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La Rocque tel qu´il était

Référence : 63149
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Date de parution : 1 janvier 1962
EAN 13 : 00011217
Nb de pages : 302
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Description
Ed. Librairie Arthème Fayard, 1962 - 14,5 x 19,5 - 302 p. Par l'épouse et le fils du colonel de La Rocque. Couverture légèrement défraîchie. Bon état. Article d'occasion, vendu dans la limite des stocks disponibles.
TitreLa Rocque tel qu´il était
Auteur LA ROCQUE (Edith et Gilles de)
ÉditeurARTHEME FAYARD (EDITIONS)
Date de parution1 janvier 1962
Nb de pages302
EAN 1300011217
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)22
Largeur (en mm)145
Hauteur (en mm)195
Poids (en Kg)0.29
Les avis clients
Découverte lecture de l’été :
4/5 https://gabrielprivat78.wordpress.com/
.----. Parmi les nombreuses lectures de cet été, votre serviteur a mis la main sur un vieil exemplaire de la biographie du lieutenant-colonel François de La Rocque, écrite par son épouse Edith et son fils Gilles, ancien journaliste du journal Le Monde, en 1962 chez Fayard, peu après sa réhabilitation, et intitulée La Rocque tel qu’il était. Le ton du texte est presque toujours élogieux, et marqué par un esprit d’affection assumé. Quelques vérifications menées après lecture auprès de textes d’historiens universitaires m’ont cependant permis de vérifier la parfaite véracité de tous les faits abordés par les auteurs. C’est pourquoi, je ne saurais trop vous conseiller de lire ce livre, que l’on trouve encore d’occasion, par exemple sur (notre site ce jour 17/08/2021). Dans le vaste catalogue des personnalités et mouvements politiques de l’entre deux guerres considérés comme de droite ou d’extrême droite, en France, François de La Rocque et ses Croix de Feu sont sans doute ceux qui demeurent victimes de la plus grande méprise. Alors même que les spécialistes universitaires leur ont tous rendu justice, l’histoire scolaire et médiatique reste coincée sur la propagande Front populaire d’avant-guerre, qui avait fait de La Rocque et de son mouvement une émanation du fascisme français. Votre serviteur lui-même avait de La Rocque et des Croix de Feu une idée toute faite, celle d’un leader nationaliste, républicain, maréchaliste, vichysto-résistant, déporté et mort des suites de la déportation peu après guerre. C’est la synthèse habituellement diffusée dans les manuels scolaires, en général accompagnée d’une photographie des troupes de La Rocque défilant devant le chef, avec en miniature un emblème des Croix de Feu, croix de guerre frappée d’une tête de mort. Il n’en faut pas davantage pour glacer le lycéen ou l’étudiant moyen… Or, justement, rien n’est plus faux. François de La Rocque, militaire de carrière, sorti de Saint-Cyr et de Saumur, officier de cavalerie envoyé au Maroc avant 1914, où il se liera d’estime avec le Maréchal Lyautey, est en charge de postes exposés aux confins du protectorat. Là, il apprend à connaître les différentes populations marocaines, mais est aussi blessé grièvement durant des affrontements en 1916. Ramené en métropole, il ne se déplace plus qu’avec deux cannes. La Première guerre mondiale fait rage, et il demande à être versé dans l’infanterie, sur le front de France. Il obtient, par protection du général Niessel, un commandement comme capitaine dans un bataillon du 135ème RI. La Rocque arrive en première ligne en janvier 1917, avec ses deux cannes… A force d’exercices, il parvient à n’en utiliser plus qu’une seule, et conduit les assauts à la tête de sa compagnie, participant aux combats jusqu’en novembre 1918, et profitant simplement des permissions pour suivre son traitement à l’hôpital militaire du Val de Grâce. Attaché quelques temps à l’état-major du Maréchal Foch, il participe aussi à la mission militaire française en Pologne, destinée à former la nouvelle armée nationale polonaise, notamment face aux incursions russes communistes. Lorsqu’éclate la guerre du Rif en 1921, La Rocque est préoccupé. Il demande à être affecté de nouveau au Maroc en 1925, pour y faire profiter l’armée de son expérience marocaine ancienne. La Rocque, devenu commandant, et inapte à faire campagne à cause de ses nombreuses blessures, occupe un poste d’état major, en charge du renseignement militaire. Là, il développe cette conviction, confirmée par la suite plusieurs fois et jusqu’en 1946, que la destinée des possessions de l’Empire sera d’accéder tôt ou tard à l’indépendance, lorsque leur niveau de développement intellectuel et économique sera suffisant. Il considère non pas cela comme une fatalité, mais comme une nécessité, au nom du droit des peuples. Pour lui, la France doit accomplir une mission civilisatrice non pas en vue de maintenir l’Empire, mais en vue de rendre la liberté aux peuples conquis. De retour en métropole à l’état major de Foch, il se désole de l’évolution politique du pays, de la fracture sociale, et du sentiment lancinant de déclin qui frappe l’opinion depuis 1919. Il démissionne de l’armée en 1928 et travaille quelques temps dans l’industrie, avant de rejoindre le mouvement des Croix de Feu en 1930. Les Croix de Feu réunissent exclusivement des anciens combattants s’étant battu en première ligne. Ces hommes dans la trentaine ou la quarantaine ne réclament rien à la société, et c’est leur sens de l’intérêt national qui convainc La Rocque de les rejoindre, sur les conseils de plusieurs officiers généraux de ses amis. Devenu président du mouvement en 1931, La Rocque va lui donner une impulsion particulière. Les Croix de Feu se caractérisent par leur refus de tout financement issu d’un mécène qui pourrait les placer sous son influence. Ils ne font pas mystère de leur attachement à la République, de leur légalisme et de leur refus de la violence politique. Lorsque violences il y a, elles ont toujours lieu à titre individuel, et ce malgré les appels à la discipline formulés par le mouvement. Au-delà du simple mouvement d’anciens combattants, La Rocque va développer tout un univers socio-politique, multipliant les associations sœurs, comme les Volontaires nationaux, ou les Fils et Filles de Croix de Feu. Dans ces structures se développent les cercles de formation intellectuelle, les bibliothèques de prêts, les colonies de vacances et les associations sportives pour jeunes désœuvrés, les bureaux de placement pour venir en aide aux chômeurs, les services d’assistance sociale et de suivi médical, et les soupes populaires. Formé à l’école du catholicisme social, La Rocque œuvre en faveur des plus pauvres, au travers de ces structures, par ailleurs teintées d’un fort patriotisme politique. Sur le plan politique, justement, si La Rocque appelle de ses vœux un renforcement de l’exécutif et une forme de corporatisme appuyé sur les syndicats réformistes, il ne fait pas mystère également de son fédéralisme européen, facteur de paix d’après lui, à condition que la France, qui en serait un des moteurs, ait avant retrouvé son unité nationale fracturée. En 1934, les Croix de Feu et autres associations affiliées comptent 800 000 adhérents. Lors des émeutes du 6 février, leur cortège manifeste rive gauche, et non pas à la Concorde avec les autres ligues, et se disloque sur ordre du chef du mouvement dès que débutent les premières violences. Pourtant, en 1936, le gouvernement du Front populaire interdit les Croix de Feu, avec les autres ligues. L’injustice est flagrant-e, elle est sans doute le fait des communistes, ennemis jurés du mouvement, mais La Rocque refuse tout recours à la violence et à la désobéissance civile, au grand dam de la presse nationaliste, qui en fait la figure du lâche et du traître. La Rocque voit plus loin. Puisque la ligue est interdite, il fonde un parti politique, le PSF, qui groupera jusqu’à 3 000 000 d’adhérents à la veille de la guerre, avec les mêmes ramifications d’action sociale, mais désormais aussi avec des élus, notamment un peu plus de 3000 maires, des centaines de conseillers généraux, quelques députés, et une projection d’après les analystes politiques de l’époque vers 100 à 130 députés potentiels lors des élections générales de 1941. Celles-ci n’eurent jamais lieu pour cause de guerre. En 1938, après les accords de Munich, La Rocque appelle au réarmement rapide en vue d’une guerre qu’il pense imminente. Il ne croît pas à la ligne Maginot, et anticipe les ravages à venir de l’aviation. Il le fait dire et l’écrit dans Le Petit Journal, quotidien dont le PSF a racheté le capital peu de temps auparavant. En 1939, alors que la guerre éclate, le PSF limite son action politique et se met au service de l’Etat, notamment en créant les auxiliaires de la défense passive, qui grouperont secouristes volontaires, infirmiers, médecins et assistantes sociales jusqu’en 1945. En mai-juin 1940, La Rocque quitte Paris la veille de l’entrée des Allemands dans la ville, et se replie sur Clermont Ferrand. C’est là que, le 16 juin, il publie son éditorial intitulé Résistance, appelant à la poursuite des combats par tous moyens. Un temps, il a songé lui-même à partir en Afrique du Nord pour poursuivre la lutte, mais il se résout à demeurer en métropole pour y soutenir la population. Le gouvernement de Vichy se rapproche de lui à plusieurs reprises pour exercer des postes gouvernementaux ou administratifs, ce qu’il refuse. En parallèle, il tente d’entrer en contact direct avec le Maréchal Pétain pour l’inciter à la résistance plus active, tandis que son mouvement, dès 1941, sous le couvert de l’action sociale, dissimule un réseau d’information au service des alliés, le réseau Klan. En 1942, le commandement allemand fait interdire le PSF, qui se reforme sous un autre nom. En mars 1943, La Rocque parvient à s’entretenir avec le Maréchal Pétain qui déclare publiquement sa sympathie pour le leader du PSF et ses propositions politiques. Les Allemands peuvent redouter le pire, car si les activités de renseignement de La Rocque ne sont pas connues, ses sympathies anglaises, ses appels à la résistance et sa franche opposition aux lois antijuives en métropole sont sues de tous. Moins de trois jours après son entretien avec Pétain, La Rocque est arrêté par la Gestapo, ainsi qu’une large part de l’état-major du PSF et du Petit Journal. Sur neuf membres du comité de direction de ce dernier, deux seront emprisonnés à Fresnes, cinq seront déportés en Allemagne, dont deux ne revinrent jamais. Après quelques mois à la prison du Cherche-Midi, La Rocque est envoyé en Allemagne au château d’Eisenberg. Là, malgré la surveillance des SS, il organise avec les autres déportés français un cercle de conférences, des séances sportives et une bibliothèque de prêts clandestine, ainsi qu’un petit journal, manuscrit, à exemplaire unique. Sa santé cependant se détériore, au régime alimentaire du camp. En 1944, il est déplacé au camp d’otages du château d’Itter, dans le Tyrol autrichien, où il retrouve adversaires et amis politiques de jadis, comme Daladier. Gravement malade, il est, en 1945, transféré à l’hôpital d’Innsbruck. Là, il parvient à faire le mur pour rejoindre un agent parachuté américain, avec lequel il avait pu entamer une communication par signaux lumineux. Il lui transmet plusieurs renseignements militaires qu’il a pu glaner durant sa captivité, et rejoint avant l’aube son hôpital, afin de ne pas causer de représailles sur les autres Français prisonniers. Libéré au printemps, remercié officiellement par les autorités militaires américaines, il rejoint la France le 9 mai 1945. Là, il est interné sans motif à la caserne des Coches, à Versailles, dans une petite chambre sous les combles… Il ne sera organisé aucun procès. Aucun motif ne sera donné. De Gaulle, qui a connaissance de l’événement, n’agit pas. Les communistes, à la Chambre, ont demandé l’interdiction du PSF et le jugement de ses chefs, ce qui ne manque pas de piquant pour un mouvement interdit par les Allemands et dont les leaders ont été massivement déportés. Au fur et à mesure des interrogatoires, La Rocque comprend qu’on veut obtenir de lui des documents personnels afin de régler des comptes politiques d’avant guerre, et qu’on souhaite aussi l’écarter de toute influence nationale. Son état de santé se dégrade, les vieilles blessures reçues au Maroc se sont réveillées, et l’administration du ministère de l’Intérieur refuse les transferts en hôpitaux. La Rocque, de son côté, refuse toute compromission. Assigné à résidence, puis libéré in extremis en avril 1946 pour être opéré à Paris, il meurt le 28 avril au matin. Jusqu’au bout, il recommande aux siens et à ses amis politiques avec lesquels il peut correspondre, la loyauté envers l’Etat et envers le général de Gaulle, non pas à cause de sa personne, mais de ce qu’il représente pour l’avenir du pays. Ce n’est qu’en 1958, de Gaulle étant revenu aux affaires, que la veuve de La Rocque, conformément aux volontés de celui-ci, adresse au chef de l’Etat une demande de réhabilitation. En 1961, enfin, La Rocque, à titre posthume, reçoit la médaille de la déportation et la carte de résistant, accompagnée des excuses officielles du gouvernement de la République pour l’injustice subie. Il y aurait beaucoup à dire encore sur François de La Rocque, son patriotisme, ses idées politiques, sa foi chrétienne, guide de toute son action, mais pour cela, je vous invite à vous procurer d’occasion La Rocque tel qu’il était, par Edith et Gilles de La Rocque, aux éditions fayard, 1961. [ Le bloc-notes de Gabriel Privat - Blog culturel, de réflexion et de détente. Notice publiée le 17/08/2021 ]