Essai de présentation .
5/5 Plaisir de Lire .
.----. L'auteur, agrégé de philosophie, fut pendant de nombreuses années professeur de classe préparatoire au lycée Fermat de Toulouse . En 1949, il fit paraître, chez Bordas, une initiation à la philosophie thomiste, dans la collection " Pour connaître la pensée de... ", destinée aux élèves des classes terminales et aux étudiants . Les éditions Ulysse propose le reprint de la deuxième édition Bordas .
Il ne s'agit donc pas d'un ouvrage destiné aux spécialistes, mais d'un essai de présentation, la plus claire possible, de la pensée du Docteur commun de l'Eglise, visant à en faire ressortir la pérennité et l'actualité .
Loin de faire de l' "histoire historiciste" (p.9), l'auteur a cherché à démontrer, selon le préfacier, que le thomisme est " la réponse de l'intelligence naturelle à la question portant sur l'essence du savoir ".
Sont successivement abordés les rapports théologie-philosophie, la critique de la connaissance, la philosophie de la nature, l'ontologie, la morale, la logique .
Très utile bibliographie critique, qu'il faudrait mettre à jour . Etudiants . [ Signé J. Armengol , " Plaisir de Lire " , numéro 52 , Noël 1980 ]
Cohérence de la synthèse thomiste !
5/5 Culture et Lecture des Jeunes .
.----. Cette œuvre est composée par un philosophe militant, dont la plume n'est point dénuée d'humour. Il met en lumière la cohérence de la synthèse thomiste et réfute les préjugés qui la présentent comme vieillie ou inutile. Un esprit impartial comprendra, après cette lecture pourquoi Bergson a pu considérer le thomisme comme " la métaphysique naturelle de l'intelligence humaine ".
L'ouvrage a le grand mérite de ne pas hésiter à confronter les grandes thèses thomistes aux multiples systèmes, souvent contradictoires, revendiqués par la philosophie moderne. Et l'auteur n'a pas de peine à montrer que l'esprit de cette philosophie moderne est radicalement opposé au thomisme, philosophie de l'être et du sens commun... même si l'on peut accepter " materialiter - quelques théories et vues partielles.
POUR QUI CE LIVRE ? : On peut aborder cette étude dès 17-18 ans. [ Numéro IX - Pâques 1969 ]
Initiation claire et assimilable.
5/5 Culture et Lecture des Jeunes.
.----. Grâce aux travaux de Maritain et de Gilson, le thomisme connaît un puissant renouveau. Sa façon d'aborder et de résoudre les principales controverses philosophiques intéresse nos contemporains.
Jugnet nous propose ici une initiation d'ensemble, qui, tout en allant au fond des questions, demeure claire et assimilable. Il expose d'abord la position thomiste concernant les rapports de la raison et de la foi, puis entreprend la critique de la connaissance, passe ensuite à la philosophie de la nature, à la métaphysique, enfin à la morale et à la politique qui en découlent.
On notera la précision avec laquelle sont traitées les questions concernant la science et la philosophie p.71 , la certitude en métaphysique p. 95, Dieu et les preuves de son existence p. 143 . ( suite ... )
Hésychasme et Prière.
5/5 Irénée Hausherr S.I.
L'auteur était Professeur à l'institut pontifical d'études orientales. Le livre a été publié en 1966 dans la collection Orientalia Christiana Anacleta - 176 .Le chapitre " Les Orientaux connaissent-ils les " nuits " de saint Jean de la Croix "débute ainsi : " Une des plus pures joies qu'il me fût donné d'éprouver en ces tristes années, ce fut d'entendre la conférence faite en février 1946 par un jeune professeur de philosophie ay lycée de Toulouse, sur la spiritualité gréco-russe et la dogmatique occidentale. Le souvenir de cette profondeur de foi unie à cette simplicité dans l'expression des vérités les plus hautes, m'est encore un régal aujourd'hui ". Le nom de ce professeur n'est pas cité mais nos recherches laissent penser que c'était Louis Jugnet.
UN GRAND COMMENTATEUR
5/5 REVUE DES CERCLES D'ETUDES D'ANGERS
.----. A une époque où il n'est plus de mode d'être disciple, puisque la vérité serait passée du côté de la science et que la philosophie ne serait plus qu'une vision personnelle du monde, Louis Jugnet renoue avec le courant des grands commentateurs pour nous présenter la philosophie de saint Thomas. L'auteur de cet ouvrage n'est pas un historien, mais un métaphysicien et un disciple fervent. Le but de son exposé est de nous montrer. par une mise en valeur formelle et une reconstruction objective, la valeur dynamique et toujours actuelle de l'oeuvre de saint Thomas, face aux erreurs modernes.
En effet, la doctrine de l'Aquinate n'est pas un système clos et fixiste, mais une pensée vivante, issue déjà de toute la tradition grecque repensée, assimilée, vécue, ciselée suivant une profonde exigence de cohérence interne et d'accord avec le réel.
Le problème est de pénétrer cette pensée ; pour ce faire, après un préambule et une situation historique, Jugnet choisit de commencer par la critique de la connaissance et de ses instruments ; ceci, en égard aux pensées de nos contemporains, marquées de cartésianisme et de kantisme. Sa méthode est de nous exposer brièvement les grandes thèses soutenues sur une question, en nous présentant leurs failles. Il nous montre ensuite comment, face à cela, la philosophie réaliste peut résoudre les difficultés en s'appuyant sur des principes vrais et essentiels, ceux de la nature et de la raison humaine.
Après avoir vu quels devaient être les rapports entre la foi et la raison, Louis Jugnet nous montre de quelle façon la théorie de la connaissance de saint Thomas répond avant l'heure à toutes les assertions sceptiques, relativiste, idéaliste, nominaliste, conceptualiste, etc.
Abordant ensuite la philosophie de la nature, il considère la science moderne, et ses limites lorsqu'il s'agit de l'explication du réel. Face à cela, la doctrine de la matière et de la forme (hylémorphisme), point fondamental dégagé et expliqué par Aristote, permet de résoudre les contradictions et de comprendre la réalité dans son unité et sa totalité.
De la même manière, la métaphysique de saint Thomas élaborée suivant un cheminement logique, inductif et déductif, nous donne une gradation constructive des certitudes. Ses principes nous permettent de répondre à toutes les erreurs modernes, qu'il s'agisse de panthéisme, de monisme, de pluralisme, d'empirisme ou d' existentialisme, etc.
La morale ne fait pas l'objet d'un exposé détaillé, mais Louis Jugnet souligne les points fondamentaux de méthode ou de doctrine souvent méconnus et d'une grande importance théorique et pratique à la fois.
Pour conclure, il évoque en appendice la logique, essentiellement aristotélicienne, l'école "thomiste" à travers les âges et les rapports de l'Eglise et du "thomisme".
Cet ouvrage est donc très important pour tous ceux qui sont affrontés à des problèmes philosophiques ou qui sont appelés à l'être. Il a le grand mérite de réactualiser de manière globale l'essentiel de la philosophie de saint Thomas tout en donnant de nombreuses notes et références pour une recherche plus approfondie.
La pensée de saint Thomas nous apparait là dans sa cohérence et son étroite relation avec la réalité. Il serait dommage que cette oeuvre, récemment rééditée dans ce but, ne puisse pas servir à faire connaître davantage toute l'actualité de cette philosophie. Commentant le réel, la pensée de saint Thomas apparaît à travers ce livre, à l'usage de ce réel, riche et éloquente. (Numéro 3 Février 1981 )