L'Occident se meurt. L'Occident est mort. Enfin, presque. De toute façon, c'est pour bientôt. Mais il ne le sait pas, ou feint de l'ignorer. Il n'y a, en effet, rigoureusement aucune chance que les nations qui forment l'essentiel de la civilisation occidentale, de l'Amérique à la Russie, en passant par l'Europe, puissent passer "l'hiver démographique" du XXIe siècle, comme le démontre impitoyablement l'histoire des civilisations passées englouties par le temps.
L'Occident souffre d'une véritable névrose à caractère suicidaire dont on trouvera sans peine la signature dans une démographie exsangue, la perte du sens de son identité et de sa présence au monde. Il périra par implosion démographique, provoquée par la stérilité, voulue ou subie, de la femme occidentale, le sort injuste fait aux jeunes par les vieux, le souci obsessionnel de la santé, de l'hédonisme, l'effondrement des valeurs "fortes "au profit de valeurs "molles".
Face au défi, enfin, des nations montantes à la démographie foisonnante, l'Occident à la vitalité exsangue semble avoir accepté avec fatalisme son inévitable marginalisation géopolitique. Il n'a pas su conserver de capacité de riposte, qu'il s'agisse de l'effort de défense en chute libre, d'une croissance économique en plein déclin ou d'une immigration sur laquelle il renonce, en fait, à tout contrôle.
Le XXIe siècle, tout proche, ne sera pas celui de l'Occident. En fait, il a toutes les chances de ne pas y survivre.
À la veille du XXIe siècle, le livre âpre et violent d'Yves-Marie Laulan est là pour nous rappeler que, comme le Titanic, une civilisation, la nôtre, la civilisation occidentale, peut sombrer par rupture de ses structures internes.
Yves-Marie Laulan, économiste et banquier, a suivi une carrière qui l'a mené des cabinets ministériels aux institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OTAN), en passant par la Société générale, le Crédit municipal de Paris. Il a enseigné également dans diverses universités, dont l'Institut d'études politiques de Paris. Il a publié en France et à l'étranger une dizaine d'ouvrages d'économie ou de géopolitique.