Les héros du roman d'espionnage sont-ils les derniers chevaliers des temps modernes ? Tout en racontant, avec un souci scrupuleux de l'authenticité professionnelle, une histoire où s'affrontent, dans une "triplicité" consommée, les services spéciaux français, soviétiques et américains, et d'où ne sont absents ni le maître-espion, ni le traître, ni le tueur, ni la séductice, l'auteur du Retournement, loin de tirer les fils de ses héros, les flagelle, les cajole tour à tour comme des êtres de chair, et s'intéresse autant à leur salut éternel qu'à l'anecdote de leur vie et de leur mort.
En même temps, il découvre le parallélisme qui existe entre le Renseignement et la Littérature, qui sont, l'un et l'autre, affaire de "romancier". Car le rapport qui s'établit entre l'officier traitant et son informateur s'apparente étrangement à celui qui unit l'écrivain et son personnage. D'où la réussite exemplaire d'écrivains de race comme Graham Greene, qui ont trouvé dans l'espionnage un monde à la ressemblance intime de leur talent. Il fut un temps où l'espionnage formait un univers à part, réservé à des démons et à des damnés d'élection. Les circonstances historiques font que, à l'heure actuelle, nous y avons presque tous, consciemment ou inconsciemment, un pied. Et c'est un champ riche de signes et de prodiges, de masques et d'icônes, à l'image à la fois du monde contemporain et de l'âme immortelle - peut-être la dernière chance de l'aventure individuelle (et, dans ce sens seulement, chevaleresque) -, sûrement le dernier en date des avatars de l'ambiguïté fondamentale de la liberté. De ce champ, Vladimir Volkoff fait, dans Le Retournement, la métaphysique. Ou, plus précisément, la psychanalyse et la théologie. "Le Retournement, a dit Bernard de Fallois, est au roman d'espionnage ce que Crime et Châtiment est au roman policier."
Si le Rideau de Fer appartient désormais à l'histoire, Le Retournement, ce chef-d'œuvre d'évocation de l'époque, capte l'essence de cette confrontation angoissante et sourde.
Cette édition du célèbre roman est précédée d'un texte de l'auteur, Un quart de siècle après, évoquant les circonstances de sa publication.
Dépassera les prévisions et espérances du lecteur ! .----. Un russe blanc, le lieutenant Volsky, vit en France en 1963 . Ses fonctions au service du contre-espionnage lui font rencontrer au cours d'un repas un américain qui lui parle de "Popof" .
A partir de là, l'auteur déroule un fil extraordinairement compliqué d'intrigues . Il s'agit en fait de mettre la main sur Popof et de le "retourner" . L'histoire de ce "retournement" nous fait entrer dans un labyrinthe de situations dramatiques . L'esprit slave de ce roman d'espionnage avec ses sinuosités et ses complications, dépassera les espérances et les prévisions du lecteur, comblera ceux épris de psychologie et fera entrevoir un cheminement inattendu vers la Foi .
POUR QUI CE LIVRE ? : pour adultes . [ " Plaisir de Lire " numéro 49 , mars 1980 ]
Plaisir de Lire . - 17/04/2020
- ISBN : 9782825116647
- Titre : Le retournement - Précédé de Un quart de siècle après - Roman
- Auteur : VOLKOFF (Vladimir)
- Editeur : L'AGE D'HOMME (EDITIONS)
- Collection : COEUR MONDE
- Nb Pages : 362
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 32
- Largeur : 155
- Hauteur : 224
- Poids : 0.56Kg
Vladimir VOLKOFF (1932-2005)
Vladimir Volkoff est né le 7 novembre 1932, à Paris (XVè arrondissement), de parents russes. Il a effectué ses études à l'école de Barenton, au collège de Domfront, au lycée Claude Bernard, à la Sorbonne et à l'université de Liège. Titulaire d'une licence ès lettres de l'université de Paris et d'un doctorat de philosophie de l'université de Liège. Après avoir commencé une carrière de professeur d'anglais au collège de la Providence à Amiens de 1955 à 1957, il fut militaire de 1957 à 1962 (en Algérie), traducteur (1963-1965) puis professeur de français et de russe aux Etats-Unis (de 1966 à 1977). Depuis cette dernière date, il s'est exclusivement consacré à sa tache d'écrivain qui lui a permis de publier une centaine de titres. C'est dans les années 80 qu'il acquiert une notoriété littéraire internationale avec la parution de plusieurs ouvrages (romans, essais, théâtre, histoire, biographies) dont certains dénoncent l'espionnage soviétique et le système terroriste communiste et d'autres (ou les mêmes) sont traduits dans la plupart des langues occidentales, en finois, en russe et en japonais. Ses pièces de théâtre sont produites à Paris, en Suisse, en Finlande, aux Etats-Unis et en Belgique.
Actuellement il est l'auteur de plus de trente livres qui lui ont valu diverses distinctions : Prix Jules Verne, Prix Chateaubriand, Grand Prix du Roman de l'Académie Française, Médaille de Vermeil de la ville de Paris, Chevalier des Arts et Lettres, Prix Alfred de Vigny. II est également Grand Officier du Tastevin et a reçu la Croix de la Valeur militaire et le Prix international de la Paix.
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Dans La république des Lettres, le jeudi 07 février 2008, Noël Blandin lui a consacré la petite notice suivante :
"Arrière petit-neveu du compositeur Tchaïkovsky, Vladimir Volkoff est né à Paris le 07 novembre 1932 de parents russes qui avaient quitté la Russie lors de la Révolution de 1917.
Après des études de lettres classiques à la Sorbonne et l'obtention d'un doctorat de philosophie de l'Université de Liège, Vladimir Volkoff sert comme officier de renseignement pendant la guerre d'Algérie avant de se consacrer à la littérature. Il compose plusieurs romans de Science-Fiction et d'espionnage tout en enseignant les langues française et le russe pendant plus de dix ans à Atlanta, aux États-Unis. Le grand public découvre l'écrivain en 1979 avec la sortie d'un roman d'espionnage intitulé Le retournement, histoire d'un espion soviétique manipulé qui se convertit à la religion orthodoxe. Le montage, "roman d'espionnage métaphysique" publié en 1982, lui vaut le Prix du roman de l'Académie française.
Farouchement slave souverainiste et anti-communiste, Vladimir Volkoff est l'auteur de nombreux autres romans, essais, documents, pièces de théâtre, biographies et même scénarios de bande dessinée, la plupart inspirés par le monde du renseignement, les services secrets, l'histoire russe, la désinformation, la manipulation et la guerre. Citons notamment, outre Le retournement et Le montage, Les humeurs de la mer (grande fresque en 4 volumes fondée sur son expérience algérienne), L'interrogatoire, Le bouclage, La Trinité du Mal (pamphlet sur Lénine, Trotski et Staline), Nouvelles américaines, Yalta, La Bête et le Venin, L'agent triple, Alexandre Nevski (BD dessinée par Paul Teng), La Désinformation, arme de guerre, Petite Histoire de la désinformation, Désinformation: flagrant délit et le Manuel du politiquement correct. Il a reçu en 1989 le Prix International de la Paix et en 1995 le Grand prix Jean Giono pour l'ensemble de son oeuvre.
Vladimir Volkoff est décédé le 14 septembre 2005 d'une rupture d'anévrisme, à l'âge de 72 ans."
[Signé Noël Blandin dans " La république des Lettres ", le jeudi 07 février 2008 )
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