Forte impression. .----. " Nous vivons à une époque où le pouvoir de l'homme sur la nature s'accroît chaque jour dans des proportions incalculables... Les philosophes athées voient dans cette évolution le signe d'une élimination progressive des mythes religieux. " C'est ainsi que le grand philosophe Gustave Thibon pose le problème qu'il évoque dans VOUS SEREZ COMME DES DIEUX ( Plon ).
" Je n'ai jamais rien lu qui m'ait produit une si forte impression depuis bien longtemps ", m'écrivait Henri Massis à propos du livre de Gustave Thibon. Je viens de le lire. Comment ne pas partager l'opinion de Massis ? ( suite... ).
Jacques Ploncard d'Assac/Lectures Françaises. - 05/11/2013
( Suite... ). .----. Sous la fiction théâtrale d'un drame en 5 actes, Gustave Thibon nous donne une pièce d'anticipation. Il est entré dans le jeu intellectuel de Karl Marx : " le monde n'est pas fait pour être contemplé, mais pour être transformé ". Il suppose que l'homme s'est rendu totalement maître de la vie et de la mort par la Science.
" J'ai voulu montrer, nous dit alors Thibon, que même dans cette hypothèse extrême -- celle d'un aménagement parfait et défini de la vie temporelle -- l'homme n'aurait pas avancé d'un seul pas vers sa destinée qui est " d'un autre ordre " comme disait Pascal. "... ( numéro 32 - novembre 1959 ).
Jacques Ploncard d'Assac/Lectures Françaises. - 05/11/2013
Profondeur de cet ouvrage ! .----. Les prédictions de Marx, Comte, Nietzsche et Teilhard de Chardin se sont réalisées . Un formidable saut qualitatif brusque a permis de créer le paradis sur la terre . La mort, la souffrance, le hasard et l'espace ont été abolis . La technique a transformé le monde extérieur, la révolution psychique a transformé l'être intérieur . L'homme sait faire jaillir la vie de la matière et l'esprit de la vie . Il a détrôné Dieu .
Mais la jeune Amanda ne trouve pas le bonheur . Cet univers lui apparaît comme une prison close sur le temporel . L'abolition de l'invisible a, en effet, tué deux de ses reflets : la beauté et l'amour .
Son âme souhaite contempler l'Absolu et retrouver son père céleste . Elle accepte la mort pour posséder l'éternité et l'unité de sa nature . Elle préfère le Dieu fait homme à l'homme fait Dieu . Par son décès, elle ramène la foi sur terre .
Cette pièce pose la question suivante : Est-ce la liberté de l'amour ou la servitude de la mort qui nous pousse à croire en Jésus-Christ . Elle montre que le paradis chrétien ne se situe pas ici-bas, au terme 'une hypothétique évolution . Elle met en garde contre une tentation permanente : interpréter l'Evangile comme un message purement humain .
Thibon nous présente, aussi, trois des formes les plus virulentes de l'athéisme contemporain : Dieu ramené à une projection extérieure de nos aspirations profondes, Dieu considéré comme un grand invertébré gazeux, bouche-trou de nos interrogations, Dieu remplacé par la Science . L'exposé de ces théories risque d'entamer la foi de catholiques insuffisamment formés . Avant d'aborder cette pièce, ils consulteront avec profit l'ouvrage du père Boyer : "Raisons d'être chrétien" . On notera page 59, une critique mordante du contenu de la presse au XX° siècle .
On peut dès 18 ans saisir la profondeur de cet ouvrage aux répliques percutantes . [ " Plaisir de Lire " , numéro 25 , Noël 1973 ]
Plaisir de Lire . - 14/12/2019