Sommaire :
-Éditorial
-Que faut-il entendre par Sainteté?
-Que suppose la Sainteté?
-Les signes de la Sainteté
-Les avidités de la Sainteté
Nous conseillons vivement à nos lecteurs de se procurer la série complète des carnets spirituels du Père de Chivré. Profond et original, le bon Père est un guide spirituel simple et efficace. Nous en profitons pour témoigner une nouvelle fois de toute notre admiration pour ce dominicain, ami de Mgr Lefebvre et qui est resté fidèle à ce qu´il avait reçu jusqu´à son dernier soupir.
Editorial :
Le 25 mars 1960, les évêques italiens publièrent une lettre collective sur le laïcisme (Osservatore Romano du 15 avril 1960). En visite à Rome au mois d'avril et reçu par le pape Jean XXIII, Mgr Pirolley, évêque de Nancy, rapporta le fait suivant: « Dans l'audience personnelle qu'il daigna m'accorder le 25 avril dernier, lors de notre pèlerinage, Jean XXIII, à propos du "laïcisme ", me fit le plus chaleureux éloge de la lettre que venaient de publier les évêques d'Italie, me la recommandant en fait comme une norme de pensée, de jugement et d'expression en une matière aussi complexe et confusément autant que passionnément débattue".
La documentation catholique en publia une traduction le 15 mai 1960. Ce texte à lui seul mériterait d'être à nouveau publié, car il traite avec clarté de ce que Pie XI ne craignait pas de nommer "la peste de notre époque" (Quas primas), jugement contredit à peine cinq années plus tard par les décrets du Concile Vatican II sur l'Eglise et le monde.
C'est à partir de cette lettre que le Père développe ses enseignements à propos de la sainteté, dont nous publions aujourd'hui la première partie. Il n'y a pas, en effet, de meilleure réponse à faire à cette peste du laïcisme, qui prétend organiser le monde sans Dieu, que la sainteté des baptisés, cette sainteté que nous compliquons trop souvent, et qui n'est rien d'autre qu' "une disposition du coeur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse et confiants jusqu'à l'audace en sa Bonté de Père," selon Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, la "petite" Thérèse comme nous aimons la nommer, petite comme notre "Jehanne" d'Arc, deux petites saintes auxquelles Rome a confié de garder la France.
Deux enfants chargées de sauver l'âme de la France. Bernanos, dans un texte étonnant, fait dire par un "brave agnostique" cette sentence que n'aurait pas démentie Ste Thérèse : "Le monde va être jugé par les erifants. L'esprit d'enfance va juger le monde." Ces enfants, ce sont les saints, selon le grave avertissement de Jésus-Christ : "Si vous ne vous convertissez pas et ne redevenez semblables à de tout petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux." Et c'est aux Apôtres que Jésus-Christ avait promis de les faire asseoir "sur douze trônes pourjuger les douze tribus d'Israël".
Or le laïcisme prétend faire de l'homme un adulte, enfin libéré des contraintes de la religion, "libre" de déterminer lui-même le bien et le mal, et de choisir sans référence à quelque loi supérieure autre que son bon plaisir. Nous avons sous les yeux les fruits de cette liberté: ils éclatent sou nos yeux en toutes sortes de barbaries jusque dans nos cités. "Le monde doit tout ce qu'il a de meilleur à l'Église", disait le Père, et doit tout ce qu'il a de pire au laïcisme dont le père est Satan, l'ange sans dieu ni maître. Ce sont les saints qui sauveront le monde, et ce sont les enfants qui le jugeront selon l'esprit qui dominera en lui, celui de l'enfance ou celui du refus.
Abbé Michel Simoulin
- ISBN : 0000000727433
- Titre : Carnets spirituels N° 33 : La sainteté (1 ère partie) - Juin 2012
- Auteur : CHIVRE (R.P. de)
- Editeur : PERE DE CHIVRE
- Nb Pages : 60
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 5
- Largeur : 140
- Hauteur : 200
- Poids : 0.08Kg
Père de CHIVRE (1902-1984)
Le Révérend Père de Chivré o.p. est né Gonneville (Manche) le 12 février 1902. Très jeune, il est certain d'avoir la vocation religieuse, et il sait même qu'il veut appartenir à l'ordre de Saint Dominique. Il fait ses études chez les Pères à Cherbourg puis, après la mort de son père, intervenue en 1911, à Versailles au collège Saint-Jean-de-Béthune. Il s'y fait remarquer en militant, avec l'Action Française, pour l'instauration de la fête de Jeanne d'Arc et en s'occupant de jeunes, fondant même la première troupe de scouts de Versailles. Il y obtient son baccalauréat. En 1924, il entre au noviciat des frères prêcheurs, où il fait profession le 23 septembre 1925 et prend le nom de Frère Bernard-Marie. Le 25 juillet 1930, il reçoit l'ordination sacerdotale. Alors qu'il est encore très jeune (à 36 ans), la direction du couvent de Lille lui est confiée. C'est là que la guerre le trouve. Avec l'autorisation de ses supérieurs, il s'engage en tant qu'aumônier militaire. Il est présent à la bataille de Dunkerque. Pendant l'occupation, il assure la charge délicate de vicaire provincial de la zone sud. Il est en même temps l'aumônier des dominicaines repliées à Sail-les-Bains dans la Loire. En 1943, on le retrouve à Rouen où il reste pendant 12 ans comme sous-prieur et prieur du couvent de cette ville. En 1956, la maladie l'oblige, avec l'accord de ses supérieurs, à quitter Rouen pour Versailles où un ami met un appartement à sa disposition. Il s'installe ensuite à Ecalles-Alix (Seine-Maritime). En 1972, il est terrassé par une attaque cérébrale et se remet, grâce à une volonté et une ténacité hors du commun. Il reprend alors ses voyages apostoliques vers Ecône, Paris, et Fanjeaux où il a la joie de retrouver de vraies filles de St Dominique, fidèles à son esprit et à leurs vœux. C'est là qu'en 1984, au soir du Jeudi-Saint, pour la troisième fois, il est terrassé. Il remet son âme, le samedi 14 juillet 1984, entre les mains de son Seigneur et de celle pour qui il avait une vénération, Notre-Dame. Il est enterré dans le caveau des dominicains de Rouen, au cimetière de Notre-Dame du Bon Secours.
Le Révérend Père de Chivré a toujours eu une vénération toute particulière et une confiance absolue en Notre-Dame. Dans les multiples épreuves, tant physiques que spirituelles, qui n'ont pas manqué de se présenter à lui tout au long de son séjour terrestre, il s'est tourné, avec humilité et foi, vers la Vierge Marie pour écouter les bonnes réponses à ses angoisses et ses inquiétudes. Il aimait tellement sa Mère du Ciel qu'il en parlait toujours dans ses sermons et ses conférences. C'est ainsi qu'il a laissé de très beaux textes rassemblés dans le livre "La Vierge Marie".
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