union européenne. " " Cette " Communauté qui chasse l'autre " n'a pas de caractère organique. Bien au contraire. Elle donne au projet républicain français d'émancipation une dimension européenne : cette nouvelle Communauté serait là pour dissoudre les Etats et les nations européennes en leur enlevant leurs pouvoirs, sans pour autant créer un véritable Etat européen. " ( p.240 ) ( suite ... ).
De Gaulle - Mitterrand
5/5 Gilles de Grépiac .
.----. Mais, dira-t-on, De Gaulle en a parlé et la décentralisation fut accomplie sous Mitterrand. Oui, De Gaulle a parlé de république organique comme il a parlé de l'Algérie française, oui, la Ve République a installé des régions, mais elles sont artificielles, créées dans un cadre politique et étrangères au Pays réel. Ces régions sont des morceaux du fromage démocratique : une déconcentration des rouages politiques donne l'apparence d'une décentralisation, mais il s'agit d'une illusion. " Le département est un des pires mécanismes antiphysiques appliqués au corps de la France " ( - Maurras, "La République et la Décentralisation" ). De Gaulle, qui avait tout en main, retomba par idéologie jacobine, dans les vieilles habitudes républicaines. Au lieu de considérer la France comme un être historique, il se faisait, le mot est horrible et sent la révolution, " une certaine idée de la France ". ( suite ... ).
La république organique.
5/5 Gilles de Grépiac .
.----. Madame Deswarte nous montre une recherche de la nécessaire création d'un corps organique dans notre pays sous le régime républicain, mais on n'y parvient jamais car la reconnaissance d'organes sociaux indépendants par le politique est absolument contraire aux principes d'une république fondée sur le "CONTRAT SOCIAL" de Rousseau. Dans l'esprit du philosophe genevois, tout corps intermédiaire nuit à l'expression de la volonté générale. La république française restera jacobine : à côté du vandalisme dont souffrirent les œuvres d'art, surtout d'inspiration religieuse, mais pas exclusivement, un vandalisme historique et social s'est donné libre cours. Les révolutionnaires ont détruit les corporations et les provinces ; tout a été remplacé par des cadres nouveaux, artificiels et porteurs d'idéologie. Le républicain Joseph Paul Boncour prétendait, à l'aube du XXe siècle, que la décentralisation était nécessaire et possible. Charles Maurras le mit, ainsi que tous les républicains, au défi de la faire. Le débat eut lieu en 1903, le livre " UN DéBAT NOUVEAU SUR LA RéPUBLIQUE ET LA DéCENTRALISATION " parut en 1905. Nous attendons encore la république organique. ( suite ... ).
Transcendance ?
5/5 Gilles de Grépiac .
.----. L'auteur nous expose aussi un caractère spécifique de la République française : alors que toutes les sociétés humaines ont été fondées sur une transcendance ( Ciceron ne cesse de parler des lois divines et humaines ), la République française a inventé une séparation bien particulière de l'Eglise et de l'Etat qui met la première au ban des accusés ou, pour le moins, en tête de la liste des suspects. La République française détruit toute transcendance comme elle détruit tout corps social naturel, sa fondation fut d'essence révolutionnaire et elle a persisté dans son être. ( suite ... ).
Régime " organique ".
5/5 Gilles de grepiac.
.----. L'ancienne monarchie était un régime " organique ",ce que Louis XIV a clairement exposé : " Car enfin, mon fils, nous devons considérer le bien de nos sujets plus que le nôtre propre. Il semble qu'ils fassent partie de nous-même, puisque nous sommes la tête d'un corps dont ils sont les membres. " Les révolutionnaires détruisirent tous les corps intermédiaires et substiiuèrent à la monarchie organique une atomisation de la société : " le peuple souverain est l'universalité des citoyens français ". ( Constitution de 1793, article 7.) [ suite...]