Réjouissant de tendresse pour les Sudistes .----. En nous adressant amicalement son nouveau livre, Jean-Claude Rolinat écrit :
« Cette ballade est un abécédaire du Sud profond, cette autre Amérique que l’on
pourrait aimer, victime comme le Maréchal, de désinformation de l’histoire. »
Le Deep South conservateur refusa, un temps, la normalisation voulue par
Washington, laquelle déboucha sur la terrible guerre de Sécession (612 000 morts).
Ouvrage historique, chronique contemporaine, guide touristique, cet abécédaire
appelle aux voyages dans les Etats du Sud. Laissez-vous porter par l’harmonieuse
musique des mots composés par l’auteur, entouré de planteurs, de crinoline sur fond
de colonnades et de magnolias.
Un livre réjouissant de tendresse pour les Sudistes [" Le Maréchal ", n° 231, décembre 2009 ]
Le Maréchal . - 14/11/2020
Guide sentimental, politique et touristique .----. S’il est une cause chère aux droitistes c’est celle du Sud américain, superbement
évoqué par Dominique Venner dans son Blanc soleil des vaincus et qui, à l’issue
d’une lutte inégale (en nombre et en moyens), fut écrasé et occupé par les Nordistes
sous prétexte d’abolir l’esclavage (devenu un anachronisme).
Partisan et amoureux du Dixie, Jean-Claude Rolinat y a plusieurs fois voyagé. Son
livre est à la fois un guide sentimental, politique et touristique présenté comme un
abécédaire. A le lire, vous saurez tout sur les Etats confédérés, leurs combats (où ils
furent rejoints par des tribus indiennes), leurs populations (mais comme ailleurs aux
Etats-Unis, les Blancs deviennent minoritaires), leur cuisine, leur musique dont la
Country si populaire en France – voir le nombre de clubs locaux.
Certes, le Sud rural,
le vrai Sud, recule devant la forte poussée urbaine et Scarlett ne reconnaîtrait plus
Atlanta. Mais la mémoire du Sud résiste dans ses monuments, ses musées
(remarquables), ses commémorations ou dans ses drapeaux historiques que l’on veut
supprimer ou écarter.
Ce livre d’une présentation agréable (cartes et dessins) fait rêver sur ce Sud et donne
une furieuse envie de le connaître… au risque d’être déçu. [ Signé : J.-P. A. dans " Rivarol ", n° 2922 du 9 octobre 2009 ]
Rivarol . - 14/11/2020
Cinq questions ? .----. Cinq questions à Jean-Claude Rolinat
– Quelle est l’ambition de cette « Ballade au pays de Scarlett » ?
– Au risque de paraître prétentieux, j’écris les livres que j’aurais aimé lire… D’autre
part, s’agissant de celui-ci, j’ai dû aller onze ou douze fois aux Etats-Unis, plus
particulièrement dans le Sud et, à chaque voyage, je sentais monter en moi
l’irrésistible envie de « témoigner », d’inciter les gens à venir admirer des paysages
autres que les merveilleux mais classiques décors de l’Ouest, sentir la geste, l’épopée
d’un peuple qui résista de 1861à 1865 à l’énorme machine de guerre nordiste… De
plus, dans nos milieux, il est de bon ton de confondre l’Amérique avec son
gouvernement de faire de sa pseudo intelligentsia le reflet frelaté du pays réel. Si le
monde devait juger la France à travers les chansonnettes de Carla Bruni… au
secours ! Il ne faut donc pas confondre le gouvernement fédéral de cette puissante
thalassocratie forcément impérialiste qui, au passage, ne se nourrit que de nos
faiblesses, avec le peuple de l’Amérique profonde, rurale, conservatrice, où les gens
sont attachés, tout comme nous, aux simples valeurs traditionnelles. Et puis « les
forts en gueule » de l’anti-américanisme primaire, sans discernement, sont souvent
les mêmes qui, jadis, étaient pétrifiés de trouille face aux chars soviétiques, bien
contents alors d’avoir les GI’s de l’Oncle Sam présents en Europe. Cela étant dit, les
temps ont changé, j’en suis bien conscient.
J’espère que l’achat de ce livre poussera plus d’un lecteur à boucler sa valise et à
atterrir à Atlanta, à la Nouvelle Orléans, à Memphis ou à Nashville car, tout en étant
un petit ouvrage historico-politique, c’est aussi surtout et avant tout, un guide
touristique.
– L’Amérique telle que vous nous la décrivez est loin de ressembler aux modèles des
séries télé américaines et encore plus loin de ce prétendu vide culturel comme d’un
certain mode de vie envahissant (Pop Art, fast food…). Qu’en est-il réellement ?
– L’Amérique est à elle seule un condensé du monde entier : toutes les ethnies de la
terre s’y côtoient. Toutefois, les Etats du Sud font entendre leur petite musique
particulière. Sans doute parce que c’est là que la vieille Europe et sa civilisation
survécurent le plus longtemps. Et puis la nature, je ne vous dis que ça ! Des chênes
d’où pendent comme des guirlandes de Noël la mousse espagnole, la vigne vierge
qui part à l’assaut des fils électriques, des torrents bondissants et des chutes d’eau
spectaculaires (c’est là qu’ont été tournés par exemple des films tels que Le Dernier
des Mohicans ou Délivrance), des magnolias fleuris, des marais aux eaux noires
comme la stout irlandaise où les alligators ne dorment que d’un œil… Les paysages
et l’histoire, ainsi que les peuples qui les habitent et qui la font, sont étroitement
imbriqués, indissociables, mêlant à chaque instant, à chaque coin de rue, passé et
présent. Malgré la malédiction de l’esclavage ou à cause de lui, Noirs et Blancs qui,
comme l’huile et l’eau ne se mélangent guère, sont toutefois parties prenantes de ces
Etats américains à part entière et entièrement à part, inséparables, comme les bandes
zébrées du célèbre mammifère africain. Quant au « vide culturel » que vous
évoquez, il suffit de franchir les portes de n’importe quel musée des villes du Sud
pour tordre le cou à cette rumeur…
– Parmi les multiples sujets historiques vous traitez de Napoléon III et des Sudistes.
Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?
– L’empereur Napoléon III, qui vérifiait ce que Tocqueville avait pressenti une ou
deux décennies avant lui, voulait contenir sinon contrecarrer cette puissance
émergente. Ce qui explique qu’il souhaita jouer un rôle d’arbitre dans le conflit entre
les Etats qui, quelque part, l’arrangeait bien dans sa tentative de mettre un prince
européen sur le trône du Mexique. Il informa le représentant de la Confédération,
Sidell, qu’il espérait obtenir une suspension des hostilités. Une façon pour lui
d’afficher ses préférences sudistes. Mais l’Angleterre ne suivit pas la France, la
Russie non plus. Alors il abandonna. Le gouvernement de l’Union s’en souviendra,
en soutenant ouvertement Juarez contre Maximilien que Napoléon III avait imposé
comme Empereur aux Mexicains. On connaît la suite…
– Question guide touristique vous nous indiquez, parmi les perles du Sud, une petite
ville du nom de Madison à voir impérativement. Quelle est sa particularité ?
– À elle seule la petite cité de Madison en Georgie, située sur l’ Interstate 20 à l’est
d’Atlanta, même si elle n’a pas l’ampleur de la somptueuse Savannah ou de la
nonchalante et élégante Charleston, est la quintessence des villes du Sud : maisons
antebellum de style victorien, antiquaires et végétation rafraîchissante. Et puis, c’est
une des rares agglomérations qui échappa à la fureur de ce pyromane de général
Sherman dans sa marche vers la mer…
– S’il n’y avait qu’un livre d’écrivain du Sud à citer – hormis Margaret Mitchell –
quel est celui que vous choisiriez ?
– Disons deux ou trois… Puiser au hasard dans l’œuvre de Faulkner bien sûr, avec
son récurrent et mythique comté de Yoknapatawpha qui pourrait bien être celui
d’Oxford où il vivait dans le Mississippi, sans oublier non plus Vladimir Volkoff
avec ses Nouvelles américaines ainsi que Dominique Venner avec Le Blanc Soleil
des Vaincus car, après tout, the South gonna rise again ! [ Propos recueillis par Catherine Robinson dans " Présent ", du 17 septembre 2009 ]
Présent . - 14/11/2020