Léon Bloy (1846-1917) est l'un des derniers grands imprécateurs. "C'est un esprit plein de feu et d'enthousiasme [.], polémiste de talent, fait pour toutes les luttes, tous les combats, toutes les mêlées." C'est ainsi que le caractérise Barbey d'Aurevilly, le Connétable des Lettres, qui fut son ami et son mentor. Epris d'absolu et de vérité, extrême dans l'éloge comme dans l'éreintement, Bloy commence une difficile carrière de journaliste au Chat Noir, puis au Figaro, s'en prenant avec férocité à la médiocrité et à la veulerie de son temps. Propos d'un Entrepreneur de Démolitions, ce titre qu'il donne au premier recueil de ses articles, pourrait coiffer toute son œuvre, et en particulier son Journal.
A partir de 1892, Bloy consigne dans d'innombrables cahiers ses réflexions sur les événements du jour, sur la vie qui passe, sur ses contemporains ; il marque ses haines, articule ses doutes, ses déchirements, ses accès de mysticisme. Ces matériaux, souvent informes, il les a récrits pour en tirer pas moins de huit volumes d'un Journal, publiés entre 1898 et 1920. Moins connu que ses romans, ses nouvelles ou ses essais, ce Journal constitue sans doute l'œuvre majeure de Bloy. Devenu introuvable depuis trop longtemps, il est restitué ici dans toute sa splendeur. Robert Kopp
Cette édition du Journal de Léon Bloy comporte deux tomes. Le premier réunit Le Mendiant Ingrat, Mon Journal, Quatre Ans de captivité à Cochons-sur-Marne et L'Invendable. Il est précédé d'une introduction générale et d'une chronologie. Le second contient - outre une préface - Le Vieux de la Montagne, Le Pèlerin de l'Absolu, Au seuil de l'Apocalypse et La Porte des Humbles. Un triple Index (des noms, des œuvres et des références bibliques) facilite la consultation de l'ensemble. L'établissement du texte, l'annotation et les présentations ont été assurés par Pierre Glaudes, professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste de la littérature française du XIXè siècle et dont les travaux sur Chateaubriand, Joseph de Maistre ou Barbey d'Aurevilly font autorité.
Le mendiant ingrat - Mon journal - 4 ans de captivité à Cochons sur-Marne - L'invendable. Edition établie et annotée par Pierre Glaudes.
- ISBN : 9782221070673
- Titre : Journal T1 : 1892-1907
- Auteur : BLOY (Léon)
- Editeur : BOUQUINS (EDITIONS)
- Nb Pages : 990
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 35
- Largeur : 133
- Hauteur : 199
- Poids : 0.54Kg
Léon BLOY (1846 - 1917)
Né à Périgueux en 1846, d'un père franc-maçon et d'une mère très pieuse, Léon Bloy fut converti en 1869 par Barbey d'Aurevilly. Son premier livre "Propos d'un entrepreneur de démolitions" date de 1884.
Jusqu'à sa mort, en 1917, à Bourg-la-Reine, il mena une vie pauvre, et même souvent misérable, d'écrivain et de journaliste besogneux, malgré son amitié avec des littérateurs célèbres, - presque tous, il est vrai, aussi pauvres que lui : Barbey d'Aurevilly, Villiers de l'Isle-Adam, Verlaine, François Coppée, Ernest Hello, Catulle Mendès, Adolphe Retté, Huysmans.. Le passe-temps favori du "mendiant ingrat" comme il s'est lui-même appelé, était d'ailleurs de se brouiller avec ses meilleurs amis puis de les éreinter publiquement avec beaucoup de verve !
Sa vie sentimentale fut assez agitée : il eut d'abord deux liaisons, l'une avec une prostituée, Anne-Marie Roulé, qui devint folle et qu'il fallut enfermer (c'est la Véronique du "Désespéré", l'autre avec Berthe Dumont qui mourut subitement. Il épousa ensuite Jeanne Malbech, fille d'un poète danois, à qui il fit mener une existence famélique.
La qualité de son oeuvre littéraire lui valut, dès son vivant, de nombreux fidèles : Jacques Maritain et son épouse Raïssa, Georges Rouault le peintre, Georges Auric le compositeur, Pierre Termier le géologue, etc., et aussi des fanatiques.. Ces derniers ont fait école et restent merveilleusement organisés pour couvrir d'injures ceux qui ont l'imprudence d'attaquer leur idole.
De la trentaine de livres importants qu'il a publiés de 1884 à sa mort, nous citerons : "Le Désespéré" (1886), "Un brelan d'excommuniés" (1889), "Le salut par les juifs" (1892), "La femme pauvre" (1897), "Belluaires et porchers" (1905), et enfin des fragments de son journal intime sous divers titres : "Le mendiant ingrat", "Mon journal", "Le pélerin de l'absolu", etc., à partir de 1892.
(Extrait d'un article de Christian Lagrave dans le n° 164 - oct 1990 de Lecture et Tradition dans un dossier présentant une controverse à partir du livre de Léon Barbeau "Un prophète luciférien Léon Bloy")
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